道化ノ華
Koichi vit le jour un 9 décembre à Osaka. En ce mois de fête de fins d'année, l'hiver était plutôt doux et le froid clément envers les habitants Japonais. On peut dire que Koichi a eus une enfance sans soucis si ce n'est quelques problèmes familiaux du côté de son père. Mais sinon l'enfant vivait dans les meilleurs conditions possible, en tant que fils unique il était un peu l'enfant roi à la maison ce qui rendit son épanouissement bien plus grand. Cependant le jeune garçon présentait des pathologies inquiétantes, après plusieurs tests peu clairs qui ne donnèrent pas de réponses sûres à ses parents, les médecins ne furent pas en mesure de dire si le patient avait des chances de sombrer dans une maladie mortelle ou plutôt grave. Mais tout a commencé dans sa jeunesse par quelques légers signes à peine visibles. Un calvaire qui aurait pu s'arrêter là, mais ce ne fut pas le cas ... Son oncle, que Koichi adorait, venait souvent rendre visite à la petite famille. Cependant un matin alors qu'il était de passage, le jeune garçon ne se doutait pas que ça allait être la dernière fois qu'il le voyait … Arrêté quelques jours plus tard pour plusieurs agressions dans la ville, il termina sa vie en prison où il décéda de maladies infectieuses. Koichi ne connût son sort que bien des années plus tard ce qui lui donna un choc émotionnel tellement fort qu'il resta enfermé dans sa chambre sans plus en sortir pendant des mois. C'est sa mère qui parvint à le convaincre d'en sortir, amenant tous les jours dans sa chambre de quoi manger, elle tentait de le réconforter et de lui parler pour qu'il cesse de se morfondre dans sa chambre. La vie continuait malgré tout et il fallait qu'il regarde devant et non pas le passé. Pour le réconforter, sa génitrice lui offrit une petite boîte à musique qu'il garde toujours auprès de lui et écoute sa mélodie lorsqu'il va mal. A l’intérieur un petit Arlequin tournant sur lui-même et laissant échapper une musique qui apaisa tout de suite le plus jeune. Sa mère lui avait appris ce jour-là qu'il s'agissait de "la lettre à Élise". Depuis tout petit Koichi adore tout ce qui touche aux clowns ou à l’univers de Pierrot et Arlequin. Cette boîte à musique venait complétait sa collection de jouet à l’effigie de ses héros.
Mais lors de ses visites journalières dans la chambre du petit, sa mère avait été témoin de phénomènes troublants. Un plateau repas dans les mains elle s'apprêtait à entrer dans la pièce avant que la voix de son fils ne l'arrête dans son action. Koichi parlait seul, des propos étranges, comme des appels au secours. Une autre voix lui répondait plus froidement, quelque chose d'effrayant, comme s'il s'agissait d'une autre personne. Mais en écoutant la conversation elle comprit rapidement qu'il se répondait lui-même de manière différente avec une voix contraire à celle qu'il a d'habitude. Elle voyait que son état se dégradait de jour en jour et se pressa dans ses démarches de le faire sortir de sa chambre. Elle n'en parla au début à personne et n'essaya pas de communiquer avec son fils se disant que peut être tous les enfants passaient par là … Cette faute a coûté énormément à l'enfant qui aurait pu limiter la casse plus tard si sa mère ne l'avait pas laissé dans sa détresse … Comment lui en vouloir ? Même si Koichi l'avait su il ne voulait pas que sa mère ait des problèmes à cause de lui, une femme si aimante envers son fils, ce dernier s'en serait voulu toute sa vie. Son entrée au collège fut une catastrophe … Dès le jour de la rentrée lui et ses parents furent convoqués par le directeur de l'école qui leur parla du drame commit par le plus jeune. Il aurait agressé un camarade avec un ciseau manquant de peu de lui crever un œil. L'enfant s'en est sortie indemne mais qui sait ce qui aurait pu advenir par la suite ? Koichi s'en voulait terriblement, il croyait ce qu'on lui disait même s'il ne se rappelait plus exactement des circonstances dans lesquels cela s'est déroulé …
真っ赤な嘘
Renvoyé de son école après le drame, sa mère se décida enfin à parler à son mari de ce qu'elle a constaté quelques années auparavant. Elle tenta de parler avec son fils qui répondait sincèrement qu'il ne savait pas ce qui lui arrivait. En cette période beaucoup croyait aux démons et à l’exorcisme, c’est la première chose que fit sa mère pour aider son enfant. Cependant tous les prêtres lui répondirent que cela n’avait rien à voir avec la religion ou le démon et que le petit souffrait juste de troubles mentaux. Koichi passa alors par toutes les agences de médecins psychologiques de la ville et plusieurs mois chez le psychologue. La sentence fut sans appel, le garçon était atteint de schizophrénie d'un niveau élevé le rendant dangereux pour lui et pour les autres. Le jeune garçon n’oubliera jamais le chagrin de sa mère ce jour-là. Cela lui fendit le cœur à tel point que ses troubles devinrent de plus en plus incontrôlables au fil des jours. Le temps de trouver une solution, c'est sa mère qui veillait sur lui. Koichi ne comprenait pas pourquoi il entendait des voix parfois, pourquoi la vision du sang l'amusait dans ses heures les plus sombres. Voir sa mère se maudire pour lui avoir donné une telle maladie à la naissance lui arrachait le cœur. Cependant les parents s'en veulent toujours de ce qui arrive à leur enfant pensant que tout est arrivé par leur faute. Même si ce n'est pas le cas, sa mère se disait qu'elle avait manqué quelque chose durant sa grossesse, qu'elle aurait dût faire plus attention. Ne pas fumer cette cigarette qu'elle c'était permise à quelques mois de grossesse … Un détail, une broutille qui n'avait rien à voir avec l'état actuel de son fils. C'est dans une atmosphère pesante que les jours passèrent, puis les semaines avant que la nouvelle ne tombe comme une pierre, blessante et lourde telle la sentence qui attendait le jeune. Une épine dans le cœur qui acheva sa mère, s'il ne voulait pas risquer de passer toute son enfance derrière les barreaux, il allait devoir faire un passage obligé en centre psychiatrique. Les médecins sont venus le chercher dès le lendemain arrachant le petit Koichi à ses parents, impuissants devant cette scène déchirante …
Paranoïa
C'est à l'âge de treize ans qu'il entra dans ce bâtiment qui allait devenir très vite son pire cauchemar … Un bâtiment très ancien à en voir la façade qui se dégrade et les mauvaises herbes de l'espace vert poussant ici et là. Son premier contact à l'asile fut une petite fille du nom de Rina, une demoiselle normale aux premiers abords qui présentait des signes maniaco-dépressifs graves selon les médecins. Une chose qui ne voulait rien dire pour Koichi à ce moment-là. Il pensait avoir tout perdu et il ne savait pas à quoi allait ressembler les prochaines années de sa vie … La petite partagea son histoire et ses ressentis sur les lieux avec son nouveau camarade de chambre. Un enfer sur terre, même les yokai avaient l'air beaucoup plus accueillants que les médecins parait-il … Une nouvelle qui ne rassura pas forcément Koichi qui craignait déjà passer les pires années de sa vie entre ces quatre murs. Une image d'horreur qui s'effaça au fil des jours quand les trois premiers mois se passèrent sans encombres. Le garçon était suivit par des psychologues, pouvait aller jouer dehors s'il prenait ses médicaments journaliers. En somme rien de bien inquiétant. Il recevait la visite de ses parents toutes les semaines et ces derniers lui rapportèrent cette boîte à musique qui devint rapidement son porte-bonheur. Mais c'est au bout de ces trois mois que les choses tournèrent réellement au cauchemar. Sa mère ne venait plus le voir, seul son père passait et il avait l'air beaucoup plus triste qu'à l'accoutumé. Comme s'il n'allait plus jamais revoir son fils après ça … La semaine qui suivit le jeune garçon fut amené en salle opératoire pour la première fois. Les médecins n'avaient pas arrêtés de lui répéter que c'était pour son bien et que tout allait se passer à merveille. Pour un garçon de treize ans il est normal qu'il se rattache à la parole des adultes et de personnes qui lui veulent du bien en règle générale …
Son cœur s'était mis à battre lorsqu'il avait vu toutes ces machines et ces ondes électriques autour de lui. Allongé sur la table d'opération, les infirmières lui sanglaient les poignets et les chevilles de manière à l'immobiliser au mieux. Malgré les paroles du médecin Koichi n'avait envie de qu'une chose, sortir d'ici. Si ses parents n'avait pas osés passer plus de temps en sa présence c'est parce qu'ils avaient appris que la sismothérapie serait une étape obligé pour le garçon tant que son état mental ne s'arrangerait pas. Les premiers électrochocs déclenchés furent une véritable torture pour l'enfant qui hurla en se débattant. Ce fut une série de quatre ou cinq électrochocs de plus en plus élevés qui lui furent administré. Les jours suivants ne furent pas mieux, Koichi vivait un véritable calvaire et faisait parfois preuve de violence pour réchapper à sa sentence lorsque les infirmières venaient le chercher dans sa chambre pour l'amener en bloc opératoire. Toutes les semaines il avait cette séance de sismothérapie, la fréquence augmenta de semaine en semaine et les séries également arrivant jusqu'à une quinzaine d’électrochocs par séance. L'état de Koichi se dégradait son autre personnalité réapparaissait de plus en plus souvent et de plus en plus agressive ... Il ne compta pas le nombre de temps qu'il passa en cellule d'isolement, dans le noir avec pour seul compagnie cette personnalité qui semblait vouloir le tuer …
あの窓に教わった事
Les années passèrent dans cet enfer auquel il s'était habitué. Sa santé mentale se dégradait et sa joie se ternissait au fil du temps. Il passa cinq ans dans cet asile, cinq ans de crises et de paranoïa cloîtré dans une pièce sombre ne voyant la lumière du jour que peu fréquemment. Les seules fois où il sortait, il s'isolait près d'un rocher où il laissait aller ses larmes comme pour extériorisé. C'était au mois de janvier, l'un des plus froids de l'année qu'il avait retrouvé un petit cristal à l'emplacement du lieu où il pleurait tous les jours. Ses larmes s'étant cristallisés avec le froid se mêlait à la roche qui créa un petit cristal qu'il décida de garder. Il représenterait sa haine et son chagrin qu'il tentait d'extraire de lui, en somme son mauvais côté qui pourtant ne le quitte jamais ... Avec les mois, il avait de nombreuses fois retourné sa chambre ou la salle commune par excès de colère ou de folie. Sa personnalité était plus présente que jamais le hantant toutes les nuits et causant de nombreux dégâts pour les autres patients tout comme l'équipe infirmière. C'est l'une des assistantes sociales qui lui ramena sa boîte à musique ce pour tenter de l’apaiser comme sa mère à l'époque. Elle l'ouvrit et la remonta pour faire jouer la mélodie qui calma tout de suite Koichi. Ce dernier arrêta son carnage et sa colère laissa place au chagrin et à l'image de ses belles années d'enfance sans soucis et de sa mère le jour où elle lui avait offert. Elle ne savait pas ce qu'elle était devenue, il ne l'avait plus revu depuis bien deux ans. Au début ses visites s'étaient minimisées pour devenir inexistante. Son père fit la même chose un peu plus tard laissant leur fils à son sort. La seule fois où il les revit ce fut à ses dix-huit ans quand lui et ses géniteurs furent convoqués par la dirigeante de l'établissement qui expliqua que sa situation s'était empirée avec le temps. La décision fut sans appel, il allait devoir être interné plus longtemps à un autre asile situé à Séoul, du moins c’est ainsi que l’information a été masqué pour que ses parents ne s’en inquiètent plus … Cela voulait dire qu’il allait devoir quitter son pays natal pour partir en Corée ou les soins seraient encore plus intensifs …
En réalité il s’agissait d’un établissement bien particulier dont le rôle n’était pas de soigner les maladies mentales mais qui cachait un tout autre projet beaucoup plus malsain. A peine arrivé sur les lieux on lui fit subir plusieurs expériences qui marquèrent l’esprit du jeune homme, du moins pour un temps puisqu’il en oublia tout de son passé jusqu’à son nom … Il ne lui restait que cette petite boîte à musique et cette larme cristallisée, seuls éléments et vestiges de son passé … Joker, c’est ainsi que les responsable du laboratoire l’avait renommé pour son look atypique mais aussi sa maladie psychologique. Tout ce qu’on pouvait lui dire depuis ce moment il le croyait, n’ayant plus aucun souvenir d’attache, c’était comme s’il était devenus une coquille vide … Les médecins ont parlé de son cas entre eux, permettant ainsi d’établir un dossier ainsi qu’un profil psychologique avec les sources de l’asile d’où il venait. « Il est schizophrène et à des tendances suicidaires depuis presque un an … » Déclara l’un des hommes en blouse blanche. Une nouvelle qui bouleversa le patient qui apprenait en réalité son passé de la bouches des experts. L’un d’eux montra le poignet du Japonais aux autres spécialistes, les yeux du plus jeune s’agrandirent en voyant les points de suture conséquents sur tout son avant-bras et l’intérieur de son poignet … Quand avait-il essayé de se tailler les veines ? Il ne se souvenait plus de rien, il essayait de chercher en son for intérieur pour trouver la réponse mais rien … C’était le vide complet … Pourtant il ne se sentait pas de nature dépressive au point de mettre fin à ses jours … Mais en réalité cela venait de son dédoublement de personnalité, c’était la faute de ce monstre et non la sienne … Mais Joker but leur paroles en se promettant de ne jamais recommencer, si seulement il le pouvait …
Cette fois-ci l’endroit était bien différent, il y avait des barreaux aux fenêtres pour les empêcher de sortir ou de se défénestrer, les couloirs semblaient plus sombres et lugubre, pourtant Joker passait le plus clair de son temps à regarder la ville à travers les barreaux s’imaginant une vie normale avec plein d’amis et la joie sur son visage … Il en avait passé des nuits pleurer après les cauchemars qu’il faisait, les terreurs nocturnes et la visite de cette chose dont il n’avait jamais discerné la véritable identité. Elle se manifestait sous sa propre forme et tentait par tous les moyens de le faire souffrir. Les années passèrent et les soins des plus barbares s’étendaient sur toute la journée … Les électrochocs étaient un jeu d’enfant à côté des tortures soi-disant médicales qu’il subissait … C’est à vingt-deux ans qu’il agressa l’une des infirmières qui était venus le chercher pour une nouvelle expérience … Un coup de son démon intérieur sans nul doute … Les autres membres du personnel était venu à temps pour tirer la jeune femme d’affaire mais ce n’était pas passé loin … Les punitions qui suivirent l’incidents ne furent que plus douloureuse autant physiquement que moralement et ce n’est pas ce monstre qui subissait les conséquences de ses actes, mais bel et bien Joker qui n’avait jamais souhaité une telle chose ...
Alive
Après cela Joker passa cinq mois en cellule d’isolement où il n’en ressortait que pour ses traitements qui nécessitaient du matériel, les expériences ou pour prendre son bain … D’ailleurs, cela se passa un jour comme les autres, un mois après son anniversaire, le jeune Joker fut conduit dans la salle de bain où les infirmières le déshabillaient pour lui faire prendre son bain. Cependant le garçon n’était pas comme d’habitude … Il avait normalement toujours un sourire pour les infirmières et leur parlait beaucoup de sa famille et ses passions. Mais cette fois il était silencieux, le regard dans le vide et le visage inexpressif, comme plonger dans un autre monde … Il ne répondait pas aux questions des femmes qui le déshabillait ce qui leur sembla étrange … Elles le firent tout de même s’installer dans sa baignoire pour lui faire sa toilette. Un des patients semblait avoir fait une crise et cette urgence réclamait toutes les infirmières, une urgence qui aurait pu coûter la vie de Joker … Si pour lui son démon était présent et tentait de mettre fin à ses jours, ce qui se passa en réalité était tout autre. Il se laissa glisser dans la baignoire jusqu’à s’immerger entièrement sous l’eau. Il ferma les yeux et attendit que l’air vienne à lui manquer. Cette fois-ci il s’agissait bel et bien d’un suicide volontaire, il ne voulait plus faire de mal à qui que ce soit, cesser cet enfer et s’il ne le faisait pas pour lui il le ferait au moins pour sa mère qui s’était sacrifié toute son existence pour lui … Mais c’est alors qu’il sentit une main lui agripper l’épaule pour le sortir de l’eau. L’air qui emplissait maintenant ses poumons était douloureux, peu à peu son cœur se remit à battre normalement et quand il se fut calmé il tourna les yeux vers plusieurs médecins qui venaient de lui sauver la vie … Mais à quel prix et surtout pour quelle vie ?
À quoi bon continuer comme cela ? Joker venait d’avoir vingt-six ans et il était toujours enfermé ici sans but et sans savoir pour quelle raison il était là. Son passé ne lui revenait pas et il avait beau se repasser la musique de cette boîte à musique qui avait le don de l’apaiser mais sans savoir comment il l’a obtenu … Cet endroit était une véritable torture et les jours se ressemblaient tous … Les heures qui passaient lui semblaient infini et il venait même parfois à se demander s’il allait pouvoir revoir la lumière du jour …