Invité | Jahk mao featuring xu weizhou protecteur discret intellect ++ sociable solide patient | NOM ET PRÉNOM: jahk mao SURNOM: le boiteux, l'éclopé ÂGE ET DATE DE NAISSANCE: 1993, un 2 janvier / 26 ans de montagnes russes. NATIONALITÉ: coréen ORIENTATION SEXUELLE: dans la merde? MÉTIER/ETUDES: jeune médecin urgentiste passionné. Seul hic, il a été repéré très tôt dans sa promotion, comme major à plusieurs reprises. Il semblerait que son caractère effacé mais productif et curieux ait suscité l’intérêt de ce cher patriarche. Il a payé un médecin pour influencer les choix de l'élève. Et quand il a vu qu'il était prêt, après l'obtention de ses diplômes, Mao s'est fait percuté par une bagnole qui a ensuite pris la fuite. Il n'y a à ce jour rien qui puisse l'identifier. Les deux jambes brisées, dont une irrécupérable, et des trauma sévères, Mao s'est vu pris en charge avec une rapidité étonnante, pour finalement voir une personne déléguée de la famille Kang, qui en échange des meilleurs soins, lui demandait d'accepter de bosser pour eux. Mao a signé un contrat en état second, n'ayant pas les moyens de payer les soins. Aujourd'hui, il bosse comme médecin urgentiste dans un quartier ultra-sécurisé et secret de l’hôpital et il réalise qu'il a passé un marché avec le diable. Le poste qu'il occupe s'est libéré étrangement vite, il ne sait pas ce qu'est devenu le précédent médecin. Il n'a pas le choix, il doit s'adapter, encaisser, il est redevable à vie des Kang. STATUT: divorcé d'une jeune prof, qui a décidé de le foutre dehors parce qu'il fait passer son travail avant sa vie de famille. L'accident a tout brisé qui plus est , il ne l'aime plus, et n'arrive plus à mentir. Il comprend qu'elle le jette et comprend aussi que le gosse de deux ans n'a pas besoin d'un père comme lui. Donc ... en pleine instance de divorce et lui laisse la garde. GROUPE: no mercy à son insu RANG: [I'm a brillant scientist babe!] <= enfin plutot celui qui empêche les scientifiques de vous tuer trop vite... CE QUE TU PENSES DE LA CLOVER CORP': Mauvaise.idée. Trés mauvaise idée, et il bosse pour eux, flinguez le. Faut jamais signer de contrat sous morphine. Même pour pouvoir éviter un oedeme au cerveau et avoir une prothèse. Il ne réalise pas encore vraiment ce qui s'y passe en détail, mais ce qu'il voit, fait et le regard des patients qu'il croise là bas, c'est pas feng shui du tout. Mao, c'est le mec réactif en médecine et très intelligent, mais parfois, il est lent mais lent pour comprendre les choses de la vie... en l’occurrence, là, c'est le cas. A moins qu'il cultive la technique de l'autruche. |
anecdotes: sa mère a eu la flemme de lui donner un second prénom et faute d'inspiration, elle a décidé de l'appeler comme l'obsession de son mari pour le dictateur chinois du même nom. Glorieux ✘ Il n'a pas parlé avant l'âge de trois ans ✘ quand son père s'énervait, mao sautait sur le balcon de la jolie voisine d'à coté pour se cacher. C'est comme ça qu'il a connu sa future femme ✘ il a honte de son divorce et de son échec de paternité, il s'est juré de ne plus en avoir ✘ Il est fils unique et la déception de son père qui voulait qu'il soit militaire. maintenant, il lui manque un bout de jambe, son père ne veut plus le voir. ✘ Il est souvent tombé amoureux quand il était jeune. Et pas toujours de ce qu'il voulait, c'est ça le problème. Plusieurs demoiselles et un mec dont il s'est empressé de casser la gueule, histoire de se convaincre que tout allait bien dans son cerveau ✘ l'amour qu'il a pour sa femme est parti avec sa jambe, le jour de l'accident. C'est le seul mec sur terre dont l'amour de sa moitié était dans son mollet. Allez la femme, retrouve le mollet, qu'est-ce tu fais! ✘ Il est allergique aux plumes d'oie. il s'en est rendu compte après avoir viré tous les trucs de son ancien appart, pour voir qu'il n'avait pas touché à son lit et que les plumes étaient la source. il a du tout rerentrer dans son appart après ça, vive le fouillage de poubelles. No shame ✘ il fume et boit après une journée de trés gros stress. ✘ il ne peut pas se passer de café. Quand il n'en prend pas, il se sent tout mou ✘ Il dort souvent au taf et cumule les heures sup ✘ Il cuisine comme une mine anti-personnelle ✘ Prothèse à la jambe droite en dessous du genou. ça peut lui arriver de marcher avec une canne les jours où il en chie, mais il ne se plaindra jamais ✘ A des douleurs fossiles de ses récents traumatismes et opérations: possibles migraine. Dans ces cas là, des traitements ponctuels à la morphine peuvent être utilisé. ça ne dure jamais plus de deux heures donc pas de dépendance à la morphine. ✘ nageur de nature mais n'a pas osé y retourné depuis qu'il lui manque une jambe ✘ A toujours des excuses pourries pour s’éclipser, tout un art ✘ Est capable de beaucoup pour ses patients y compris de transfuser son propre sang si ça peut leur sauver la vie
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Derrière le personnage: pseudo: woubaici âge: 27 ploufplouf fréquence de connexion: tous les jours normalement et je laisse jamais de mp sans réponse, je réponds le jour même. préférences rp: Le "tu" me pose quelques problèmes, je ne vais pas mentir, de même que les posts en dessous de 400 mots, pas assez de matière pour que je réponde. Le reste, tout me va. Ah si. Pour les gros liens, j'aime bien que les réponses soient fréquentes. Au delà d'une réponse tous les 10 jours à peu près, je me lasse et c'est dur de faire progresser le lien. personnage; inventé comment as-tu découvert le forum? top site vous étiez premiers XD un dernier mot: faites moi des calins | |
Dernière édition par Jahk Mao le 26.06.19 0:50, édité 4 fois |
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Invité | Fables du Wouba Le sumo-tortue qui a foutu la tête dans la marmite à poisse
Hier je pensais être à l’abri de tout, d’avoir afin réussir à fuir ce bourbier où je m’étais enlisé à la naissance. Né au mauvais endroit, au mauvais moment, dans de mauvaises circonstances. Avant moi, il y en avait eu deux autres, et j’ignore toujours pourquoi ma mère n’a pas été à terme, mais mon père doit y être pour quelque chose. Rien ne le prouve mais parfois, pas besoin de preuves pour savoir. La harpe de ma génitrice soumise faisait écho aux bouteilles cassées et à la voix criarde de mon père. Aussi loin que je me souvienne, mon existence a toujours usé du blanc pour épouser le noir, jamais de gris. Si Moi. Au milieu. Et ça fait chier. Envie de lui trancher la gorge avec ce tesson qui traine dans le salon tous les quatre matins. Mais pas le courage. Trop petit. On pleure à cet âge, six piges, sept ou huit peut-être, mais on pleure. On sait pas faire autre chose. Enfin si, moi je sautais la palissade de balcon, au sixième étage dans le vide, pour passer chez la voisine. Elle était jolie et souriante, pas comme ma mère, elle avait ce que j’aurais voulu, des calins, des gâteaux chauds, une copine-sa fille. C’est devenu mon amoureuse.
C’était con, mais putain, je crois qu’un gosse peut aimer profondément aussi. On les prend jamais au sérieux. A moins que je me sois raccrocher à ça parce que j’avais pas grand chose d’autre. Et elle a guidé toute ma vie. Pourtant on aurait dit un mouton blond avec ses cheveux frisés bizarres. Mais elle était jolie quand même! Enfin pour moi. Elle aimait les peluches tortues, je trouvais ça moche aussi et débile une tortue, ça sert à rien , c’est lent, maladroit, intelligent mais craintif, et ça a besoin de chaleur. Et un jour, elle m’a dit qu’elle comprenait pas pourquoi j’aimais pas ça, puisqu’elles étaient comme moi. Première claque de ma vie. Elle avait raison, j’étais une tortue. ça craint comme animal totem, paie toi le charisme si j’avais dû faire un combat à mort contre une tribu de Huns. En plus quand on jouait, elle était toujours la fille à délivrer… les power ranger, ils ont des animaux cool, elle a quoi comme attaque la tortue? Attaque roulé-boulé? Bon ok , Tortank, il déchire, mais j’avais rien à voir avec. J’étais même grassouillet. Peut-être que si elle agitait un bout de salade ça marcherait mais j’ai jamais pensé à m’apater moi-même, je me confesse. J’aurais du me jeter de la salade tout seul étant petit.
C’est vrai que j’étais lent pour les choses de la vie, mais là où j’étais encore plus lent c’était quand il fallait rentrer chez moi, quand ma maman avait fini de calmer mon père, ou qu’elle l’avait assommé, j’ai jamais trop cherché à comprendre et je suis parti trop tôt de chez eux pour avoir la réponse. J’voulais pas partir de chez elles par contre. Je sais pas où était son père , mais… je voulais bien jouer son amoureux et la protéger moi, contre tous les démons du monde. je crois que dans ma tête, je l’ai épousé à huit ans, et que j’ai attendu dix ans pour lui demander. Un petit sumo ça demande pas en mariage les belles filles. ça bouffe son goûter et c’est tout. Elle m’aimait bien mais c’est tout. J’étais le petit gros gentil, avec qui elle aimait bien jouer, et qui ne s’était pas encore tuer à faisant Jacky chan sur son balcon. Clair qu’un truc pareil, y’a pas quarante gosses qui le font. J’étais débile, j’avais pas peur de la mort , ou je l’ignorais, un peu comme mon père. Je faisais genre de ne pas le voir, de ne pas l’entendre et les années passant me rendirent balaise dans le domaine. La déception de ce fils qui n’écoute pas, mais il n’a aucune idée de ce qui germait en mon cerveau. Le petit gros l’était encore à douze ans. Il me stressait , je bouffais. Il m’engueulait je bouffais. Je me suis même surpris à penser qu’il devait être absolument toxique à la consommation. Ma mère avait fait trois autres fausses couches après moi. A croire que soit son utérus était pourri, soit mon père faisait tout pour s’amuser sans respecter la grossesse. Peut-être les deux à bien y réfléchir. Mon esprit est malade je le sais. Habité par le blanc et le noir, engendré pour un monstre, mais côtoyant souvent la petite voisine, ange dévouée à tolérer ma présence chez elle.
L’année de mes douze ans, le docteur proposa à ma mère de m’envoyer dans un centre pour les jeunes à surpoids. Aucune envie d’y aller, ça a été le bordel à la maison, plus que d’habitude, j’ai tout pété dans ma piaule, retourné le lit, insulté mes vieux. Avant ça, certes, ils ne s’occupaient pas de moi, mais j’avais ma chambre, un peu mon QG, l’endroit où on se replie pour lutter contre les invasions, mais là… j’ai ressenti la vraie valeur de l’abandon et mon QI n'arrangea rien , je pensais autrement depuis bien longtemps, plus mature, plus complexe dans ma logique mais un peu décalé par rapport à toutes ces conneries de fashion, nouveautés sociales et autres trucs que faisaient les jeunes de mon âge et qui me coupaient du monde.. J’aurais pu faire comme eux mais je n’y trouvais aucun intérêt. Ce qui me valut un suivi psychologique durant mes trois ans d’internat dans ce fameux centre. “Il n’est pas assez con pour ne pas tomber dans la depression” qu’il disait l’autre suffisant d’infirmier dans le couloir. Seul sentiment , l’envie de lui faire bouffer son chariot de pilules. Toute ma vie je savais aussi que j’allais devoir lutter contre ma propre nature héritée de cet enfoiré. Partagé entre l’envie de toute régler avec violence ou de me raisonner et de choisir la voix de la diplomatie. Sois fier Bouddha. L’infirmier vit.
Le pire c’est qu’aujourd’hui, je comprends ce qu’il voulait dire. Les dépressions touchent bien plus facilement ceux qui réfléchissent en permanence. Trop exigé des autres, de soi, du monde, vouloir que tout soit comme l’on veut mais que rien de tout ça ne l’est , c’est la descente aux enfers mentalement. ça n’a pas loupé. Après deux mois d’internat alors que mon régime drastique commençait, je me suis aussi enfoncé dans une profonde détresse morale. Peu à peu j’ai arrêté de réagir, je faisais que ce qu’on me disait de faire. Mon amoureuse, pia, est rapidement devenu un souvenir. La petit Sumo, on l’oublie, la tortue aussi. Fais chier. Faut d’avoir quoi que ce soit à quoi me raccrocher, j’ai commencé à accepter les autres dans mon cas. Vive le gang des gros. On pouvait pas faire de mal à grand chose ici, on était trop gentils, trop fatigués. Ils nous tuaient, entre les repas maigres, le sport, les cours et les séances psychologiques. J’en ai vu faire des TS, d’autres fuguer, d’autres se faire du mal ou faire du mal aux autres, et certains s’en sortir. Je ne sais pas quand j’ai décidé de me foutre une claque. C’est peut-être quand j’ai couché avec la première fille de ma vie, à quatorze ans.
Bizarrement tout ce qu’on m’avait dit sur les premières fois, c’était faux. C’est bordélique, court, et on s’est même mis un coup de boule à un moment, on a failli tombé du pieu et ça a failli tourner court parce qu’un infirmier a manqué de nous griller. J’en rigole maintenant mais j’étais tellement con et désespéré à l’époque, limite j’en ai honte aujourd’hui, mais bon quand on voit des petits jeunes galérer comme nous plus tôt, on sourit, ça fait des souvenirs. Je suis sorti deux mois avec cette fille, après, elle s’est foutu en l’air. ça ne m’a pas fait grand chose, je me suis juste dit que j’avais pas choisi la bonne. J’essayais peut-être de faire comme les potes, ou bien de combler mon manque de pia, j’en sais rien. Elle a essayé de m’appeler une fois, mais j’ai entendu sa mère la déranger derrière et elle m’a raccroché à la figure. J’ai commencé à douter de tout. Cette femme qui m’a toujours accepté ne m’avait jamais supporté alors? Putain mais comment on peut faire ça à un gosse? Ne pas l’aimer et lui laisser voir le contraire. Salope. La violence verbale commença à me monter au nez. Claque. Si, je me souviens maintenant. C’est à partir de ce jour là où j’ai pris une claque. J’ai eu soudainement envie de leur prouver à tous, de leur montrer ce qu’ils avaient perdu.
A partir de là, moi seul ait compris ce qui se passait. Je me délectais de voir les psychologues se casser les dents sur ma logique d’ado foireux, me plaisant à leur donner les réponses qu’ils voulaient entendre. Bilan positif. S’ils savaient, bande de niais. Mais les adultes, c’est bien connu, ça pense tout savoir et tout maîtriser. Leur institution manquait de logique, à s’occuper de ceux qui allaient bien et à laisser ceux qui en avaient le plus besoin dans un coin… J’ai commencé à aller voir mes voisins les plus mal en point. j’ai perdu du poids. Beaucoup de poids. J’ai commencé à faire gaffe à mon apparence, un peu, pas trop non plus j’avais pas que ça à faire. Mon avenir s’est enclenché quand je suis tombé sur une amie de chambre en pleine intoxication médicamenteuse, elle en avait choppé dans le chariot des infirmiers. J’ai fait ce que j’ai pu, on l’a sauvé in extremis. La question s’est posé. ça m’avait plus de la secourir. Je n’avais pas paniqué et ils l’ont remarqué. J’étais à l’âge ou je devais choisir la direction de mes études. Je n’ai jamais pensé à la médecine, mais on me l’a foutu dans le visage. La quantité de travail à fournir ne serait pas un problème, je vivais pour ça, apprendre.
Le plus dur serait mon adaptation sociale. Alors ils ont commencé à m’intégrer à la société petit à petit, mon état physique étant prometteur , j’ai suivi ce qu’on me disait. Ma lenteur disparut peu à peu, combler par une accumulation de données sociales que je mettais bout à bout pour me sauver les miches en état de situation critique. Je me suis inventé une liste d’excuses à sortir si je devais prendre la tangente, et je les ai souvent utilisées, ça me met le sourire aujourd’hui. Tout était bon pour me barrer en courant, qu’est-ce que je pouvais être pleutre sérieusement. C’est bien beau de faire un mètre quatre vingt cinq si c’est pour se tirer. C’est même pas discret dans la foule. J’ai continué la natation, mon corps a changé, et peu à peu j’ai appris à m’aimer. Aujourd’hui, je n’y fais plus attention, je m’en fous royalement, mais quand on est ado, on cherche l’acceptation partout. J’ai eu mes diplômes de fin d’études de base sans problème et je suis rentré à Séoul.
La libération. Premier studio en résidence universitaire, des voisins bruyants mais sympa, des attirances, des fêtes, je me suis adapté même si mon besoin de m’isoler ou de me tirer sans raison était récurent. Faut dire que les humains c’est étouffant. Ils se sentent toujours obligés de tout faire avec “trop”. Mais pas les “trop” que moi je faisais. Pour eux, j’étudiais trop, je passais trop de temps à errer l’eau de la piscine, un monde où les mots sont inutiles, trop de réflexions, trop de paquets de gâteaux parce que j’ai toujours été et je suis resté nul en cuisine…. trop de clopes, ça , ça passait , certains fumaient trop aussi. J’aime la nicotine, elle me nique les neurones, ça me stimule, j’aime la sensation, tout comme le café. L’impression d’être un processeur de pc , avant de tomber raide dans son pieu. Les cours me plaisaient, et mes premières nuits à l’hôpital m’ont fait naître une seconde fois. La vocation je l’avais, c’était clair pour mes supérieurs et j’ai tellement aimé qu’on m'intégre à un milieu pour une fois. Et c’est là que je l’ai revu. Pia. Dix neuf ans… bordel, une taille de guêpe, des seins, des fesses à tomber et un regard… je l’aurais jamais oublié celui là… la secrétaire m’aurait foutu son téléphone dans la gueule que ça m’aurait fait le même effet.
J’ai eu envie de lui sauter dessus, mais à la place je me suis caché et tiré en me cachant derrière les médecins, alors que j’étais plus grand. Vous pouvez rire, c’était franchement n’importe quoi … je vous ai dit que j’étais débile. Je me suis réfugié dans la cage d’escalier, en pls mental. j’ai pensé à abandonner les études ou me jeter par une fenêtre et c’est là que mon tuteur m’a appeler, moi deuxième année. Il a gueulé fort, ça a traversé la porte de sécurité à incendie. Réflexe, on ne désobéit pas à un supérieur et me voilà qui revient ne pensant plus à Pia pour quelques secondes. “J’ai une nouvelle à vous présenter, vous lui expliquerez comment ça fonctionne pour les internes, je n’ai pas le temps là. Je vous fais confiance et arrêtez de déserter, ou je vous greffe une puce GPS pour mieux vous botter le cul.” et là, il me laisse. NON REVIENS! une nouvelle, qui! BAM. Elle est devant moi. Ah non. Pas possible. j’ai piscine là. Chef! Pia me fixe avec ses yeux de chatons perdus et j’ai envie de me pendre au fil du défibrillateur. Sérieux? Comment faire. Après tout, c’est juste la nana que j’aime depuis mes six ans, et qui m’a pas reconnu… et qui … m’a laissé tomber en plus. Alors comme un con , je me suis présenté tout à faire formellement et je crois qu’elle est passé par les couleurs de l’arc en ciel. Ouais, merci… j’étais un sumo je sais. Elle a encore moins de délicatesse qu’avec. Et elle me rote au visage en s’excusant d’avoir bu du coca juste avant. Ok, pourquoi je l’aime déjà…? Un regard sur son décolleté et je cherche de nouveau le fil du défibrillateur pour me pendre. Je suis faible, con et faible. Cet imprévu bousille tous mes paramètres…
Mes études vont être plus compliquées que prévues avec elle dans les parages, surtout qu’elle m’invite rapidement à sortir un soir, et …. je crois que je remercie ces quelques petites nana qui m’ont accueilli dans leur pieu à l’internet étant ado , parce que sinon, ma première nuit avec elle aurait été un massacre. Deux mois plus tard… je la demandais en fiançailles. QU’EST CE QUI M’A PRIS! Mes études progressent, je garde mes référents aux urgences, ce secteur me plait , ils m’ont convaincu de m’y diriger, ils manquent de personnel. Et moi naïvement, me voulant utile, j’y fonce. Je me sens si bien dans cette vie que Pia décide de se limiter à infirmière, arrête les études et se dirige dans l’enseignement ensuite pour être plus libre de ses emploi du temps. Elle réussit et sort plus tôt de ses études que moi. On s’installe ensemble, je décroche mes diplômes un à un, saute même une année. A mes 24 ans, elle tombe enceinte…
Et c’est là que tout va capoter. Putain de karma.
Trop de bonheur, je trouvais pourtant légitime vu ma jeunesse, mais faut croire que je n’ai rien compris à la vie et qu’il n’y a ni justice, ni équilibre, ni balance du sort. Dieu fait ce qu’il veut et nous pisse dessus si ça lui dit.
En avril 2017, je l’épouse. Pia, pas dieu. Le 18 mai 2017, elle est hospitalisée et accouche, j’y assiste de justesse, parce qu’elle ne veut pas accoucher là où je bosse. De mai à octobre, elle est imbuvable et mon boulot me prend un temps incroyable. le bébé l’accapare, je ne peux même plus la toucher, elle a totalement changé, ça me perturbe, et même au travail, j’en suis affecté, je suis trop esclave de mes sentiments. Le 19 octobre, je me fais percuté par une bagnole sur le trottoir. Le chauffard prend la fuite et me laisse pour mort par terre. Je suis transféré d’urgence. Résultat, de nombreuses fractures, la rate perforé, un poumon en piteux état, et une de mes jambes ne peut être sauvée. Je ne peux pas payer les frais. C’est ce moment terrible de sa vie ou on n’a aucun choix, parce qu’il n’y en a pas…
A peine une heure après mon admission aux urgences… et alors qu’on me prépare pour le bloc, encore conscient, une femme s’avance vers moi et me dit que tout est déjà prévu, que l'hôpital prend les frais des opérations et soins en charge, sur requête du directeur. Je l’ai juste croisé une ou deux fois ce type, je le connais pas, pourquoi cet intérêt pour ma vie. Je suis peut être un peu lent parfois mais pas con… Je suis personne. Et ce que je ne sais pas, c’est que c’est justement ça qui l’intéresse. je suis un “personne”. Je me pose pas de question sur le moment, j’aimerais vous y voir moi, dans l’état que j’étais. on me dit qu’on va me sauver, que tout va bien aller, que j’ai juste à signer un engagement indéterminé à l'hôpital. Elle me dit que c’est une manière pour l'hôpital de garder des éléments compétents et stables au sein du personnel. ça me parait logique et légitime pour le coup, c’est normal pour un hôpital d’assurer sa pérennité. Je signe. On m’emmène, et les soins seront à la fois longs et parfois insoutenables. Sans compter que maintenant je n’ai plus ma jambe en dessus du genou et ça… Pia l’a très mal encaissé. Quand je l’ai revu c’était quatre mois après, j’ai fait du coma, et endurer tout ça seul. pourquoi n’est-elle pas venu. Mon gosse a fait ses premiers mois sans moi et quelque chose s’est brisé entre nous deux. Après ma rééducation qui dura et dura, j’ai repris à temps partiel au sein de l'hôpital. Je ne rentrais pas vraiment chez moi, comme étranger à ce lieu qui n’avait même plus mon odeur ou mon spectre de présence. Plus de câlin, plus de fusion comme avant… j’avais été crétin de penser que ça puisse durer… Au fond de moi, je devais toujours être cette tortue sumo. Et une tortue sumo ça ne se marrie pas. Je l’avais fait. Une belle connerie je crois. J’ai eu un flirt avec un pote, une nuit où j’étais bourré, je lui ai pété la gueule, je crois que j’étais frustré de plus rien maîtriser de ma vie et pour couronner le tout , arriva le moment où elle me jeta dehors… je l’avais mérité. En fait, je ne sais même plus. Qui était en tord. Parfois, c’est juste le bordel partout, et on ne peut rien faire d’autre, que de lâcher prise. Je ne voulais pas lui faire de mal donc j’ai bouffé mes doigts et ma colère et je lui ai tout laissé, même le petit. Il ne me connaît presque pas, je crois pas que je lui manquerai.
J’ai commencé à dormir plus souvent au taf. Du mal à m’habituer à ma prothèse aussi. J’ai toujours pas osé replonger, l’eau me manque… plus que mon ex-femme. Elle a demandé le divorce. Personne ne sait garder les secrets aujourd’hui, à moins que sa vie soit en jeu. C’est marrant, ça je sais faire depuis que je suis petit. Mon supérieur l’a su, et est venu me voir, pour me parler du contrat que j’avais signé le jour de mon acceptation de soins de la part du directeur et du fait qu’il était temps d’honorer ce pour quoi je m’étais engagé, que j’allais être transféré de service. Chose que je n’avais pas envie, j’étais très bien aux urgences, c’était quoi ces conneries. N’avais-je pas fait assez mes preuves?
C’est là que j’ai compris que je n’avais pas le choix. Ma logique m’empêchait aussi de déroger à mon engagement à moins d’une réelle raison. C’est quand j’ai voulu apporter mes arguments sur mon refus, qu’on m’a fait comprendre que ce serait dommage que ma santé se dégrade soudainement. Pire, que ce serait si dommage qu’il arrive quelque chose à mes proches… J’ai immédiatement pensé à mon petit. Même si je ne suis personne pour lui, il n’a rien fait pour mériter ça, c’est un petiot. Je me suis demandé où j’étais tombé, ce que j’avais signé. Aucun exemplaire ne m’a était fourni, tout au plus un contrat en bonne et due forme, mais ce n’était pas ce que je voyais au quotidien depuis quelques jours… putain c’était quoi cet endroit. Comment personne n’a pu se rendre compte de ce qui se tramait sous cet hôpital. De fil en aiguille, tout s’est mis bout à bout… Tout avait été trop vite pour que ce soit normal. Et s’il avait tout programmé? Et si mon accident n’en avait pas été un? Ce contrat avait été tapé avant même que je n’arrive aux urgences… Parano, méfiance, appelez ça comme vous voulez, mais je suis dans la merde jusqu’au coup, et celle là, bien que je pensais le dernier emmerde pire que tout, celui là est bien loin de tout ce que je pouvais imaginer. On ne me change pas de secteur de pratique… on me spécifie juste à un type de patients… des patients qui n’existent plus. Et quitte à crever, je ne lâcherai pas l'affaire, il est hors de question qu'ils passent l'arme à gauche, je ferai ce qu'il fait même si pour ça je dois leur transfuser de mon sang.
Je ne suis personne, et je ne soigne personne. je vais mettre quoi sur mon cv quand je vais démissionner moi? Spectre médical? Ouais, ce sera pas mal vu que si je quitte ce job ce sera les pieds devant.
Dernière édition par Jahk Mao le 26.06.19 0:37, édité 1 fois |
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