My investment | Ft. Minsu

Un soupir las. Un homme en qui j’ai le plus confiance est salement amoché. Une balle, il saigne abondamment. La question que je me pose en le regardant se lamenter, avoir des sueurs, couché sur mon canapé ; pourquoi me l’avoir apporté chez moi ? Mais aussi va-t-il mourir ? Je sors une petite boite noire de ma poche afin de l’ouvrir découvrant ainsi mes clopes que je garde précieusement sur moi. Pinçant une entre mon pouce et mon index, je l’amène rapidement à mes lèvres. Refermant ma boite et la serrant attentivement dans mon jean, je profite également de prendre mon briquet de faire jaillir la flamme pour brûler nicotine. Prenant une bonne inspiration avant d’expirer le tout par les narines avant de recommencer une nouvelle fois. La prenant dans mes doigts, je regarde la scène, muet. Réfléchissant à toutes les éventualités, réfléchissant à cette merde, mais aussi réfléchissant à un déménagement éventuel si on apprend que ma demeure se trouve à cet endroit. Décidément, les idiots n’ont pas voulu me faire déplacer à cause du temps humide qui fait à l’extérieur et au lieu, il rapporte un blessé quasiment mourant chez moi. Je voulais une journée tranquille pour peinturer la douce que j’ai ramené dans mon lit que malheureusement, je la vois descendre les escaliers, à peine vêtue. Quelle belle vue que j’aurais nettement mieux apprécier si on était dans une autre circonstance. Je lui fais signe de remonter afin qu’elle s’habille et qu’elle déguerpisse, disons que j’ai un gros problème à régler.

Des hommes viennent me voir m’expliquant la situation. Mes pupilles noirs regardent attentivement la pression qu’un autre fait pour empêcher le sang de couler. Faisant signe d’arrêter, je ne veux pas qu’on parle de ça maintenant, disons que c’est flagrant que l’importance est bien la vie de mon meilleur homme de main. Fidèle depuis bien des années et il ne m’a jamais déçu. Je me tourne légèrement la tête vers un mec en noir, un autre qui m’est loyal. Apportant ma cigarette vers mes lèvres je lui dis : « Apporte moi, mini-docteur, occupé, pas occupé, nu, pas nu, je le veux immédiatement. Toute suite. » On me fait signe de la tête et trois hommes partent dans l’immédiat. Ils vont sans doute monter dans une voiture blindée noire huppée en allant à l’appartement de l’individu en question. Allant le chercher de force et le ramenant le plus rapidement possible s’il le faut. Je regarde l’heure sur ma montre en déterminant la date, il n’est pas supposé avoir cours aujourd’hui, mais qui sait que peut-être il batifole de gauche à droite en voulant me “rembourser”. Un petit rire moqueur sort de mes lèvres ; s’il savait qu’en ce moment sa dette étant sa vie. J’ai tout payé concernant sa famille, j’ai tout payé concernant ses études, je n’attends qu’une chose ; qu’il devient mon médecin et qu’il fasse partie intégrante de mon cartel. Qu’il ne me déçoit pas, disons que ce cas est son test.

Je m’approche du blessé en inspirant une énième fois la fumée néfaste qui remplisse mes poumons. Me tirant un banc en grognant intérieurement à cause de mes chevilles qui sont douloureuses. Je prends rapidement le couteau d’un de mes hommes de mains, tous sur la défensive en attendant ce que j’ai l’intention de faire. Sortant sa lame de son étui, je dépose ma nicotine dans un cendrier plus loin avant de me pencher vers le mec mal en point. Je coupe ses vêtements en faisant attention pour ne pas l’endommager qui ne l’est. Je fais cela pour aider, mais aussi pour regarder l’ampleur des dégâts. « Apportez une trousse, mais aussi de l’eau. » fis-je en soupirant. Mes employés bougent en toute vitesse. Soudain, la nana à l’étage finit par redescendre et voit la scène qui lui a fait sortir un léger cri. Je lui ai lancé un regard noir. Qu’elle ferme sa putain de gueule. Elle baisse le regard avant de prendre ses dernières affaires avant de quitter mon chez moi définitivement. En soupirant, on me donne de l’eau, une bouteille d’eau que je déverse une bonne moitié sur celui qui est couché sur le canapé. Le nettoyant grossièrement, mais aussi pour le rafraîchir. On me donne une serviette que j’éponge avant de pousser le mec qui n’a jamais cessé de faire une pression. Épongeant la plaie, fronçant les sourcils, je refais une pression en cédant ma place pour ensuite me relever. Bon, c’est quoi cette merde ? C’était une mission pourtant simple, pourquoi il y a des dommages collatéraux ? Il est où Minsu ? Qu’il se grouille !

J’appuie autant que possible sur la plaie tentant de stopper les saignements qui ne cessaient justement pas. Je m’inquiète de plus en plus car je vois la blancheur qui s’empare de son visage. Les cernes noircis qui daignent de montrer le bout de son nez. J’ai un mauvais pressentiment si Minsu n’arrive pas à la vitesse grand v. Je sens que je vais perdre un homme qui m’est fidèle. Après, il fallait que je bouge le cul pour trouver quelqu’un qui puisse le remplacer. Mais qui ? Combien de personnes qualifiées pourraient prendre sa place ? Je ferme les yeux en essayant tant bien que mal de me concentrer jusqu’à temps qu’on arrive avec la trousse. Je fais rouler mes yeux d’un air exaspéré. Ils sont si long ses hommes, si lents que j’ai le temps de m’endormir à maintes reprises et la victime a le temps de mourir douze fois. Un coup d’oeil vers l’arrière pour savoir ce qui manquait pour pouvoir soigner mon homme de main. Je crois qu’il ne manque plus le futur médecin qui est sur la route actuellement. Toutefois, je sens que l’homme blessé a cessé de bouger. Je fronce les sourcils avant de lui donner une petite tape sur le visage. Il papillonne des paupières afin de se maintenir réveiller. « Endors-toi pas. » fis-je sévèrement. S’il le faut, je lui martèlerai des coups pour l’empêcher de tomber endormi. Je n’ai aucun scrupule pour battre des femmes, mais encore moins des blessés. Je ne fais aucune différence, quand on ne suit pas mes directives, je corrige autant que possible la situation pour ne pas qu’elle dégénère.

Maintenant la pression, je pense à tout et à rien en tant que tel. Comme la situation en elle-même qui est arrivée par hasard. Une mission bien simple qui peut facilement devenir catastrophique lorsqu’on ne fait pas attention. Il fallait qu’il fasse une filature et voilà qu’on l’a agressé. Facile, mais il a sûrement quelque chose qui a fait en sorte que cette quête banale se vire contre moi. Puis, j’ai également pensé à Minsu. Sans doute se pose-t-il des questions en ce moment du pourquoi et du comment qu’il se retrouve dans une voiture et que je le demande urgemment de le voir. J’imagine son sourire nerveux qui tente de cacher sa peur qui doit grossir davantage en lui. Soit ça ou les bras de morphée qui veut l’enlacer et le cajoler. Deux possibilités probables, mais peu importe si c’est l’un ou l’autre, même les deux, il va pouvoir rester par après chez moi le temps de dormir ou de reprendre des forces avant de vaquer à ses occupations quotidiennes. Justement, j’entends la porte s’ouvrir. Tout le monde a eu le réflexe de porter la main sur leurs armes pendant que je reste sagement assis en m’occupant du blesser. De manière neutre, j’observe sa réaction avant de me questionner concernant sa liasse d’argent qu’il tient entre les mains. S’attend-il que je requière sa présence pour de l’argent ? Un sourire amusé apparaît subtilement sur mes lippes avant de secouer la tête négativement. Je suis avare de la monnaie. J’ai du mal à me séparer de ma richesse, mais je ne suis pas autant excessif pour devancer sa date buttoir pour ses paiements. Mini docteur doit être impérativement être intelligent actuellement. Qu’il réfléchit bien. Je ne suis pas comme ça et j’ai conclu, maintenu cette routine auprès de lui. Je n’ai qu’une parole malgré que la parole de la mafia semble si mince vis-à-vis à la trahison.

Enfin, il l’a rapidement compris. D’ailleurs, il se précipite à mes côtés pour se pencher sur le cas de mon homme de mains. Il me pose la question de ce qu’il s’est réellement passé ? Veut-il le savoir ou une douce vérité légèrement cachée ? « Quelqu’un lui a tiré dessus, ça suffit comme résumé ? » fis-je doucement avant de le regarder déposer son bâton de suçon sur la table de basse. Ensuite, il ordonne à un mec une bouteille de Whisky. Me jetant un œil rempli de questionnements, je lui fais signe de la tête qu’il se grouille à aller le chercher. Lui faisant signe également où que je collectionne mes boissons du revers de la main. Après que je remette l’attention sur la pression ; mini-docteur me fait écarter que je cède volontiers vu que je ne serre strictement à rien. Me redressant en retenant mes grognements je me dirige vers un veston de mes hommes pour essuyer mes mains couvertes de sang pour glisser mes doigts dans mes jeans afin de prendre mon briquet et de le déposer sur la table de salon. Je m’éloigne plus loin pour me diriger vers l’évier de la cuisine en regardant attentivement la situation. Ouvrant l’eau, me savonnant soigneusement les mains, je soupire en pensant que je devrai brûler mon canapé et m’en racheter un autre après que cette histoire soit terminée. Quelle perte d’argent. Dire que j’ai baisé la toute belle cette nuit sur ce canapé et bien d’autre. Des souvenirs envolés et transformés en cendre.

Ainsi, il mentionne qu’il n’est pas médecin. En fermant l’eau du robinet et en prenant un linge pour me sécher. Je me dirige ensuite vers l’attroupement dans le salon. Me penchant vers le cendrier avec ma clope qui brûle tranquillement en attendant que je reprenne possession. Dès entre les doigts, je me redresse tout en inspirant un bon coup, l’alcool fait sa soudaine apparition sur la table basse. Il y a besoin de quoi d’autre ? Il a une trousse, l’alcool et un briquet. Qu’il se débrouille « Disons que c’est un peu délicat de l’apporter à l’hôpital. » fis-je en extériorisant la fumée. « Pour ça que je te demande à toi, tu es étudiant et en plus, ça va te donner une certaine expérience lorsque ça sera le temps de ton stage, non ? » Deux pierres d’un coup poursuivais-je dans ma tête. « T’en fais pas, il est un dur à cuire, il est uniquement fatigué dû au sang. » Je me dirige vers la tête du blessé. Je le regarde dans les yeux tout comme il papillonne en me regardant. Je lui pince de temps en temps les joues pour le maintenant actif, car je sais, il le sait, que ça ne sera pas une partie de plaisir. « Minsu, c’est quand tu veux. » Déposant à nouveau ma nicotine dans le cendrier. Faisant signe à un autre homme d’enlever sa ceinture pour me la donner, ce qui le fait sans broncher sans réellement cacher son questionnement. Dès dans mes mains je le plie en deux et le présente devant la bouche de celui qui est allongé sur mon canapé. Il a compris que c’était pour mordre, mais aussi pour étouffer son cri quand Minsu va commencer son “opération”.

Pauvre mec qui subit cette chirurgie à froid. Pauvre petite chose qui n’a fait que de la théorie ou uniquement pratiquer sur des cadavres. Pauvre canapé que je jetterai après cette intervention. Je peux continuer comme ça pendant toute la soirée. Je ne plains pas personne actuellement. Je tiens la ceinture entre les dents de mon homme d’affaire et j’attends patiemment que tout cela se termine tout en regardant ce qu’il fait. Temps en temps je jetais un coup d’oeil sur le visage de l’homme. Le bougeant, le réveillant dès qu’il avait l’intention de perdre connaissance. Je n’ai pas le temps à perdre avec des femmelettes. J’ai besoin des personnes fortes à mes côtés. J’ai besoin qu’on me supporte, qu’on me suit sans restriction et sans broncher. Qu’on me suit à la limite la tête baissée et dès que je demande de sauter en bas du pont on le ferait sans rien dire. Le sang qui glisse sur cette peau abimée par les nombreuses cicatrices. Cette lame qui touche l’épiderme faisant frémir de douleur la victime. Une boucherie, ça l’est. Je connais amplement les risques que cela constitue. Je sais pertinemment que j’ai énormément de chance de le perdre en étant comme ça que d’aller à l’hôpital, mais je ne pouvais pas y aller. Nous sommes dans une situation délicate et le fait de le mettre dans les centres de santé, on pouvait facilement le kidnapper, lui soutirer des informations et de le tuer par la suite. C’est un trop grand risque et chaque homme dans cette pièce en est conscient que c’est le risque à payer dès qu’on ne fait pas attention. Nous marchons constamment sur des œufs et la moindre erreur peut être fatale tout comme dans ce cas-ci. Il a fait une erreur sur une mission pourtant simple et le voilà en train de se lamenter comme une petite fille.

Une boucherie. Peu importe dans quelle situation, c’est une boucherie. Autant dire comme l’accident de voiture que j’avais eu autrefois avec ma fiancée. Quelqu’un qui nous avait volontairement foncé sur notre voiture pour la faire retourner sur le dos en frappant bien d’autres dans notre accident. Je m’étais retrouvé à l’extérieur, les tendons d'Achilles sectionnés à cause des détritus de métaux qui se retrouvent un peu partout. La peau ouverte, couvert de sang et de blessure c’était ce que j’étais. Mon premier réflexe étant de me redresser, mais j’étais coincé sur le genou, jusqu’à temps que je retrouvais ma douce inconsciente et dans un sale état à l’intérieur de la voiture capotée. Après, c’était la panique. Je m’étais précipité auprès d’elle, mais je ne pouvais rien faire. Pris au piège. Je la voyais se mourir sous mes yeux ou peut-être qu’elle était morte sur le coup ? Je l’ignorais, mais je faisais tout pour me libérer pour pouvoir la rejoindre. Crier son prénom. Me faire plus du mal que de bien en bougeant faisant éloigner mes tendons dans mes jambes pour rendre la chirurgie davantage délicate éventuellement. Le sang, le bruit des vitres qui se faisaient écraser. Un souvenir lointain que je tentais d’effacer autant possible. Tout ça, qui se faisait surface uniquement en regardant Minsu faire. Voilà que l’aiguille qui se faisait aller. Le recoudre avant de bander cet homme. Je relâche la ceinture, même en le jetant sur le sol avant de saisir la serviette qu’un de mes hommes me tend. Essuyant le liquide rouge sur mes mains, avant de mettre le tissus sur mon épaule, pour prendre ma cigarette déjà bien entamée. Au moins, la terminée officiellement. Inspirant un bon coup, je regarde durement mini docteur qui me dit de lui donner des antibiotiques, des transfusions et qu’on surveille son état. Je fais signe à mes hommes de faire tout ce qu’il demande tant que ce n’était pas d’aller à l’hôpital. Moi, je peux y aller sans restriction, je suis protégé, mes hommes moins.

Je me lève doucement en expirant. Écrasant brusquement ma cigarette dans mon cendrier. Je me dirige vers Minsu. Le prenant par le collet pour le remettre sur pied et de le pousser vers mon bureau loin des autres oreilles indiscrètes. Un beau petit tête à tête rien que pour nous deux pour remettre les choses bien au clair. « Tu crois que c’était prévu qu’on tire sur un de mes hommes ?! » fis-je en le poussant vers la chaise au milieu de la pièce. Je claque la porte derrière nous. Je marche d’un pas décidé vers le jeune médecin. Pour qui il se prend ?! « Tu crois que je tiens ça le matériel dans chaque tiroir de ma putain de maison ? Tu me crois aussi stupide ? » demandais-je agacé par la situation en le prenant une nouvelle fois par le collet. Pour une fois que j’ai un futur médecin entre les mains, le précédent a été bêtement tué, et je ferai en sorte que celui-ci sera bien protégé lui et sa famille pour ne pas qu’il me merde entre les doigts. Je finis par le relâcher en soupirant. Je lui tends la serviette pour qu’il se nettoie au moins un peu. Je dois me calmer sinon je vais exploser, mais sur la mauvaise personne. « Écoute, c’est pas pour rien que je fais appel à toi, tu as du potentiel et tu vois ? Tu as réussi ! La prochaine fois apporte le nécessaire et tout va bien aller. De toute façon, tu seras sûrement médecin rendu là. » En gros, j’étais fier de lui pour cet exploit à froid. Je me dirige vers mon whisky. « Minsu fais toi confiance, tu es pas incompétent que tu le prétends. Tu m’es utile. Je te l’offre. » Je lui tends un verre. L’unique que je me suis fait et c’était pour mini doc. Pour le féliciter et surtout pour lui montrer l’importance qu’il a dans mon groupe.

Même si c’est un gigolo et qui sent le parfum du sexe et de la sueur, il reste néanmoins une personne très utile pour moi. Bon. Il reste stupide, mais utile. Minsu est un vulgaire chaton qui est venu gratter à ma porte pour quémander de la nourriture et j’ai tout simplement lancé mes restes sur lui en échange de quelque chose. Tout à un prix. Je ne serai pas ici, si je donnais à tous ceux qui frappent à ma porte pour de l’argent. Toutes ses personnes qui sont venus me voir, que j’ai accepté d’un air las avant de reprendre à la vitesse grand v mon dû étant blasé par cette situation. Mini doc est une exception et beaucoup de mes hommes le reproche puisqu’il est un bon à rien. C’est totalement faux. Il est bon pour se faire baiser et de sauter dans la merde, mais le reste ça s’apprend. Comment j’ai su pour Minsu ainsi que ses études ? Peut-être que j’ai guidé le jeune homme sur cette voie ? Peut-être que j’ai fouillé dans sa vie pendant qu’il rampait – comme un larbin - à mes pieds. Me suppliant quasiment. En étant dans un état lamentable pour subvenir à sa survie. D’un haussement de sourcil, tout en fouillant dans sa vie, j’ai accepté. Il a un mais d’où son fric dans sa poche arrière de ses pantalons. Qui a du désinfectant ?

D’ailleurs, il va falloir que je me lave les mains davantage en profondeur vu qu’elles empestent l’hémoglobine. Le sang a séché légèrement, le laissant avec des paumes sales. Je m’en fiche. Le plus important, c’est le tête-à-tête avec ce fainéant qui se croit tout permis. M’avertissant de faire attention la prochaine fois. Depuis quand il aura une prochaine fois ? C’est une mission complètement facile et que mes hommes ont totalement échoué au point que mon meilleur homme soit blessé. Par balle. Je ne pouvais pas le transporter à un centre hospitalier pour justement le faire soigner. On me poserait bien trop de question. Puis on me verrait bien trop souvent. Le “bon samaritain” va devenir rapidement suspect. D’où le pourquoi je faisais appel à lui. D’où le pourquoi je dépense mon argent sur lui et qu’il me rembourse peu pour qu’il fasse ses études. Qu’il vient travailler pour moi et je lui ai donné la chance de faire ses preuves sous mes yeux, sous pression. Lorsqu’il sera médecin il n’aura pas le droit à l’erreur d’où le pourquoi je le fais pratiquer sur mes hommes. Si le mec serait mort, j’aurais été vite convaincu concernant l’avenir de Minsu. Si ce n’est pas lui qui comblerait mes attentes, ça sera ses frères ou sœur que je m’occuperais personnellement pour qu’ils soient sous mes ordres.

Le verre pris, je porte le mien à mes lèvres tout en regardant par la fenêtre de chez moi. Le ciel est magnifique. Ça semble si calme à l’extérieur contrairement les blablas de mes hommes qui sont en train de tout nettoyer. D’ailleurs, il va falloir que j’achète un nouveau canapé. Ceci dit, son sarcasme me fait littéralement chier. Il me fait carrément chier en fait. Buvant tranquillement, je lui offre qu’un simple regard du coin de l’oeil en guise de réponse. Voilà, qu’il baisse ses yeux. Il commet des erreurs, mais au moins il sait où est sa place. Une femme aurait été à genou devant moi, mais lui se retrouve à être sur le dos, soumis, à son alpha comme si je peux dire. « Je trouve aussi, il vient du Danemark. » fis-je en prenant la bouteille pour regarder attentivement avant de déposer. Ouvrant le bouchon, je lui verse encore du liquide afin qu’il se calme. En fait, je veux calmer l’ambiance, mais son insolence, me rend davantage instable. « Épate-moi avec ton matos de médecin. Vend ton cul, tu le sais si bien le faire. » Et oui, tout en déposant la boisson, je lui avais lancé ça. D’un ton sarcastique comme il me l’avait dit plus tôt. « En fait, dis moi ce que tu as de besoin et je verrai avec notre arrangement, d’accord ? » demandais-je d’un ton plus sec. « Comment tu as trouvé ton expérience ? »

Le matos médical. Je me gratte un peu la gorge en regardant dans le vide. Évidemment que c’est facile à avoir, mais rien n’est gratuit. Minsu devrait le savoir depuis le temps. Je ne suis pas un banquier que je donne généreusement au plus pauvre. Je suis la petite tire-lire incassable que tout le monde essai de fracasser avec le marteau. Je me fous de leur gueule sachant que je suis composé de matière indestructible. Les voyant s’agenouiller et ramper comme des vulgaires vers. D’ailleurs, mini doc en est un littéralement. Je ne vois aucunement de bras et de jambes sur lui, mais rien qu’un insecte rampant. Malheureusement, j’ai besoin de lui. J’aurais pu choisir n’importe quel futur médecin ou soudoyer les actifs pour pouvoir en avoir un à mes côtés. Cependant, il n’y a peu qui reste fidèle après ça avec les pots au vin. Très peu de personne reste fidèle peu importe le métier ou qui tu es dans une compagnie. Quand on agite légèrement les billets sous ton nez, tu deviens un moins que rien. On pourrait dire que celui devant moi en fait partie. Une chance que je l’ai harponné d’une certaine façon. Il est obligé de se prostituer pour me rembourser alors que son montant a été remboursé depuis bien longtemps avec ce que je reçois. Je me remplis tout simplement les poches et le pauvre se rend littéralement malade pour tenter de “rembourser”. S’il savait. Naïf ce gosse, mais je l’apprécie tout de même. Il est mon ver et je tente de capturer des poissons avec lui.

Je marche tranquillement à la direction de Minsu en ayant vidé mon verre et déposé. Allant en arrière de lui pour ainsi lui saisir les épaules. « Tu vois, c’est pas si terrible que cela. Imagine quand tu seras diplômé ça va être davantage plus calme. Tu vas assurer. » Ou pas, pensais-je alors que je mets de la force un peu sur ses trapèzes. En quelque sorte, je suis en train de lui faire un massage pour essayer de le détendre. Après tout, je serai bien aveugle de ne pas remarquer ses expressions, mais aussi sa mâchoire bien tendue. Pauvre petit qui est fâché. Je comprendrai totalement. Après tout, ma personnalité est exécrable. Je respecte aucune personne. Je ne fais quasiment confiance à personne pour ne pas qu’on me poignarde dans le dos dès que j’ai le dos tourné. Oui, je suis bien seul dans mon monde. Sauf que c’est ainsi que je dois agir, que je dois me faire une belle place et rester dans la haute hiérarchique. Que les gens me respectent et peut-être, un jour, je considérais leur position. Déjà ; que minsu commence en bas de l’échelle et éventuellement, je serai davantage... plus gentil avec lui ?

J’arque un sourcil lorsqu’il mentionne qu’il est épuisé. « Ah ?» ce fut le seul mot qui puisse sortir de ma bouche. Aaaah. L’adrénaline fait en sorte que nous avons des regains d’énergie, mais dès que la pression est tombée, on n’a pas du tout. Je comprends cela d’une certaine façon si je pouvais arrêter de vivre sans être à l’affût de tout. Il a de la chance, le petit d’être encore un bébé et de vouloir faire sa petite sieste. Je lui tapote fortement la joue. Prendre une bonne douche et ensuite la sieste. Évidemment, pourquoi je n’ai pas pensé à cela. « Mais si quelle question ! Je vais pas te laisser mes vêtements comme ça tu vas pouvoir aller chez toi sans que ta famille se pose des questions. » Est-ce que ça sonne légèrement faux ? Je fais le tour de la chaise pour lui prendre le verre dans sa main. « Par contre, Minsu. » fis-je d’une voix autoritaire en écrasant le verre au point que cela éclate dans ma main. « Tu dis à personne ce qui se passe ici, n’est-ce pas ? C’est notre secret. » Je parlais évidemment que de son opération improvisé. En soupirant, je prends la serviette tâchée de sang pour retirer la vitre, mais aussi éviter le saignement. Est-ce que je sens une douleur ? Pas du tout. Je lui présente la sortie afin de pouvoir lui montrer la douche. « Suis-moi. » Je me dirige vers la porte du bureau pour l’ouvrir et lui faire signe de quitter. Est-ce que je vais réellement gâcher mes vêtements en lui laissant ? Malheureusement, je n’aurais pas le choix, cet asticot n’a pas fait attention.

Un secret. Je vis dans un secret constant et la moindre fuite pour faire écrouler ce que je bâtis petit à petit pendant de nombreuses années. Un secret qu’il doit tenir au périple de sa vie malgré les tortures qu’il puisse subir si jamais on le capture. Je me fous s’il finit en homme tronc, tant qu’il ne dit rien par rapport à mes affaires, tant qu’il ne me vend pas. La suite des choses seraient de l’achever car il ne me servira à rien. Hm, je le vois bien le relâcher sur le bord de la falaise et qu’il roule inconsciemment vers un étendu d’eau. L’eau qui s’infiltre contre son gré dans ses poumons ne permettant plus de respirer pour donner de l’oxygène à son sang. Un corps, une carcasse. Minsu, même s’il a une quelconque importance dans mon groupe, il reste néanmoins un pion que je peux sacrifier pour la cause. Il pourrait être une tour comme un jeu d’échec, un fou, un cavalier. Il n’est plus qu’un pion. Un médecin, je peux toujours en trouver un plus apte et moins con que lui. Sauf qu’il a du potentiel, je ne peux pas le nier d’où le pourquoi je le garde auprès de moi. Toutefois, c’est son côté petite nature qui me fait littéralement chier. Les petites natures, je les écrase, c’est plus fort que moi. Je tente de l’endurcir, mais en vain. Tant qu’il garde le secret, il m’est utile. Quand il aura son diplôme, il sera encore davantage.

Mes vêtements ; cela dépendra ce qu’il va faire avec mes habits. Préférant uniquement de les porter, les laver et de me les ramener. Je ne dirais rien. Sauf si j’apprends que mini doc les a portés plusieurs fois, je les jette carrément à la poubelle et je mets le feu. Je ne veux pas de sa sueur, je ne veux pas de son odeur corporelle car je vais avoir l’impression de l’avoir mis dans mon lit ce qui est hors de question. Une poitrine bien ronde et ferme, un postérieur plus rebondit que cela et surtout une féminité, là, je n’aurais rien dit au contraire, j’aurais tout fait pour “l’honorer” comme il se doit. La déshabiller, la mordre, la saisir et la prendre partout avec une force qui m’est propre. La tirer par les cheveux pour lui montrer qui est le maître et qu’elle doit m’obéir. Puis les fessés que je pourrais lui donner. Bon sang que ses images m’excitent, mais pas pour longtemps car ce n’est qu’un gigolo devant moi. Un homme. Un mec avec une verge. En fermant les yeux de dégoût, essayant de respirer un bon coup pour me calmer, je commence à sentir la petite douleur dans ma main concernant le verre que j’ai éclaté entre les doigts.

Une serviette aurait suffi. J’aurais voulu qu’il débarrasse mon bureau au plus vite afin que je me calme adéquatement. Pourquoi il faut toujours que des hommes que je tente d’offrir ma confiance finissent toujours par me planter le couteau dans le dos ? Pourquoi il faut toujours que ça soit comme ça ? Et le peu que j’offre fini toujours par disparaître ? Je soupire intérieurement en serrant la mâchoire, irrité par ces pensées. Bon, au moins, j’ai la certitude que Minsu ne sait rien de mes agissements donc son kidnapping ne me fera rien et sa disparition non plus. Après tout, c’est un moins que rien qui baisse les pantalons à tout ce qu’il bouge pour avoir de l’argent. Une pute. J’aurais pu le nommer comme tel et le mettre dans mes rangs s’il n’avait pas eu l’intention de devenir médecin et s’il ne m’avait pas aidé lors de mon accident de voiture. Je suis redevable, mais en dépensant de l’argent ; c’est lui qui m’est désormais redevable. J’attends à des résultats et un parcourt impeccable. La moindre mauvaise note, il va écoper des intérêts. Revenant au présent, j’arque un sourcil lorsqu’il prend mon poignet. Glissant mes yeux vers sa main qui tien mon poignet et qui écarte la serviette qui retient mon sang. Lui laissez me soigner ? Je ferme les yeux en retirant ma main. « Va chercher la trousse dans le salon. » Je retourne les talons prenant l’alcool pour verser dans le verre sur le bureau. Dès fait, je fais le tour pour m’assoir sur ma chaise. En soupirant d’aise, je bois un peu avant de lancer : « Dépêche-toi ! Puis tire ta chaise pour être plus à l’aise.» Fis-je d’un ton sec avant de terminer sur un ton plutôt découragé. Pourquoi il faut qu’il soit un putain de cœur tendre ? Je me retrouve décidément avec des hommes pas de couilles.

Assis confortable sur la chaise. Je le vois quitter mon bureau. Je soupire bruyamment en roulant des yeux. Il m’exaspère. Par moment, je regrette de l’avoir parmi mes rangs. Un mec comme ça trop gentil, trop aimable, trop cœur sur la main. Je vais lui montrer ce que c’est réellement avoir un vrai cœur dans la main et il n’apprécierait pas cette facette de personnalité. Être trop généreux risque beaucoup de lui causer du tort. Comme quand j’avais l’amour dans mes bras que j’allais justement à la cérémonie pour me marier et rester auprès d’elle pendant l’éternité. J’étais trop mou pour imposer mon autorité sur quiconque et de faire fuir n’importe qui. Je m’étais adouci, devenant quasiment sympathique. Jusqu’au jour de cet accident où que j’avais tout perdu. Ma future femme, mais aussi mon humanité. La haine envers ses personnes me guette depuis. Même si la plupart de ses personnes sont désormais mortes aujourd’hui. J’ai une haine constante qui grandit en moi. Tant aussi longtemps que je n’ai pas le plein pouvoir, tant que je ne contrôle pas quiconque dans le monde illégal, je ne me reposerai pas de sitôt. En plus de mes petits à côté qui me permettent d’agrandir mes rangs tout en causant des problèmes. Minsu ne sera pas dans mes magouilles généralement. Il est trop prude pour mon univers, mais il n’aura pas le choix. Il n’est pas fait pour mon monde, mais s’il faut que je le brise en petit morceau pour qu’il puisse être un atout auprès de moi, je le ferai sans hésitation et surtout avec joie. Pourquoi ? Son visage me donne envie de le frapper plus souvent que prévu.

Déposant mon verre sur mon bureau, je me frotte le front. Saleté migraine. Saletés problèmes qui ne cessent pas de pleuvoir sur moi. Quand je tente de régler un, il y en a un autre qui tombe et ainsi de suite. Tous des incapables qui ne savent pas se débrouiller et se démerder pour que je ne reçois rien en retour ? D’ailleurs, pourquoi mini doc ne se débrouille pas pour mieux étudier pour devenir rapidement médecin ? Ah oui, il est trop con. Il a besoin d’argent pour subvenir à sa famille, mais trop stupide pour remarquer que je payais déjà la plupart des frais. Déjà, qu’il cesse d’attraper les mst et qui se focussent uniquement sur le médical. Qu’il étudie et dort la nuit au lieu de faire “hurler faussement” ses clients. Ces derniers trouvaient sans doute qu’il fait pitié avec son piètre talent dans ses ébats. Ça ne me surprendrait pas. Tiens ? Parlant du loup. J’entends la porte s’ouvrir ainsi que la chaise s’approcher de moi. J’ouvre les yeux afin de tendre ma main blessée vers lui. Évidemment que je ne le lâche pas du regard. Essayant de deviner ses pensées.

Sûrement que je l’exaspère. Sûrement que je lui fais peur et que la colère ronge en lui. Beaucoup de personne est comme ça en ma présence. Prenant mon verre avec ma main libre, je bois le tout avant de déposer brusquement sur mon bureau. Une chance que ce n’est pas des balles, j’ai le temps de mourir quarante fois le temps qu’il prend pour retirer ses éclats dans ma paume de mains. Son sourire faux. Tout en lui sonne faux quand il est en présence. Normal, je l’intimide de ma présence. Je le vois même essayer de se retourner contre moi, malheureusement pour lui, il va être salement amoché si jamais il tente de faire quelque chose contre moi. Ça, c’est de l’hypocrisie. Il ne dira pas non de nourrir dans la main de la personne qui le nourrit, mais il est sans doute le premier à cracher dans mon dos. Si Minsu savait que je suis un serpent et que je tiens ma proie entre mes doigts. L’empoisonnant pour ne pas qu’il s’enfuit, le paralysant avant de pouvoir le manger à petit feu. Je ferme mon filet autour de lui et il est fait comme un rat. Bon, on peut le dire que c’est un rat, une petite chose que tu peux écraser sans problème. « Badass ? » demandais-je en arquant un sourcil avant de pouffer de rire. Est-ce qu’il pense que je fais ça exprès ? Il est plus niais que je ne l’aurais espéré, c’en ai déroutant. « Minsu. » interpelai-je sèchement avant de m’éloigner et de retirer ma chemise pour le lancer à la figure. « Mets ça et dégage. » Je sors ma boite à clope pour en allumer une justement. « Et ne vend plus ton cul, tu entends, sinon tu regretteras. » avertissais-je d’un air menaçant.