Kyo ri | Carpe diem

Deux adultes qui avaient soifs de savoir. Un homme et une femme qui s’étaient côtoyés pendant des années avec le même objectif : la découverte. Un amour qu’ils ne s’attendaient pas à avoir malgré leur amitié et les cobayes qui écopent de leur sadisme. Un amour d’expérience sur les humains qui avait fini par s’épanouir entre eux. Une nuit pour concevoir, qu’ils avaient eue. Une nuit de plaisir qu’ils avaient gouté avant de pouvoir officialiser les choses. Leur couple était réputé dans l’établissement, entre leur délire et la soif d’expérimenter. La situation avait changé quand la dame avait su qu’elle était enceinte. Malgré les avertissements que les médecins avaient pu lui dire, elle s’en fichait. C’était une workaholic ainsi que son doux savant fou, les deux faisaient la paire même si leur petite princesse évoluait à l’intérieur de l’utérus sans pour autant être en danger des risques. Cependant, ils ne pensaient pas que travailler avec autant d’acharnement avec des produits toxiques auraient fait quelque chose de mal envers le poupon. Ils allaient découvrir ça dès la naissance de la petite. Lors d’une nuit de pleine lune, les scientifiques ne s’attendaient pas que leur trésor avait eu des anomalies sur sa génétique. Initialement, elle n’était pas supposée avoir un déficit de mélanine - vue que c’est héréditaire - s’avérant qu’elle n’était pas tout à fait albinos ni tout à fait « normale ». La pâleur du duvet au-dessus de son crâne avait surpris plusieurs malgré son teint normalement rosé. Kyo ri avait été le seul et unique prénom qui sortait des lippes de celle qui avait accouché. Et ça dite d’une façon pour s’en débarrasser le plus rapidement possible pour retourner travailler.

Les yeux noisette, cheveux d’un blond platine tout à fait naturel, une peau pêche. Une gamine quoi de plus normale sauf pour une asiatique. La surprise n’était pas seulement sur l’apparence, mais sur d’autre point également.  

Petite. La nounou s’occupait davantage de la fillette contrairement aux parents. La blondinette, moi, n’avait jamais su ce que c’était l’amour d’une mère ou d’un père. J’avais toujours reconnu ma nounou, Madame Woo, comme ma véritable famille malgré son âge tout de même avancé. Une mamie, elle ressemblait à ça et pourtant elle n’était pas biologiquement. Cependant, je l’aimais énormément. C’était elle également qui faisait mon éducation vue que mes parents n’étaient jamais présents. Enfin présents. Ils étaient là tard la nuit pour me voir peu de temps le matin avant de se recoucher et de partir travailler par la suite. Mon enfance était du moins décevante. Tout me semblait banale, tout me semblait trop facile à apprendre. Car oui, j’étais un prodige. Un génie. L’apprentissage de matière se faisait d’un claquement de doigt vue que j’apprenais rapidement. Puis la biologie, la chimie, c’était ce qui m’intriguait le plus, malheureusement aux éloges de mes géniteurs. Blasée, c’était la définition de ma vie à cette époque et Mamie Woo le savait terriblement bien. Pourtant, grâce à elle, j’avais rencontré quelqu’un qui avait su changer ma lassitude pour une curiosité à son égard. Oui, ma grand-maman avait fait un malaise ce jour-là. Épuisée, m’avait-elle dit, et je ne savais pas quoi faire pour l’aider à part lui caresser le dos et d’attendre sagement qu’elle reprenait son souffle. Toutefois un gamin était venu lui tendre de l’eau et avait attendu avec nous. Daehyun... Ce prénom ne m’avait jamais quitté l’esprit.

Un gamin qui détenait une gentillesse sans faille. Une patience remarquable. Malgré cette histoire, on s’était revu plusieurs fois devenant de plus en plus amis et en jouant avec sa petite sœur également. Je m’étais très vite attachée à lui au point de lui avoir dit : « Quand on sera grand, on va se marier ! » La naïveté, l’innocence des enfants, avaient mentionné ses parents ainsi que les miens, pour moi, je savais mot pour mot ce que cela signifiait cette demande. Ce n’était pas une blague. Me marier avec hyunnie était mon rêve que je devais réaliser. Absolument.

Ce qui était réellement étonnant ; c’était qu’au collège et ainsi qu’au Lycée, on était les premiers de classes avec nos nombreuses bourses... Des pots de colle vue qu’on ne se lâchait jamais. On riait ensemble, on faisait nos devoirs ensemble, on mangeait ensemble. On ne pouvait rien faire sans l’autre. C’était ce qui me plaisait entre nous. Entre « meilleurs amis ». Un jour, j’avais vécu ma première peine d’amour. Je me souviendrais de ça toute ma vie. Certes, dans mon cas quelques rares mecs avaient eu le courage de se confesser à moi contrairement à Dae qui était davantage sympathique. Un événement qui m’avait blessé, je le voyais encore aussi rayonnant en souriant – qui me charmait à chaque fois – en train de parler à une nana qui se confessait à lui. Je regardais la scène en soupirant bruyamment de ma fenêtre quand la situation m’avait grandement surprise. Avait-il accepté ? J’avais froncé les sourcils quand j’avais vu la fille l’enlacer. Cette douleur aigüe m’avait permis de réaliser pleinement les choses au point que je m’étais éprise de lui depuis bien plus longtemps que je ne le croyais. Amouracher de ce gamin qui était vite devenu un homme à mes yeux, si beau, si irrésistible. Il m’avait glissé des doigts. C’était triste à dire, mais pendant un bref moment ils étaient ensemble avant de rompre... il fallait que je saisisse ma chance.  

Ses doigts entrelacés entre les miens. Des baisers échangés. Il avait été le seul et unique à me comprendre de ma situation tout de même délicate. Le seul à me comprendre quand Mamie Woo était à l’hôpital à cause de son mauvais état de santé. Il avait été l’unique à me comprendre et à m’écouter durant mes inquiétudes. Sa famille m’avait rapidement accepté au sein de la leur contrairement à mes géniteurs qui refusaient tout bonnement cette relation, je m’en fichais. Mes parents étaient devenus de plus en plus présent lorsque la fin de mes études approchait à son paroxysme. Devenant davantage envahissant. Devenant oppressant, contrôlant. Ignorer la situation alors que je vivais le parfait amour. L’amour rendait les gens aveugles, malheureusement vrai.

Tout récemment, aux petites heures du matin. Mes parents avaient entré bruyamment chez moi. En sursautant, j’avais entendu mamie Woo avoir un cri étouffé. En me levant aux pas feutrés, je m’étais dirigée vers les bruits. Me dirigeant davantage vers la chambre de l’aînée en constatant que sa chambre était entre ouverte. Je me penche vers l’ouverture pour vérifier si tout allait bien quand j’avais vu mes parents l’attacher. Elle venait à peine de revenir vue que son état était stable et voilà qu’ils lui administraient une substance dans les veines. Je dépose le dos de ma main sur ma bouche pour ne pas crier, puisque désormais j’étais témoin d’une scène horrible. Mon paternel bloquait le son de la voix de ma nounou pendant que ma mère retire la seringue pour regarder la réaction de la patiente. La vieille dame faisait des énormes convulsions. Retirant la main de mon père, elle commence à cracher du sang vers la porte. Des gouttes m’avaient éclaboussé la partie du visage perceptible à l’ouverture de la porte. Reculant, paniquée quand les deux agresseurs avaient soupiré pour ainsi dire : « encore un échec. » J’avais rapidement pris mon portable avant de partir en courant vers Dae. Courant ma vie en ne cessant de l’appeler. Tournant à un coin et de l’autre toujours en continuant de l’appeler. Jusqu’à temps que j’avais entendu sa sonnerie. Son portable se retrouvait ainsi donc seul, sans son propriétaire, dans une ruelle peu achalandée. Les deux personnes que j’aimais le plus avaient disparu durant la même nuit...

Ces saletés.

Disons qu’après ces événements, je m’étais retournée chez moi en ignorant tout bonnement ma mère qui me faisaient un câlin en me disant qu’elle était soulagée que je revienne. Je versais des larmes et ils faisaient absolument tout pour ne pas me croire en feignant concernant Daehyun. « Qui est-ce Daehyun ? Depuis quand tu as un petit copain ? Ah ! Celui qu’on a vendu ?» Le regard noir que j’avais jeté. Soudain, un impact se faisait sur ma joue au point que je m’étais mise à regarder un mur. On m’avait giflé. Mon père venait tout juste de me gifler en me disant de ne pas regarder de cette façon. C’était mamie Woo qui m’avait éduqué et non eux. Je m’en fichais de leur putain d’autorité vue qu’ils étaient des meurtriers ! Des meurtriers fous... Après la gifle, j’avais craché au visage de mon père et celui-ci m’avait empoigné par la gorge pour tenter de m’étouffer. Ma mère ne faisait rien enfin tout sauf rire de manière bizarre. Mon teint rougissait de plus en plus et l’air commençait à être manquant lorsqu’un fracas retentissait dans l’appartement. Des hommes étaient venus prendre mes parents en me laissant retomber lourdement sur le sol.  

Après, un certain homme était venu me voir en me proposant un emploi. J’avais froncé les sourcils, méfiante du déroulement de la conversation alors que je faisais quelques petits emplois à mi-temps pour payer mon nouvel appartement. Il me l’avait proposé en mentionnant que c’était l’héritage de mes parents et que je devais rembourser leur dette. Une obligation puisqu’il avait un dossier à mon sujet qu’il pouvait remettre aux autorités. Quel dossier ? À part de faire mes recherches pour retrouver l’amour de ma vie disparue de manière illégale ou pas. Je n’avais aucune preuve qui puisse m’innocenter. Quel abruti voudrait avoir une nana, qui venait tout juste de finir le lycée, poussée en chimie comme chimiste ? Bref, c’était mieux que de travailler en tant que barmaid, non ? Je n’avais pas d’autre choix d’accepter.

Maintenant, je regrette plus ou moins ce choix...