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02.02.22 15:22
Yeah, I’m a cat person [Libre] ::
Sung Min
Sung Min
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Yeah, I’m a cat person [Libre]

Assis en tailleur sur son matelas, son ordi sur les genoux, Min bailla pour ce qui lui semblait être la centième fois. Il avait bu deux cafés à la suite, mais rien n’y changeait. Il avait l’impression qu’il pouvait tomber assoupi à tout moment. Il faut dire qu’après avoir passé la journée dans son école professionnelle, il s’était attaqué à la commande d’une entreprise d’usinage de pièces mécaniques. Il devait moderniser leur site web, et il y avait du travail, ce dernier avait vingt bonnes années de retard. Du coup, tout était à reprendre du début. Avant même de songer à embellir le site, il devait tout mettre au propre. Cela faisait maintenant plus de deux heures qu’il réorganisait le classement des produits. Des dizaines et des dizaines de photos, descriptions, codes de références, tarifs et j’en passe à transvaser sur le squelette du nouveau site. Comme travail, on pouvait difficilement faire plus mortellement ennuyeux, mais il ne se plaignait pas. Au moins, il avait un contrat, et donc un peu d’argent à espérer. Il en avait bien besoin.

Alors qu’il se frottait les yeux, il y eut un craquement dans une boîte en carton posée dans un coin, et des morceaux de polystyrène volèrent dans tous les sens.

« N’abuse pas trop, Osimo. » marmonna Min sans lever les yeux de son écran.

Ça faisait presque sept jours que Min partageait son appartement avec un chat pour l’instant très sauvage. Il l’avait remarqué dans un parc trois semaines plus tôt. De tous les chats errants qu’il avait vus à Séoul, c’était celui qui semblait le plus mal en point. Maigre, malade, des touffes de poils manquantes, il n’avait pas pu ignorer le pauvre animal. Normalement, il n’avait pas le droit d’en avoir un, sa propriétaire s’arracherait les cheveux si elle savait, mais c’était une question de vie ou de mort à ce stade. Il lui avait fallu beaucoup de patience et de thon en boîte pour gagner sa confiance et l’arracher à la rue. Beaucoup de petits noms aussi. Il avait commencé avec « le chat » ou « minou minou », puis tout ce qui lui passait par la tête. Finalement, c’est au nom de Osimo qu’il avait répondu. Le nom que Min avait donné à son doudou quand il était petit.

Le passage chez le vétérinaire avait coûté une petite fortune, mais après quelques bains, des antibiotiques et des antiparasitaires, Osimo avait bien meilleure mine. Comme il n’avait pas encore pu lui offrir de panier ou de jeux, Min le laissait s’amuser avec le carton d’emballage de son micro-onde. L’animal s’était aussi approprié un morceau de polystyrène qu’il n’avait pas eu le temps de jeter. Ça n’avait pas l’air de suffire, l’instant d’après, le chat bondit de sa boîte et se mit à courir dans toute la pièce comme s’il avait la mort aux trousses. Min soupira.

« Toi aussi, ça te rend dingue de rester entre quatre murs ? »

Saisissant l’occasion de lâcher son ordi, Min se leva du matelas, ramassa son sac qui traînait par terre et le vida complètement. Il fallut un moment pour attraper l’animal et le mettre dans le sac, mais quelques coups de griffes plus tard, Min libérait Osimo dans un parc proche de son immeuble. Aussitôt, il alla affoler une volée de pigeons, et disparut dans les buissons.

« Osimo ? »

Bien sûr, Min avait pensé au fait que le chat allait peut-être partir sans se retourner. Ça lui faisait un petit pincement au cœur, mais si c’était ce qu’il voulait, il n’allait pas lui courir après pour l’emprisonner dans un petit appartement. Après un moment, le chat réapparut, et se mit à marcher à quelques pas de lui tandis qu’il faisait le tour d’un petit plan d’eau. Min eut un sourire, peut-être que finalement, il l’aimait bien, même s’il ne le montrait pas encore.

Il était déjà plus ou moins l’heure du dîner quand Min était descendu dans le parc, et comme il se contentait d’un en-cas le midi lorsqu’il allait au lycée, il ne tarda pas à avoir faim. Deux possibilités s’offraient à lui. Rentrer et contempler les quelques boîtes de conserve et les deux-trois paquets de nouilles et de riz qui traînaient dans ses placards désespérément vides, ou s’arrêter dans un des très nombreux restaurants d’où exhalaient des senteurs alléchantes de poissons grillés, de fritures et d’épices.

Le choix fut vite fait.

Après s’être à nouveau battu avec Osimo pour le mettre dans son sac – il allait devoir ajouter un sac de transport pour chat à la liste de ses trucs à acheter – Min suivit une rue pleine de restaurants. Il s’arrêta devant l’un d’eux. La clientèle était jeune et les plats bon marché, ça lui rappelait ses sorties avec d’autres étudiants en informatique. Son ancienne vie s’était arrêtée il y a quelques mois seulement, mais il avait l’impression que ça faisait un siècle. Il y avait quelques tables pour s’asseoir, mais pas assez par rapport au nombre de clients. Min se prit un grand bol de nouilles sautées aux légumes, et fit ajouter quelques boulettes de viande pour Osimo.

C’étaient peut-être les odeurs ou le bruit, mais le chat s’agitait de plus en plus. On aurait dit que son sac à dos était possédé par le diable. Alors qu’il cherchait un endroit où s’asseoir, il y eut un craquement sinistre. Il ne manquait plus que ça, Osimo allait lui esquinter son sac et il allait devoir racheter ça aussi. Dans la panique, il repéra une table pour quatre où n’était assise qu’une seule personne. Ça allait faire l’affaire, espérons.

« Excusez-moi, je peux ? »

Min était trop obnubilé par le chat pour attendre une réponse et se laissa tomber sur l’une des chaises, posant le sac sur celle d’à côté. On entendait nettement des feulements furieux.

« Calme-toi, bon sang ! »

Il se brûla presque les doigts en attrapant une boulette de viande pour la fourrer dans le sac. Aussitôt, la lutte rageuse prit fin. Min soupira, avant de se tourner vers la personne dont il squattait la table. Il avait fait preuve d’une rare impolitesse, et ne savait pas trop comment rattraper le coup. Dans le doute, il commença par sourire d’un air gêné.

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