Yo Min Jae [Rain] || Ft. Park Jimin

Petit copain, grand frère, joie de vivre, amis, soleil, bruits de la ville, voilà toutes des choses qui ont entièrement disparu de mon esprit. À mon réveil dans cet endroit, j’étais une page vierge de tous souvenirs. Adieu bonheur, adieu famille, adieu prénom. J’étais comme un nouveau-né, rebaptisé sous le nom de Rain dont seule la connaissance de la douleur faisait à présent partie de moi.

Cependant, peut-être que les choses sont mieux ainsi. Peut-être en fin de compte, vaut-il mieux pour ma santé mentale que je n’ai aucun souvenir du visage souriant de mon grand frère, ni de l’amour que j’éprouvais pour cet homme. Je sais, beaucoup de vous me diront que cela m’aurait peut-être aidé à tenir plus longtemps le coup. À me battre d’avantage contre ses individus m’infligeant des tortures physiques toujours plus grandes. Cependant, en aurait été-t-il de même en ce qui concerne le souvenir de ma famille ? Aurais-je vraiment pu vivre avec le souvenir que ceux-ci m’ont finalement vendu pour de l’argent, simplement parce qu’ils ne supportaient plus mon penchant sexuel ?

Si je ne me souviens plus de rien, j’espère cependant qu’eux vivent avec leur poids de leur culpabilité. Du plus profond de mon cœur, j’espère que chaque nuit, ils revivent encore et encore ce moment où ces hommes ont débarqués en trombes à la maison pour m’arracher au foyer familial. Hurlement. Fureur. Coups de poing. Neutralisation. Yeux bandés. Tant d’images, en tout cas qui contrairement à moi, ne pourront jamais plus sortir de l’esprit de ma famille.

De mon arrivée dans cette salle remplis d’aiguille, à mon effacement de mémoire, Jusqu’à mon réveil dans cette chambre froide comme de la glace, une certaine animosité à toujours régné en moi. Ils voulaient me torturer ? Grand bien leur face, mais j’étais déterminé à leur rendre la tâche difficile. Cependant, j’aurais dû être plus malin. À force de jouer les fortes têtes ouvertement, j’aurais dû me douter que tout ne se passerait pas bien pour moi. Acharnements physiques et psychologies ont fini par me faire craquer sous le poids des années. Je suis entrée dans cet endroit à mes 16 ans avec une détermination sans faille à vivre, mais quatre ans plus tard le surnom de Puppy me collait parfaitement à la peau.

Je déteste profondément cet endroit et tous ses scientifiques, mais comment puis-je lutter quand ton corps lâche un peu plus chaque jour après leurs différentes tortures ? Aujourd’hui, j’ai vingt-trois ans et je n’ai plus aucun espoir de voir ma vie changer. Adieu doux rêves de liberté et de découvrir ce qui se trouve en dehors de cet endroit. Adieu protestation quand on décide de me conduire dans une de leur salle de torture. Mon seul exutoire, aujourd’hui, est le peu de bonheur que je peux trouver en compagnie de mes camarades.


Neuf ans …. Neuf ans que j’étais dans cet enfer. Étais est bien la bonne conjugaison, car il a trois mois de cela, au mois d’avril plus précisément, j’ai fini par en sortir. Miracle ou non, ce moment de ma vie ne fus pas si joyeux que cela. Des morceaux de mémoire me revenant, mon humeur changeante et mon cœur mis à rude épreuve, j’ai fini par m’attaquer à la seule et unique personne qui était devenue mon repaire dans cet endroit ….. Mon scientifique.

Honnêtement, je n’arriverais plus à vous expliquer en détail ce qui sait passé. La seule chose dont je me souviens c’est que je me suis emparé d’un objet en entendant des bruits inconnus dans le couloir et que je ai arrêté de frapper qu’une fois ce corps étendu au sol dans une mare de sang. Soulagement et immense tristesse se sont mélangés dans mon cœur, alors que les bruits avaient fini par alerter des personnes. À cet instant, je pensais bien que ma vie était finie. Elle l’aurait d’ailleurs été si des mirrors ne c’était pas présenté sous mes yeux à la place des gardes.

Aujourd'hui, voilà trois mois, maintenant, que j’ai une nouvelle vie. Du moins un début de nouvelle vie. J’ai une nouvelle identité et je peux à présent commencer à m’aventurer dehors après deux mois d’enfermement pour ma sécurité. Petit à petit, j’essaye de retrouver mes marques dans ce monde que j’ai complètement oublié, pas facile cependant quand on est devenu une personne complètement instable, oscillant entre gentillesse et agressivité, après des années de tortures. Mon dos brûlé ne cesse d’ailleurs de me rappeler encore et encore quel enfer pend au bout de mon nez au moindre pas de travers.