whisper my name [nc-18]

Au grand bonheur de Seung Min, ils arrivent rapidement. Il s’empresse de passer la porte, ses cheveux lui tombant dans les yeux et des gouttes de pluie glacées lui glissent le long du visage. Il tremble légèrement à cause du froid et passe sûrement pour quelqu’un de pas très résistant aux yeux de l’autre. Mais le jeune homme n’a jamais été fan du froid. Il en a même horreur. Alors malgré la chaleur du hall de l’immeuble, il presse le pas pour se diriger vers les ascenseurs, tirant toujours l’autre derrière lui. Il n’a qu’une idée en tête en ce moment et c’est de retirer ces vêtements détrempés. Heureusement, même le petit tour d'ascenseur se passe rapidement. Pour sembler un peu moins distant - sa haine de la pluie faisant qu’il se refermait un peu sur lui-même - il caresse la main de l’autre de son pouce, lui offrant son sourire le plus doux, considérant que le baiser sous la pluie était peut-être une bonne indication de son type de mec. Le genre romantique et attentionné. Bref, il le saurait bien assez vite.

Les portes s’ouvrent et Seung Min tire l’autre dans le couloir. Ils atteignent bien vite la porte de son appartement et il lâche la main de Minsu pour la déverrouillée et l’ouvrir, faisant signe à l’autre d’entrer en premier d’un signe de main. Il se glisse à sa suite, fermant la porte derrière lui et ouvrant les lumières. Ah, s’il était seul il aurait soupiré de bonheur. Enfin, il allait se débarrasser de ces vêtements alourdi par l’eau. Mais d’abord, il devait se concentrer sur son invité, chose à laquelle il avait aussi hâte.

Usant de douceur, il plaque l’autre contre le mur de l’entrée. À nouveau, il pose doucement une main sur sa joue, approchant son visage du sien, son autre main appuyé contre le mur, près de sa tête. Il effleure d’abord les lèvres de l’autre des siennes avec lenteur, comme pour tâter le terrain. Et quand l’autre semble assez réceptif, il l’embrasse longuement, collant son corps contre celui de Minsu. Mais sans rien forcer, sans le toucher plus qu’il ne fallait. Histoire de se réchauffer un peu. Et quand enfin il met fin au baiser et se décolle, c,est pour retirer ses chaussures et s’avancer dans l’appartement de type loft, lui jetant un regard. « Tu veux une serviette, d’abord? » demande-t-il, moqueur.

Nous arrivons à son appartement et j’ai le cœur qui bat encore plus vite. Je n’aurais jamais cru que cela puisse être possible et j’espère qu’il va se calmer un peu sinon il va finir par bondir hors de ma poitrine. Il ouvre la porte et m’invite à entrer le premier. Ce n’est pas la première fois que je suis un inconnu jusque chez lui mais d’habitude, je le fais pour de l’argent, pas par envie alors on peut dire que c’est quand même d’une certaine manière une première fois. C’est pour ça que je suis si nerveux même si j’essaie de ne rien laisser paraitre. J’esquisse plutôt un sourire charmeur tout en essayant de redevenir maitre de moi. Après tout, je ne suis plus puceau depuis bien longtemps et je sais très exactement ce qui va se passer entre nous et ce que j’ai à faire.

J’entre et je retire immédiatement mes chaussures ainsi que mes chaussettes trempées d’eau, et je dois dire que ça fait du bien car à la longue ça en était désagréable. De son côté Seung Min verrouille la porte derrière nous et allume la lumière pour me laisser découvrir son loft qui me parait tellement grand en comparaison de mon petit appartement que je partage avec mes frères et mon neveu.

Lorsqu’il me plaque doucement contre le mur, je le laisse faire, esquissant simplement un sourire à ses attentions mais également lorsque je sens le moment du baiser approcher. Et je le savoure, poussant même un léger gémissement lorsque je sens sa langue contre la mienne. Depuis quand n’ai-je pas apprécié ce genre de chose ? Trop longtemps car je sens rapidement l’excitation m’envahir. Je n’ai pas besoin de me forcer, avec lui ça vient naturellement même si ça me fait un peu peur.

Le baiser prend fin, il m’a semblant à la fois interminable et trop court. Sa chaleur me manque déjà mais nous ne pouvons raisonnablement pas rester comme ça, mouillé dans l’entrée. Il retire ses chaussures et pénètre dans son appartement. Je l’imite tout en esquissant un petit sourire amusé en lui répondant :
« Bien sûr, je m’en voudrais de mouiller tes draps. »
Je commence à défaire les premiers boutons de ma chemise tout en m’approchant de lui alors qu’il me tourne encore le dos. Je pose les mains sur ses hanches avant de remonter lentement vers le bord de son chandail mouillé pour le lui retirer avec douceur.
« Mais avant d’aller chercher les serviettes, laisse-moi t’aider. »
Une fois sa peau nue, je dépose un baiser sur son omoplate sans oser me coller contre son dos. Après tout je porte encore ma chemise trempée.

Le jeune homme se dirige donc vers la salle de bain, la seule pièce de l’appartement qui possède des murs. Bien que pour Minsu ça semblait peut-être grand, ce n’était pas un si grand endroit. Mais il vivait seul et c’était amplement suffisant. Peut-être c’était pour cette raison que ça semblait grand. Les meubles étaient simples, prenaient peu de place. Tout était rangé avec soin. L’endroit était impeccable. Seung Min avait tendance à tout ranger avec minutie, et ça se voyait dans son appartement. Mais il n’attend pas la salle de bain que les mains de l’autre se posèrent contre sa peau, le faisant encore plus frissonner. Mais cette fois, ce n’était pas à cause du froid.

Il laisse Minsu faire, l’aidant tout de même un peu pour se débarrasser du chandail détrempé.  Il n’est pas fâché de retirer ces vêtements, au contraire. Il tourne un peu la tête, regardant l’autre par-dessus son épaule lorsqu’il sent ses lèvres contre son dos. Son envie d’aller chercher des serviettes pour se sécher disparaît. À la place, il se retourne pour faire face à Minsu, son regard se posant sur ses lèvres puis descendant vers son torse. Il tend les mains, les glissant contre le cou de l’autre pour caresser sa peau, puis ses épaules sous le vêtement, avant de lui retirer sa chemise. Tous ses mouvements sont étonnamment lent. Lui qui, normalement, s’empresse d’aller au lit pour entrer dans le vif du sujet, à l’impression que l’autre le pousse à vouloir prendre son temps. Alors il y va doucement, avec une lenteur presque calculée, un peu incertain dans cette façon de faire. Surtout avec un autre homme.

Mais loin de lui déplaire, il trouve quelque chose de très agréable et satisfaisant dans cette façon de faire. Peut-être parce qu’ils ont été joueurs l’un avec l’autre, et que Seung Min était encore dans cet état d'esprit qu’ils avaient au bar; voir qui des deux serait le premier à flancher et dévorer l’autre. Le policier était mauvais perdant. Alors il se prêtait au jeu avec plaisir.

Il se retourne vers moi et je sens un frisson parcourir mon corps lorsqu’il pose ses mains sur mon cou, puis sur mes épaules. J’aime ce contacte, sa chaleur… elle me réchauffe et me fait du bien. J’aimerais qu’il ne s’arrête jamais de me toucher, de me caresser… J’aimerais que ce moment dur pour toujours même s’il me tarde d’aller plus loin.

Il défait les boutons de ma chemise et d’une certaine manière, je suis soulagé lorsqu’elle me quitte enfin. La sensation du tissu mouillé contre ma peau était loin d’être agréable. Nous sommes à présent torse nu tous les deux et mes lèvres ne tardent pas à trouver les siennes alors que du bout des doigts, je frôle sa joue. Mon baiser est doux et tendre. Je ne suis pas pressé parce que j’ai encore un peu peur même si je sais que ça me passera rapidement.

La douceur dans le baiser de l’autre est encore inhabituel pour Seung Min, mais loin de lui déplaire. Il se laisse embrasser, ses mains caressant le torse de l’autre pour atteindre son cou avant de mêler ses doigts à ses cheveux. Il devait bien s’avouer qu’il y avait quelque chose de satisfaisant dans cette façon de faire. Comme si il découvrait une nouvelle facette du sexe qu’il ne connaissait pas. Il n’avait jamais été si attiré que ça par la douceur et l’affection ne faisait pas partie de sa vie en général, mais peut-être pouvait-il tenter de laisser une place à cette lenteur qui ne le laissait pas indifférent.

.