Kim Esther - Can you, please, stay with me ?

Tout commença durant la fin de l’année 1994. Une étudiante tentait de joindre les deux bouts, frôlant la dépression à cause de tout ce qu’elle avait du traverser pour changer de vie. Elle avait quitté la France, son pays et sa famille toxique, pour trouvé une nouvelle vie au États-Unis. Une vie frôlant presque l’esclavage, avec ses études, la pression du travail et ses difficultés pour s’adapter en tant qu’étrangère. La jeune femme avait beaucoup de mal.
Puis, il eut cette soirée. Dans un bar où elle servait, elle rencontra cet homme d’origine coréenne. Bien habillé, polit, doux. Le genre de personne qui sort de l’ordinaire, dans ce monde où on préfère écraser l’autre afin de se sentir plus puissant. Il fut comme un rayon de soleil pour l’européenne, une bouée de sauvetage tandis qu’elle menaçait de se noyer dans la peine enfouie dans son cœur. Elle savait qu’il était marié. La bague qu’il portait fièrement à son annulaire était une preuve bien plus que suffisante. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher. Elle aimait l’entendre parler, le voir se soucier d’elle, attendre leur nouvelle rencontre. En sachant parfaitement que son travail le faisait tout le temps bouger.
Et un soir, elle commis l’irréparable. Elle profita de sa gentillesse, tandis qu’ils étaient un peu soul, appuyant sur sa peine et sa vie misérable. Elle le poussa jusqu’à son lit, avec la folle ambition qu’il puisse n’appartenir qu’à elle. Alors qu’elle ne savait que peu de chose de lui. Ces temps qu’elle avait chéris, gardés précieusement, étaient si peu nombreux quand elle tentait de faire le point.
Évidement, elle regretta tout le lendemain.
Il avait une famille. Une femme et un enfant qu’il aimait profondément. Il avait un travail important, qu’il ne pouvait pas se permettre de sacrifier à cause d’une histoire d’adultère. Il avait beaucoup trop de choses à perdre pour lui donner ce qu’elle désirait le plus. Sans compter qu’elle l’avait plongé de force dans ces problèmes. Pourtant, il continua à la traiter avec respect. Pas une seule fois, il ne la menaça ou lui fit du mal. Tout ce qu’il pu lui donner fut une carte, avec ses coordonnées dessus. Ainsi que la promesse de l’aider si elle avait besoin d’aide, peu importe quand. Il lui donna de la force pour se relever, pour se battre, avant de disparaître de sa vie.

Enfin, pas totalement.
Cinq bon mois après leur adieu, la française découvrit sa grossesse. Elle n’avait aucun doute sur l’identité du père, mais elle ne put se résoudre à le prévenir. Elle tenait sincèrement à lui. Et elle avait déjà faillit le détruire pour ses besoins égoïste. Et elle ne comptait pas retenter l’expérience. La présence de cet enfant ne changerait pas sa décision. Elle allait se battre, arrêter de se lamenter. Elle pouvait le faire.
Ce fut ainsi qu’arriva Hope Moreau. Le petit espoir de sa maman. Celle qui allait choisir le prénom Esther, dans le futur.

La petite fille vécu une enfance paisible. Elle n’a jamais manqué de rien, protégée par l’amour de sa maman. En échange, elle était la source d’énergie et de courage dont avait besoin la jeune adulte pour se battre. Elles se soutenaient l’une et l’autre, créant ce lien incassable qui perdura avec les années.
Ce fut pour elle que la métisse choisit le métier d’infirmière. Elle voulait un métier qui lui permettrait d’aider les autres, tout en gagnant de quoi soutenir concrètement sa génitrice. Elle avait tellement investie pour son éducation que la petite voulait lui rendre tout ses efforts. Et ses rêves, ses espoirs la guidèrent jusqu’à cette voie.
Elle fit partie des élèves qui obtinrent leur diplôme avec les meilleurs résultats. Sa réputation dans le milieu médical ne se fit pas attendre, la jeune femme faisant un travail remarquable malgré son jeune âge. Elle attirait la sympathie de tous, ne pouvant que rendre sa génitrice extrêmement fière. Elles purent quitter les quartiers pauvres, découvrant la joie de mener une vie loin de la peur du manque. Hope pouvait enfin permettre à sa mère de se reposer, de quitter cette surcharge de travail qu’elle avait accumulée pendant des années. Elles tournaient la page pour un nouveau chapitre.

Si seulement elle ne s’était pas reposée sur ses lauriers.
Quelques mois après avoir obtenu le titre officiel d’infirmière, elle fit une rencontre. Un homme, un peu plus âgé qu’elle, un patient pour une jambe fracturé. Il craqua immédiatement pour elle, faisant tout ce qu’il pouvait afin de lui parler. Il fallut un peu de temps, la jeune femme étant gêné de se faire draguer par un patient sur son lieu de travail. Mais, de fil en aiguille, la discutions fut plus agréable. Au point où elle accepta un rendez-vous. Puis un autre. Et elle devint sa petite-amie.
Elle vécu deux belles années avec lui. Il était doux et compréhensif avec elle. Ils avaient un rythme qui leur convenaient, permettant à la jeune femme de s’épanouir. Du moins, c’était ce qu’elle croyait. Après tout, c’était sa première relation. Il y avait des choses qu’elle ne pouvait pas vraiment voir.
Et tout se brisa en un claquement de main. Le jour où elle se prit cette gifle, devant tout ses collègues. Ce jour où cette femme lui hurla dessus, l’insulta de tout le noms.
Le jour où elle apprit qu’elle était la maîtresse de celui qu’elle aimait.

Il ne fallut pas grand-chose pour que le masque se fissure. Légo de son amant fut transpercé, lorsqu’elle décida de le quitter. Il l’avait déjà assez humilié en l’utilisant comme un jouet. Elle ne pouvait pas continuer. Mais pour lui, c’était bien loin d’être terminé. Il l’a harcela durant de long mois, espérant l’obliger à revenir en rampant. Sa position de riche lui laissait carte blanche sur tout les moyens possible et inimaginable pour l’atteindre, la tuant à petit feu.
Ce fut l’élément déclencheur qui poussa sa maman à lui avouer un secret. Cette vérité qu’elle avait camouflé durant tout ce temps, espérant oublier la honte et la culpabilité qui n’avaient jamais voulu quitter son cœur. Elle donna à sa fille la carte laissé par son père, ainsi qu’une lettre qu’elle avait elle-même écrite. Expliquant toute son histoire, la raison pourquoi elle avait du laisser partir son amour. En espérant que cela permettrait à son enfant de se relever. De fuir loin de ce cauchemar, sans se retourner.

Et ce fut ce que décida de faire Hope.
Après de nombreuses recherches, elle trouva la clover cop’, dont lui avait déjà parlé son ex, et postula en tant qu’infirmière. Il n’y avait pas moyen qu’il pense à chercher dans un endroit si évident, juste sous son nez. Du moins, elle espérait que ça serait une bonne cachette pour elle. Elle fut très vite acceptée, grâce à ses excellents résultats. Il ne lui restait plus qu’à changer de nom, devenant Esther Kim pour l’administration. Un prénom hébreux signifiant « caché », souvent utilisé en France. Tout était parfait.
Elle n’avait plus qu’une chose à faire. Disparaître.

Elle arriva en Corée du Sud en toute discrétion, entrant rapidement sur son lieu de travail. Elle se consacra corps et âme pour ses patients, gardant précieusement la lettre ainsi que la carte que lui avait donné sa génitrice. Mais elle n’osa pas appeler le numéro, voulant d’abord aller de l’avant. Elle voulait saisir la chance qu’elle avait de repartir à zéro, loin de l’enfer qu’elle avait vécu à New York. Se relever et devenir encore plus forte. Pour montrer à sa mère qu’il n’avait pas réussit à l’avoir. Elle avait hâte de le lui montrer, le jour où elles pourraient être réunit à Séoul.

Mais elle finit par découvrir qu’elle n’avait fait qu’entrer dans un nouveau cauchemar.
Cet hôpital cachait d’horrible secret. Des scientifiques faisaient des expériences ignobles sur des humains, les réduisant à un statue pire que celui d’un déchet. Cela la répugna, ne faisant que renforcer le dégoût qu’elle éprouvait pour son ex. Après tout, il soutenait la clover cop’. Il savait certainement ce qu’ils faisaient. Esther hésita même à quitter cet endroit, à fuir le plus loin possible. Mais pour aller où ? Elle risquait à tout moment d’être retrouvée et ramenée de force sur le sol américain. Sans compter qu’avec ses aptitudes plus qu’enviables, il était impossible pour elle de partir aussi facilement que quand elle est entrée. Elle était coincée.
Elle se rassura comme elle put, se disant qu’elle pouvait peut-être aider ces pauvres cobayes. Elle pouvait faire semblant. Approuver, en attendant le bon moment pour souffler sur le château de carte. Une simple bonne occasion pour arrêter ces monstres.

Et elle finit par la trouver, quelques temps plus tard. Lorsque l’un des quatre généraux des Mirror vint jusqu’à elle. La jeune femme accepta sans hésitation. Osant, pour la première fois de sa vie, croiser un véritable danger pour une cause juste.

Oui, elle avait peur.
Mais cette fois, elle n’allait certainement pas fuir.