Zero — time bomb

« Un  cycle qui se répète. »
Il était, dès son plus jeune âge, une victime tout indiquée pour ce kidnapping scientifique. Enfant du milieux toujours un peu laissé derrière par une aînée qui n’avait d’yeux que pour le plus jeune, une mère qui passait la majorité de son temps au travail pour permettre à ses enfants d’avoir de la nourriture à table et un père qui passait plus de temps à rouler une pelle à une bouteille en verre qu’à s’intéresser à quoique ce soit d’autre. Une famille de la misère typique, une insécurité constante et une atmosphère lourde lourde alors que déjà il vivait sous le joug de quelqu’un possédant plus de pouvoir que lui et qui se faisait un plaisir de le lui rappeler. L'équivalent d'une signature qu'il s'empressait de cacher sous le tissus de ses vêtements. Une lueur dans les yeux qui détaillait chaque chose qu'il aurait pu faire en réponse.

« Couper les ponts. »
Partir avait été une décision simple. Il avait pris ses affaires et était sortie, silencieux, ignorant cris et insultes. Il n’était pas majeur et s’en fichait éperdument. Il laissait derrière tout ce qu’il avait connu, avec la confiance aveugle en la société et l’espoir des possibilités. Pas d’argent mais des connexions. Des gens dans la rue, des ombres silencieuses. Des promesses en échangent de coup de main. Des papiers valant quelque chose qui se passaient de mains en mains et lui permettant de se loger, de manger, d’être autonome. Des amitiés étrangements puissantes, et des ennemis qui l’étaient tout autant. Parfois les menaces, mais il s’en sortait généralement bien, aidé par les claquements satisfaisant de touches d’un clavier. Un endroit vivable, bien que miteux. De la nourriture de basse qualité, mais qu'il pouvait manger en quantité. Une mince fenêtre sur un bonheur qu'il avait mérité. Parfaitement heureux. En santé. En sécurité. Au sein d,une famille ayant connu les mêmes genres de choses.

« Où est mon argent? »
Un coup dans l’estomac avait suffi à lui couper le souffle, et il se promit de s’endurcir. Une excuse bidon lui permit d’échapper à trop de douleur. Il se calmait en soufflant longuement une fumée à l’odeur âcre et recommençait. Mince prix à payer pour être en paix. Une réalité différente de ce qu’il avait connu plus jeune. Mais la liberté de s’associer avec qui il le souhaitait. Ce bonheur de pouvoir vivre un autre jour en se levant dans un endroit silencieux, loin de cris, de hurlements, de menaces. Et finalement, la seul et unique chose qu’il se rappelait. Des sons qui semblaient venu d’un passé lointain, mais qui étaient encore bien présents. L’horloge. Des coups lourds et grave. Et la fin de sa vie en tant que simple citoyen.

Tic. Tac.
Toc toc toc.
Tic. Tac.