Stella | Shine like a star

Jour 00 : Une lumière artificielle? Pourquoi suis-je sur un lit? Comment que je suis arrivée ici? Où suis-je? Pourquoi il y a des enfants tout comme moi dans cette pièce ou plutôt dans cette chambre? Ce sont des questions que je me pose. Une petite fille qui se nomme Blue et le garçon. Ils m’expliquent où que nous étions. Un laboratoire? Ils font des tests, mais pourquoi sur nous? Cher journal, je suis la nouvelle arrivante et on m’a nommé Stella. Sur le coup, je n’ai pas tiqué sachant pertinemment au plus profond de mon être que mon prénom n’est pas cela. J’ai l’impression que cela commence par un s, mais Suta me vient plus rapidement à l’esprit. Mon nom de famille tant qu’à lui? Justement, est-ce que j’ai une famille? J’ai des brides de mémoires qui surgissent de nulle part qui me rend confuse. Cette confusion me met hors de moi. Ordinairement, je suis quelqu’un qui reste tranquille et qui réfléchit à une solution possible sauf qu’en ce moment je sens une crise de panique montée en moi. J’ai quasiment le goût de gratter la porte ou même les murs sachant que mes ongles peuvent s’arracher à la longue. Tout compte fait ça me servirait à quoi de faire cela? À part lui donner une énorme satisfaction. À part donner de l’effroi aux autres enfants. Je crois que je devrais encaisser, tout prendre sur moi et gueuler à l’intérieur. Paraître forte alors que dans le fond, j’ai le goût de pleurer ma mère.

Jour 10 : Cher journal, une nuit j’ai fait un étrange cauchemar. On m’a kidnappé et j’ai crié au point d’avoir fait une extinction de voix, comment dire… j’ai été muette pendant un moment. Dans mon rêve, je jouais dans un parc avec un ado. On semblait bien s’amuser ensemble jusqu’à temps qu’il me dise de pas bouger avant de disparaître. Il a voulu nous chercher à boire. Il a voulu, mais des mains et un linge mis sur mon visage m’a séparé de cette personne. J’ai crié. Si c’était un véritable kidnapping? Dorénavant c’est de l’histoire ancienne, je suis disparue peut-être à tout jamais. Les deux autres enfants qui sont avec moi ont commencé à me parler, à vouloir m’intégrer. Évidemment, j’ai été réticente au départ, mais en fin de compte, nous sommes dans le même bateau. On a parlé de nos rêves, de ce qu’on aime, j’ai quelques infinités avec eux. Sauf que je veux m’enfuir de cet endroit maudit. Qu’est-ce qu’ils ont l’intention de nous faire subir? J’ai vu une fois ou deux blue ou même mon frère de coeur mal en point après quelques séances. Je ne veux pas que ça soit mon tour. Il faut que je déguerpisse. Il faut que je trouve un moyen pour nous sauver! Je dois trouver le moyen de nous faire sortir de là. Je dois le faire rapidement avant que quelque chose de grave nous arrive! Oh! Je les entends marcher vers notre direction! Si c’est moi qui choisisse dommage pour eux. Je ne vais pas laisser la chance de m’entendre hurler de douleur! Je dois être forte! Pour eux qui ont voulu m’intégrer dans leur petite famille.

Jour 318 : Cher journal, j’ai volé un bloc note à un scientifique. Tu es mieux ainsi que sur des bouts de papiers, n’est-ce pas? J’ai réalisé que j’ai des tendances de kleptomanie. Mon frère et ma sœur m’aide beaucoup à me sentir moins seule. J’encaisse plus facilement quand je suis auprès d’eux. Parfois, les jours sont plus difficiles que d’autres. J’ai des étranges rêves qui apparaissent la nuit. Je me vois avec deux adultes, un homme et une femme, et ils sont contents de me voir. Nous étions dans une fête foraine. Les adultes essayaient de me convaincre de les rejoindre ainsi que l’adolescent d’aller à ce manège. Toutefois, j’ai peur. Peur de cette hauteur. J’ai donc la phobie de la hauteur? Et cet ado, qui est-il? J’ai l’impression une personne en qui j’ai beaucoup d’estime. Pourquoi je ne me rappelle de rien avant que je tombe ici? En fait, comment je suis arrivée ici?  

Jour 913 : Deux ans et demi que je suis dans cette chambre. Je me sens comme une prisonnière de cet endroit clos qui compte ses jours en écrivant sur le mur. En fait, c’est un peu ce que je fais. Je compte les jours que je tente de trouver des solutions avant qu’on perd tour à tour la tête. J’ai deux têtes brulées auprès de moi, c’est pour eux que je reste silencieuse dans mon coin pour trouver un plan. Cependant aujourd’hui un surveillant m’a dit de montrer l’exemple envers mon frère et Blue. J’ai seulement froncé les sourcils avant qu’il disparaisse. Habituellement c’est ceux qui paraissent tranquilles qui sont les plus redoutables et non ceux qui se rebellent.

Jour 2920 : J’ai quinze ans. Les rêves de ce pseudo famille disparaissent peu à peu de ma mémoire laissant place à des cicatrices sur ma peau. Mon bloc-note a été confisqué pour laisser place à un livre. Ce livre qui est désormais tâché d’encre différent de toutes sortes de crayons que j’ai dû emprunter à long terme. J’ai même arraché une page d’un autre ouvrage pour le cacher à l’intérieur de celui que je détiens. Créant de plus en plus minutieusement le plan d’où que nous vivions. Je note tous les passages possibles que j’entreprends. Demande même à Had et à Bibi, de vouloir m’aider à créer ce foutu plan. Trouver un endroit accessible pour qu’on puisse s’échapper. Ils sont au courant malgré que nous sommes de plus en plus mutilés. J’ai entendu dire que nous sommes dans la pire aile qu’on puisse vivre avec ce maudit scientifique cinglé. Je veux craquer. Je veux m’enfuir. Ce n’est pas une vie vivre en captiver comme ça. Comme si on attendait patiemment que la mort vienne nous chercher. Et… et si je fais en sorte qu’elle accélère le pas? Je ne peux pas. Je dois rester forte pour mes têtes brulées. Je dois tenir le coup si ce n’est pas pour moi, mais pour eux.

Jour 4745 : Ça fait désormais treize ans que je suis ici à remuer ciel et terre pour trouver une solution. Un plan pour s’enfuir. À chaque putain de fois, ils réussissent à nous intercepter. En ce moment, je râle. Mon livre; détruit. Mon plan; détruit. Autant d’effort pour si peu de résultat m’ont-ils dit. J’ai tout simplement ri. Comment ne pas devenir folle être dans un endroit pareil? La souffrance règne, l’expérimentation règne. Nous sommes des cobayes après tout. Des enfants devenus des adultes désormais. Je tente de réconforter ceux qui sont dans les autres ailes puisqu’on est des vétérans. Après les incendies que nous avons causés. Les tentatives d’user nos charmes – mais quel charme que j’ai? – pour tenter de les soudoyer, mais rien. C’est en vain. L’envie d’abandonner se fait de plus en plus pressante. Ce personnel me rend à bout. Néanmoins, les surveillants pensent que je suis sans ressource. Sans mes feuilles, je ne suis aucun danger. J’ai une bonne mémoire cela dit. Dès que j’écris un truc pour m’aider à mémoriser, bien souvent je me rappelle. J’ai un très bon sens de l’orientation et très observatrice du coup, je fais attention aux moindres détails qui m’entourent.

Jour 6935 (Aujourd'hui) : Il y a un mec chelou ces derniers temps qu’il n’arrête pas de faire des vas et viens. Il tourne autour de nous. Bizarre. Suspect. Je ne l’apprécie pas, je sens qu’il joue un double jeu ce qui me dégoûte de cette personne. Mon instinct me dit de ne pas lui faire confiance. Je tente de terminer mes recherches de trouver une sortie dans l’aile Ouest. Cela a été plus compliqué quand j’ai découvert le bureau de monsieur k. Je ne me souviens pas de cette partie de ma vie étrangement. Après, je vise l’Aile l’Est et le Sud, mais ça si on met nos efforts communs peut-être qu’on réalisera notre rêve de voir un jour le soleil qui sait?