On l'enterre ? ft. Heo Miya

Un café voilà ce qu’il fallait à la jeune femme dans l’immédiat. Depuis le début de cette matinée, Dambi avait eu beaucoup de mal à retenir les nombreux bâillements sortant de sa bouche, signe de l’état de fatigue de son corps induits par la qualité médiocre de son sommeil. La scientifique enchaînait les soirées tardives au sein du laboratoire afin de pouvoir poursuivre ces recherches personnelles. Rentrée tard chez elle sous les coups de minuit, ne pas aller de suite et finir par se coucher vers une ou deux heures du matin pour se lever aux alentours de six heures et demie du matin. Juste quatre-cinq heures de sommeil totalement insuffisante dont les boost vitaminiques ne peuvent palier. La coréenne sait que se train de vie peut la conduire à rentre son système immunitaire plus faible et donc sans-défense face aux agents pathogènes pouvant la rendre malade. Elle le sait, mais pour une droguer du travail aux grandes ambitions de carrière, le choix semblait être fait. Folie !

Assise sur un fauteuil, elle porta la tasse à ses lèvres. Elle grimaça. Ce café était toujours aussi infect. Café soluble dans une dosette de qualité neutre, bien trop fade pour les papilles exigeantes de Dambi. Malheureusement, elle devait s’en contenter, elle n’avait guère le temps de se déplacer elle-même dans son café préféré pour prendre un café bien corsé. Un soupire fila entre ses lèvres tout en posant sa tasse sur la table basse. Une silhouette arriva, son regard se posa mécaniquement sur cette personne. Heo Miya, virologue de l’aile Nord. Dambi n’avait pas grandement l’opportunité de croiser souvent la jeune femme, travaillant elle principalement à l’aile opposée Sud. Peu d’échange, mais son avis sur la virologue n’était pas négatif ou complètement indifférents comme pour beaucoup de ses autres collègues. Dambi trouvait que Miya dégageait un certains charisme et sa spécialité était également un élément important qui pourrait être utile à l’avenir. Quitte à devoir se faire des relations, autant choisir des personnes intéressantes et utiles. « Ils ont changé la marque du café en dosette. Il est infect. » Ces goûts n’étaient pas une généralité, mais la jeune femme n’avait pas trouvé mieux pour engager la conversation. Juste dire bonjour ? Beaucoup trop complexe pour une handicapé sociale comme Dambi pour qui engager une conversation comme toute personne normale était une vrai épreuve.

En dehors d’Arès, les autres cobayes n’ont pas supporté le traitement. Je pensais y être enfin arrivé mais il faut croire que la jeune cobaye est beaucoup plus résistante que la moyen. La clé doit se trouver dans son patrimoine génétique, il va falloir que je m’y penche plus sérieusement et surtout que je demande l’aide d’un collègue généticien mais avant ça, j’ai besoin d’une pause et surtout d’un bon café.

Quittant l’aile nord et plus particulièrement le département virologie, je rejoins la salle de repos de l’aile ouest. Autant dire que cette petite marche m’aide à détendre un peu mes muscles du dos endoloris et surtout particulièrement raides après avoir travaillé non-stop pendant plusieurs heures. Combien exactement ? Je n’en sais rien. Je ne compte plus vraiment les heures sup que j’accumule. De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais quelque chose de mieux à faire chez moi.  Ma vie privée n’est pas très passionnante et ne parlons surtout pas de ma vie amoureuse qui est quasi-inexistante mais je ne m’en plaints pas. Ça me laisse au contraire plus de temps pour pouvoir avancer mes recherches.

Je suis surprise de trouver la salle de repos presque vide. D’un autre côté je me dis que mes collègues doivent tous être comme moi : des acharnés du travail. J’en ai presque honte de prendre une pause mais je ne serais pas la seule car une jeune femme est déjà installée avec une tasse de café. Im Dambi. Je ne la connais que de vu, je ne lui ai encore jamais parlé. Il faut dire que nous ne travaillons pas dans la même aile et n’avons encore jamais été amené à collaborer mais qui sait ? Peut-être qu’un jour nos travaux se rejoindront d’une manière ou d’une autre ?

Un léger sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu’elle me met en garde contre le café qu’ils nous mettent à disposition.
« Je suis prévenue merci. Au moins, ça nous donne une excellente raison de nous noyer dans le travail et d’éviter les pauses café. »
Je prends néanmoins le risque de m’en préparer un. J’en ai besoin, même s’il est infect. Sans rien dire, je m’en sers une tasse et grimace dès que je la porte à mes lèvres, m’étouffant presque avec ma gorgée.
« Effectivement, c’est presqu’une punition d’en boire. »
Je laisse échapper un léger rire avant d’en boire une autre gorgée. Il est mauvais mais au point où j’en suis et faute de mieux, je vais m’en contenter.
« Vous êtes à l’aile Sud, n’est-ce pas ? Comment sont les cobayes là-bas ? J’en cherche des robustes car ceux qui suivent mon traitement expérimental sont un peu faiblard et ont du mal à survivre. Enfin, les hommes. Je crois que les femmes ont de meilleures défenses immunitaires et sont mieux préparées génétiquement à la survie. »
Peut-être parce que nous sommes programmées pour porter la vie et que de fait, nous nous devons être robustes en dépit d’une apparence fragile.

Un fin sourire à peine perceptible se glissa sur les lèvres lorsque sa confrère affirma ses paroles. Non vraiment, il était infect, mais malheureusement il lui fallait de la caféine. Sûrement n’était-elle pas la seule ? Elle vint reporter ses lèvres sur le gobelet tout en l’écoutant lui poser des questions. « Les femmes ont toujours été plus robustes que les hommes sur de nombreux points. » Il faut dire que mère nature avait offert de charmant cadeaux aux femmes lors de leur venue. Les menstruation bien souvent douloureuse en plus d’être handicapante, la fatigue accompagnée à cause de la perte de sang. Les joyeuses contractions et l’accouchement qui n’étaient clairement pas une partie de plaisir. Oui les femmes avaient appris à devenir plus forte tandis qu’au moindre petit rhume un homme avait parfois l’impression de mourir. « Je vous rassure à l’aile sud, ils ne sont pas plus résistant. » Peut-être un tenait le coup, mais Dambi n’était guère partageuse. Oz était pour elle et si un autre scientifique devait s’en chargé, il était préférable que cela soit fait sans qu’elle ne soit là. « Du coup pour vous aussi les résultats ne sont pas très concluant à cause de ses faibles cobayes. En tout cas ceux de la scientifique ne l’était pas assez à ses yeux et l’obligeait à revoir son protocole.

Des pas se fit entendre et une nouvelle silhouette derrière son interlocutrice apparût. Un petit juron étouffé fila entre ces lèvres. Un des scientifiques d’une autre aile dont la réputation le précédait. Le type de personnes lourd sur les bords à qui on souhaitait tout simplement mettre un coup de pelle pour mieux l’enterrer. Un homme croyant fermement pouvoir avoir tout ce qu’il souhaite dû à son physique qui pour Dambi était clairement passable. Oh il avait déjà tenté de faire le joli-cœur forceur avec elle malgré sa réputation de reine des glaces. Il faut croire que rien ne l’arrêtait du moment que la personne était du sexe opposé. « Il n’y a pas que ce café qui est infect. » lâcha-t-elle en le regardant couler son café se fichant s’il avait entendu ou non. Son regard se porta dans celui de la jeune femme. Avait-elle été aussi victime de ce gros lourd aimant filer d’aile en aile. À croire qu’il ne bossait jamais réellement.