Qui suis-je ? Ji-Hye. ? Ruby ? Ye In ? Ces noms me collent à la peau sans pour autant que j’arrive à me définir. Ma mémoire est floue. Dépossédé de tous souvenirs. Pourtant, j’avais une belle vie à l’époque. Elle n’était pas toute rose, mais c’était ma vie et personne n’avait le droit de m’y arracher si brutalement. Aujourd’hui, je suis une coquille vide qui à échapper à l’enfer. Une coquille vide qui compte bien se venger, mais pour que vous compreniez toute l’histoire, laissez-moi vous la raconter.
Comme une grande partie de l’humanité, je suis née dans une famille aimante un 25 octobre 1992 à Séoul. Je ne vais pas m’attarder sur cette période, car je n’ai pas grand-chose de croustillant à vous raconter. Aucune violence. Aucun cri. Aucun pleure. Aussi loin que remontent mes souvenirs, mon enfance a toujours été heureuse malgré la pauvreté de ma famille. C’est d’ailleurs ce manque d’argent qui m’a poussé quinze-ans plus tard à entrer dans un monde qu’une petite fille n’aurait pas dû connaître. Cependant, pour aider sa famille, pour qu’elle ne meurt pas de faim, il faut parfois faire des sacrifices. Gagner de l’argent est rapidement devenu ma priorité alors que je voyais mes amis vivre leur vie en toute insouciante. Peut-être que dans une autre vie, j’aurais pu être une autre fille. Que moi aussi, j’aurais pu passer mes après-midi à jouer dans des salles d’arcades ou aller voir des films. Peut-être que moi aussi, j’aurais pu être une fille complètement banale à qui il n’arrive rien de trépidant, mais cela ne sait pas passé comme cela. Il fallait que je travaille, peu importe ce qu’on me demandait du moment que cela rapportais de l’argent. J’ai commencé par faire la plonge, effectuer quelques livraisons et puis, ma route m’a conduite dans des endroits moins reluisants. Des salles où le plafond n’était que fumée alors qu’à différentes tables des hommes discutaient d’affaire privé où jouait à des jeux d’argent.
Deux ans plus tard, j’étais devenue une véritable arnaqueuse. Jouer de mes charmes pour distraire mes partenaires de jeu alors que j’échangeais habillement les cartes entre mes mains était devenue ma spécialité. Mon caractère doux et prévenant s'est vu teinté de noir pour me transformer en une femme de caractère qui n’avait pas peur de tenir tête aux hommes. Aux yeux de ma famille, j’étais toujours cette fille parfaite qu’ils avaient connu. Ils n’ont jamais voulu reconnaître la vérité. Ce sont toujours voilé la face au fur et à mesure que l’argent rentraient dans les caisses familiales. Je ne leur en veux pas. Je n’ai d’ailleurs jamais regretté le choix de vie que j’ai fini par prendre. Après tout, sans cela, je n’aurais peut-être jamais fait sa rencontre.
Il aura suffi d’un simple nom de famille et d’une maladresse de facteur. Ces photos en lingerie que j’avais faite pour un particulier ne sont jamais arrivées jusqu’à moi, mais bien jusqu’à lui. J’avais dix-huit ans à l’époque et après notre rencontre, je ne me suis jamais sentie aussi vivante. Aujourd’hui, je n’ai plus aucun souvenir de lui, ni de notre vie ensemble, mais j’étais sans doute la femme la plus comblé au monde. Jamais je n’aurais pensé pouvoir rencontrer un homme qui me fasse autant d’effet. Qui, par un simple regard arrivait à accélérer les battements de mon cœur. Bien sûr, entre nous deux, cela n’a pas toujours été simple. Nos caractères explosifs ont d’ailleurs bien souvent fait des étincelles, mais n’a jamais tarie notre amour pour autant. Bien au contraire même, car trois ans après nous étions toujours ensemble et j’avais la bague au doigt.
Vingt-et-un ans, je me revois lui sourire tendrement alors que nous sommes dans une voiture en direction d’un mariage. À l’époque, je n’imaginais pas que cela serai la dernière fois que je le verrais. À ce moment-là, j’étais en passe de diriger moi aussi la mafia coréenne. Il ne faut pas penser que, parce qu’on avait trouvé l’amour, on allait se ranger sagement dans le droit chemin. Malheureusement, c’est précisément cela qui a fini par causer notre perte …. Ma mort …. Car peu importe sous l’angle qu’on le regard, ce jour-là Ji-Hye. est belle et bien morte.
Il aura suffi d’une voiture, d’un désir de vengeance et de possession pour que notre vie vole en éclats. L’accident m’a fait perdre beaucoup de sang. Ma fracturé un nombre incalculable d’os. Ce jour-là, mon cœur n’était qu’à deux battements de la mort, mais la faiblesse avec laquelle il essayait de me maintenir en vie a suffi pour laisser croire à l’amour de ma vie que j’avais quitté ce monde. Sans doute, y a-t-il un échange de corps. Une manipulation d’un médecin. La seule chose que je sais, c’est qu’à mon réveil, j’étais très loin de chez moi. Des formes floues se trouvaient devant moi, alors que je tentais de discerner avec peine ce qu’ils étaient occupés à se dire. Je pense qu’ils essayaient de se mettre d’accord sur le prix que valait ma vie. Visiblement, ils étaient occupé à monnayer la vente de mon corps. Ma voix éraillée a prononcé son nom, alors qu’une larme est venue rouler le long de ma joue avant que je ne perde à nouveau connaissance.
Un mois plus tard, je me réveillais dans cet horrible endroit sans plus aucun souvenir. Je suis alors devenue Ruby, une jeune femme craintive et méfiante complètement terrorisé parce qu’elle était occupée à vivre, sans même savoir que sa nouvelle destiné était la faute d'un homme que j'avais rejeté par le passé. Cette fragilité n’a cependant duré qu’un temps. On m’avait peut-être privé de toute connaissance et de tout souvenir, mais mon instinct de survie est très vite revenu à la charge. Durant six ans, j’ai alors mené la vie dur aux scientifiques et autres personnelles de cet enfer. Les tortures étaient quotidiennes. Les marques se multipliaient sur ma peau, renforçant peu à peu ma haine pour eux ainsi que mon désir de sortir de là. Je n’ai jamais perdu espoir, quand bien même on a essayé de me briser à mainte reprise.
Un jour, une douce voix à fini par me murmurer la solution à tous mes problèmes. Rien n’indiquait que je pouvais lui faire confiance, mais si je ne saisissais pas cette opportunité, je m’en serais certainement voulu toute ma vie. Dans une énième tentative, j’ai bien essayé d’entrainer avec moi d’autre cobaye, mais il avait trop peur. J’ai donc saisit ma chance seule, jusqu’à finalement retrouver ma liberté. À la sortie, des inconnus m’attendaient comme on me l’avait soufflé à l’oreille. Cette nuit-là, ma vie a changé. Adieu Ruby, j’étais à présent An Ye In.
Presque trois mois sont à présent passé. On m’a ordonné de ne pas sortir pour ma sécurité, alors je ne suis pas sortie, mais l’enfermement commence doucement à me faire perdre patience. J’ai envie de voir l’extérieure. De découvrir toutes ces choses que j’ai oubliées et que je ne comprends pas. Je ne supporte pas qu’on me donne des ordres. Qu’une fois encore, on m’enferme en me privant de ma liberté. Je sais cependant que c’est pour mon bien, alors j’essaye de prendre sur moi. Une chose est sûre cependant, le jour où je mettrais le pied dehors, ma vengeance se mettra en marche. On pourra me dit ce qu’on veut, il est hors de question que je ne fasse pas brûler dans les flammes ce sous-sol emplis de hurlement. Quand, je commencerais mon scientifique sera d’ailleurs le premier à goûter à son tour à la souffrance et au sang.