Une infirmière venait de lui dire que l'expérience d'aujourd'hui sur le cobaye Rain était terminé. Etant une des seules personnes à toujours être volontaire pour s'occuper de lui, elle lui avait laissé la tâche de s'occuper de lui avant de le ramener dans sa chambre. L'américaine ne s'était pas fait prier, affirmant qu'elle comprenait avant de partir.
Rain faisait partit de ceux pour qui elle s'inquiétait le plus. S'il n'avait pas déjà perdu toute motivation de vivre, celle de ce battre était éteinte depuis des lustres. Il ne ressentait presque plus la douleur et rejetait quiconque voulant lui apporter un tout petit peu d'attention. Elle y compris.
Elle ne savait pas sur quel pied danser, face à une telle situation. Habituellement, c'était elle qui évitait tout contact avec qui que ce soit. Et voilà qu'elle se retrouvait à courir après un homme. Après, la personne pour qui elle faisait tout ça était bien différente du monstre qui la poursuivait depuis tout ce temps.
Rain avait marqué son cœur, depuis leur première rencontre. Dans ses yeux, elle voyait celle qu'elle était avant son changement d'identité. Une personne brisé, morte de l'intérieur, sans aucun espoir d'avenir. La grande différence entre eux était qu'elle ne l'avait vécu que quelques mois, avant que sa mère ne lui redonne espoir. Lui, il devait vivre cela depuis des années. Et personne ne voulait lui tendre la main, rallumer quelque chose en lui. Sauf elle.
Bien sur, elle y allait toujours avec beaucoup d'appréhensions. Sa peur de la gente masculine ne risquait pas de disparaitre en un claquement de doigt. Mais tant que son patient ne la touchait pas par inadvertance, il n'y aurait pas de problème. Du moins ... elle l'espérait ?
Il fallait bien qu'elle tente sa chance ! Elle avait rejoins les mirrors pour aider ces cobayes, pas pour se rouler les pouces !
Une fois arrivé, elle ouvrit doucement la porte de la salle. Ce qu'elle vit ne fit que serrer un peu plus son cœur. Le corps du garçon était quasiment en charpie, tellement son scientifique s'acharnait sur lui. Elle ne voulait même pas imaginé son état psychologique, bien qu'elle s'en fit une petit idée au regard qu'il lui lança. Face à sa réplique, elle laissa quelques seconde le silence régner. Puis, elle prit doucement une inspiration.
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C'est ça ... Si vous me le permettez, j'aimerai vous soigner ... Ce pauvre garçon n'avait, clairement, rien à voir avec son ancien bourreau. Elle ne tremblait pas, ne bégayait pas, était moins gênée. Et c'était un avantage dont elle voulait se servir.
Elle ne pouvait pas le laisser ainsi. Pas alors qu'elle pouvait faire quelque chose. Même une chose minuscule, insignifiante. Elle voulait faire son possible. Comme sa mère l'avait fait pour elle.
Jusqu'à ce qu'il puisse quitter cet enfer.