Rainy day ft. Parker Clay

Rainy day

Quel est l'instrument idéal pour tuer ?

Le poison ? C'est celui qui permet à quelqu'un de commettre un meurtre sans qu'un docteur ou la police connaissent la cause de la mort. Car, dans tous les autres cas, la médecine légale a fait tant de progrès que le meurtre ne passera pas inaperçu. Cela élimine donc toutes les armes sauf le poison. Vous pourriez me dire que d'autres armes peuvent être utilisées de telle façon qu'on croie à un accident. Mais cela impliquerait d'être un tueur professionnel, capable de ne pas se laisser dépasser par l'adrénaline et voir son jugement obscurci. Le poison, en revanche, permet de tuer sans être détecté - par exemple, en augmentant les doses de certains médicaments, qui conduiraient à une mort déclarée "naturelle" par un médecin qui souhaite s'épargner le coût de certains tests...

Les lois de la gravité ? L'arme parfaite pour le crime idéal, on la doit à... Isaac Newton. Pour moi, le crime parfait ne doit laisser aucune trace, et doit ressembler en tout point à une mort accidentelle. Une chute ? Aussi, lorsque vous poussez une personne - d'une fenêtre, d'un quai, d'un train -, ou lorsque vous voulez simplement faire croire que ça s'est passé comme ça, vous devez connaître les lois de la gravité, les forces d'action et de réaction, les questions de masse, les lois du choc. Du point de vue du tueur, c'est le crime le plus discret, donc idéal...

Les mains ? Les deux. Pour bien tenir la personne. Car j'aime l'idée du contact physique et de la proximité avec ma victime lorsqu'elle meurt. L'idée de distance, quand on tire sur quelqu'un ou lorsqu'on l'empoisonne, ça ne me m'intéresse pas vraiment, finalement, ni ne me plaît. Je veux voir la lueur de vie disparaître progressivement des yeux de la personne. C'est une méthode primitive, tout comme l'est l'instinct de tuer. Je suis fascinée par la présence de la mort, l'âme de la mort, dans le corps et l'esprit d'un individu qui est en train d'y succomber. Et seul le contact physique peut apporter une telle sensation...

Le chlorure de potassium ? Si l'on dispose de temps, de patience et d'intelligence, l'arme psychologique reste imbattable. Pousser quelqu'un au suicide, par exemple. Mais s'il faut aller vite, les produits médicaux sont d'excellents candidats. Le chlorure de potassium, notamment. Après injection, il provoque un arrêt cardiaque et devient indétectable quelques jours après la mort, car l'organisme en décomposition libère naturellement du potassium à haute dose. Son utilisation dans le cadre d'un meurtre parfait entraîne le respect de deux règles: dissimuler au mieux l'endroit de l'injection - pourquoi pas entre deux orteils - et tenter de jouer la montre pour la découverte du cadavre...

La fuite de gaz ? Elle présente le grand avantage de pouvoir être attribuée à un équipement défectueux, et non pas à l'action habile d'un criminel bricoleur. L'assassinat par fuite de gaz peut donc facilement être dissimulé en un simple accident. Mieux même, si les victimes sont négligentes, pauvres, entassées dans un taudis, nul ne s'étonnera qu'un tel drame survienne dans un lieu aussi vétuste. Pour ainsi dire, ça devait bien arriver un jour. L'incendie prétendument accidentel fournit une variante proche de cette façon de tuer sournoise qui selon les éclairages peut être interprétée comme le résultat de la fatalité - qui s'acharne toujours sur les mêmes -, d'une irresponsabilité, d'une injustice...

Ou finalement, l'incendie accidentel ? Le moyen que j'ai utilisé, il y a quelques années. Depuis, je n'ai fais que continuer. Tuer pour de l'argent. Tuer pour du pouvoir. Jamais de mes propres mains, non. Jamais plus dans un incendie, non plus. J'ai tué leurs âmes en les offrant à un laboratoire qui les traite comme de vulgaires animaux. Je les offre au Diable et ais fais de moi une des personnes les plus détestables au monde. Encore une fois, mon nouveau fiancé n'aura pas tenu très longtemps à mes côtés. Il fut un nouveau cadeau pour cette noble cause. Et parce que j'ai déjà choisi ma nouvelle cible et avant que mes parents n'essaient de me refiler un nouveau fiancé dont je ne veux pas et dont je me débarrasserais tout aussi vite, je me suis dis qu'une petite visite au poste de police où mon cher inspecteur - ? - Parker travaille était sans doute une bonne idée. La météo semble être de mon côté car en voyant la pluie tomber, j'ai eu la brillante idée de me laisser tremper avant d'entrer dans l'office. Le maquillage coulant, j'entre en tremblotant et en laissant quelques fausses larmes couler le long de mes joues lorsque le policier se situant à l'accueil me voit arriver. Inquiet, il se précipite jusqu'à moi et me demande si je vais bien. Je ne réponds pas tout de suite, feintant le choc psychologique. Il m'emmène donc m'asseoir et cours me chercher un plaid pour me maintenir au chaud. Je finis, alors, par le regarder et par prononcer quelques mots.

- J'aimerais parler à l'inspecteur Parker... s'il vous plaît...

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Tenue - Les journées au bureau sont les plus longues, les plus ennuyeuses mais j’essaye toujours d’en voir le bon côté. Je me noie dans la paperasse depuis le début de la journée sans en voir le bout, enfermé dans mon bureau avec pour seule compagnie mon café. Je ne suis pas sorti et je n’ai pas l’intention de quitter ma chaise si ce n’est pour remplir inlassablement ma tasse. La routine peut faire peur, peut faire fuir parce qu’on recherche toujours l’aventure mais je me complais dans le quotidien. Mon métier me passionne malgré les heures de bureau, malgré les piles de dossiers à compléter. Une vie pleine d’aventures amène l’excitation, la sensation de vraiment vivre mais également son lot de mauvaises choses. Je préfère vivre dans un confort qui peut sembler barbant pour ne pas connaître à nouveau la souffrance.

Célibataire, inspecteur, ayant comme seul ami : un chien. Ma vie ne fait pas rêver mais je m’en contente parce qu’elle est composée de petits détails suffisant à rendre un homme heureux. Mes parents rêveraient que j’ai une femme, une petite amie, une fiancée alors que mon simple but est de continuer à travailler d’arrache-pied. Je complète continuellement les dossiers de petites affaires tandis que mes pensées suivent leur chemin dans ma tête sur un sujet totalement différent. Je n’ai jamais eu d’amour dans ma vie, j’ai eu l’amitié, j’ai toujours la famille mais l’amour jamais. Peut-on réellement faire confiance à une femme quand on sait qu’elles sont capables des pires trahisons ? Resté bloqué sur un traumatisme qui remonte à plusieurs années est stupide, je devrais avancer, suivre les conseils de mes parents pour trouver la femme parfaite mais ça ne m’intéresse pas.

Plongé dans des préoccupations sur une affaire résolue, je n’ai pas directement entendu les coups frappés sur la porte de mon bureau. Il a fallu que celle-ci s’ouvre un peu impatiemment pour que je lève mon regard pour accueillir le policier avec un léger sourire. Je lui demande rapidement ce que je peux faire pour lui et il m’apprend qu’une femme aimerait me parler. Je suis surpris par cette annonce, je ne m’attendais pas à avoir de la visite aujourd’hui, d’autant plus que je ne connais pas de femme qui pourrait venir me voir… Je me lève alors dans le but de suivre mon collègue jusqu’à une salle où nous recevons les visiteurs. J’ouvre la porte et découvre Mlle Muñoz, entourée d’un plaid et trempée de la tête au pied. Les surprises ne font que s’enchaîner et, après avoir fait un signe de main à mon collègue pour qu’il nous laisse, j’entre dans la pièce et m’installe en face d’elle, un air inquiet déformant mes traits.

-Bonjour Aitana..., je suis curieux alors je reprends rapidement la parole, Vous allez bien ? Vous n’auriez pas dû sortir sans parapluie dans un temps pareil, il s’est passé quelque chose ?, pour qu’elle vienne jusqu’au poste de police, je me doute qu’il y a une bonne raison.

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Tenue - J'ignore comment survivre à la perte d'un être cher. Tout simplement parce que je n'en ai jamais perdu. Ou peut-être que si. Mon ancien meilleur ami, fou amoureux de moi, que j'ai manipulé pour obtenir ce que je voulais et que j'ai abandonné sans le moindre scrupule. Sa mort, ou plutôt son suicide, m'a forcément touchée. Si au début je me suis sentie affreusement coupable, j'ai appris par la suite que je devais oublier ces sentiments négatifs pour ne plus penser à lui. Tout simplement. Cela me permet de continuer à vivre. Cela me permet d'avancer sans penser sans cesse aux erreurs que j'ai pu commettre dans le passé. Parfois, il m'arrive tout de même d'avoir une pensée pour lui et pour ses pauvres parents qui ne se sont jamais remis de l'acte brutale et si soudain de leur fils. Je les comprends. Tout comme mes parents biologiques n'ont jamais accepté que leur fille brûle dans un incendie dans d'atroces souffrances. Comment réagiraient-ils s'ils apprenaient que j'étais toujours en vie mais simplement dans la peau d'une autre ? Et que c'est cette autre qui a brûlé à ma place ? Mon père n'oserait, pour sûr, plus me regarder en face et préférera se dire que je suis morte. Ma mère... Je l'ignore. Elle m'aime tant.. mais ce que j'ai fait est un acte atroce et inhumain. Je ne peux que comprendre pourquoi mon ami d'enfance n'a pas pu supporter ce poids sur sa conscience lorsque je l'ai abandonné. Je n'aurais pas eu l'argent et la vie dont je rêvais, j'aurais très certainement mis fin à ma vie, moi aussi. Et lorsque je pense à toute cette histoire, cela me rend nostalgique. Triste. Et il m'arrive même de pleurer honteusement pour ce que j'ai pu faire. Pour toutes les souffrances que j'ai causé par pure cupidité. Je n'ai jamais été méchante. La jalousie et l'envie m'ont seulement transformé en une toute autre personne sans que je ne puisse rien contrôler. Et c'est pourquoi je pleure. Parce que je ne me reconnais plus. Parce que je sais pertinemment, au fond de moi, que je n'existe plus et que Aitana non plus. Je suis morte brûlée vive en même temps qu'elle.

Alors quand j'ai décidé, aujourd'hui, d'aller rejoindre le poste de police pour pouvoir parler à l'inspecteur Parker, je me suis forcée à repenser à tout ça. Je sais que je suis capable de pleurer sur commande. Depuis les années se sont écoulées et j'ai appris à jouer avec les sentiments des autres pour paraître crédible. Je savais, donc, que j'étais en mesure de m'y rendre et de feindre une douleur indescriptible mêlée à de chaudes et interminables larmes. Pour que cela puisse réellement faire l'effet escompté, je me suis dis que penser à la seule chose qui était en mesure de me faire pleurer pouvait être une bonne idée et une arme de choix. Après tout, ma mort est la chose la plus terrible qui me soit arrivée. Mon plan semble relativement fonctionné et rapidement, on m'amène l'inspecteur Parker comme j'ai pu le demander à mon arrivée. Je l'entends s'installer face à moi et je monte lentement, en la laissant trembler, ma main afin que je puisse maintenir ma gorge. Comme si j'avais soudainement envie de vomir ou plutôt comme si j'avais tout à coup du mal à respirer.

- Il est parti... Lui aussi... dis-je, entre quelques sanglots que je tente d'étouffer. Pourquoi ? Qu'ais-je fait ? Je fonds en larmes un peu plus. Qu'ais-je fait pour mériter un nouvel abandon ?

Je relève la tête pour le regarder et le laisser prendre conscience de mes larmes et de ma tristesse affichée sur mon si joli visage.

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Tenue - Je ne m’attendais pas à avoir de la visite aujourd’hui. J’avais prévu de passer toute ma journée derrière mon bureau. Dans ce genre de cas, je me dis que je serais tranquille, pas d’affaire, pas d’interrogatoire, n’est-ce-pas ? Mais une visite, ça ne peut pas être prévu, surtout quand on est comme moi. Je n’ai ni amis, ni petite-amie et ma famille ne viendrait certainement pas ici pour me parler. Quand un de mes collègues est venu me chercher pour un visiteur, je ne pouvais pas imaginer une seconde qu’il s’agirait d’Aitana. Je m’installe rapidement en face d’elle et m’inquiète de son état. Qu’est-ce qui a pu la pousser à braver la pluie sans protection pour venir jusqu’ici ? Elle se tient la gorge et ça ne fait que m’inquiéter davantage. Elle me dit qu’il est parti et je comprends vite qu’elle fait référence à son nouveau fiancé. Je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’elle n’a vraiment pas de chance en amour et elle doit en être vraiment malheureuse au vu des sanglots qui la secouent. Elle relève la tête et je croise son regard noyé derrière des larmes qui ne cessent de couler. Je ne pensais pas voir un jour une jeune femme comme dans cet état-là. J’attrape alors une boîte de mouchoirs pour la poser devant elle avec beaucoup de douceur pour ne pas la brusquer.

-Voyons, ne dites pas ce genre de choses… Vous ne méritez rien de ce qui vous arrive.

Je le dis avec beaucoup de conviction. C’est ce que je crois. Elle avait tout l’air d’une personne particulièrement gentille et sincère et dans tous les cas, personne ne mérite de subir autant de peine.

-Mlle Muñoz, il n’était pas fait pour vous, il ne devait pas vous mériter., je marque une courte pause avant de reprendre avec un sourire optimiste, Ne perdez pas espoir, cette fois, vous aurez peut-être l’occasion de connaître une relation qui n’a pas été arrangée par vos parents !

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Tenue - Comme je m'y attendais, je vis à travers son regard qu'il compatissait à ma peine. Cette dernière étant pourtant que pure comédie. Je ne devrais pas jouer ainsi avec ses sentiments pour autrui, c'est vrai, mais c'est plus fort que moi. Je le fais si souvent que c'est devenu une habitude. Je le laisse donc m'offrir des mouchoirs et des paroles qui se veulent réconfortantes. J'accepte le mouchoir qu'il me tend et m'en sers pour essuyer mes larmes et pour étouffer encore quelques sanglots à l'intérieur. Je me félicite intérieurement de savoir si bien jouer le drame de la séparation non désirée. J'aurais limite pu devenir actrice. Si la situation ne se voulait pas sérieuse, j'aurais fini par rire. Mais je ne peux pas. Je dois continuer à jouer la fiancée éplorée. C'est l'unique moyen que je possède, actuellement, pour refermer mes filets sur lui. Mais sans que je puisse m'y attendre, comme quoi lui aussi peut me surprendre, il finit par parler brièvement de mes parents et de ces mariages arrangés qui me pourrissent la vie. Je ne peux, alors, empêcher un certain rictus de parcourir mes lèvres.

- Connaître une relation... répétais-je, avant de le fixer. Comment ? Vous êtes le seul homme que je connais et que mes parents ne connaissent pas. Ils surveillent toutes mes fréquentations. Vous... Je me pince la lèvre, faisant semblant d'être sur le point de me remettre à pleurer. Vous êtes le seul !

Je repars alors de plus belle et laisse mon jeu d'actrice me faire craquer une nouvelle fois. Plus je ferais la femme en détresse et plus je réussirais à l'émouvoir pour pouvoir mieux le capturer par la suite. J'ai décidé que je l'aurais et je compte bien obtenir ce que je veux.

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Tenue - J’essaye de voir du positif dans sa détresse. Cet homme, ce fiancé qui l’a abandonnée, elle ne voulait pas vraiment être liée à lui ou en tout cas, c’est l’impression que j’avais eue lors de notre première rencontre. Le fait qu’il soit parti n’est évidemment pas un heureux événement mais je tente de la réconforter en lui souhaitant cette fois de vivre une relation qui n’a pas été choisie par ses parents. Pourtant, alors que j’imaginais que ça puisse lui rendre un peu d’espoir, elle renchérit en annonçant que je suis le seul homme qu’elle connaisse sans que ses parents le sachent et je pince les lèvres. Elle repart dans de violents sanglots et je me fais la remarque qu’effectivement, si je suis le seul, c’est plutôt mal parti. Je me lève de mon siège pour aller m’asseoir à côté d’elle et poser une main réconfortante sur son épaule.

-Vous finirez par trouver, ne vous en faites pas. Vous êtes une femme pleine de ressources, je suis certain que vous trouverez la perle rare., je lui souris avec beaucoup de bienveillance.

Je me lève pour aller lui servir un verre d’eau dans un gobelet en plastique puis retourne à ses côtés pour le lui donner.

-N’ayez pas peur d’être seule, le célibat n’a jamais tué personne, j'en suis la preuve vivante! Il faut être patient, vous êtes encore jeune et un jour, vous rencontrerez l’homme qui vous méritera, je n’en doute pas une seconde..

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Tenue - Comme je m'y attendais, ou plutôt comme je l'espérais, il se déplace pour venir à côté de moi. Je sens sa main se poser sur moi et je me retiens de sourire en coin, victorieuse. Agir ainsi pourrait être suspect alors je continue de jouer la fiancée brisée qui s'est faite largué alors qu'elle ne s'y attendait pas. La pauvre petite fiancée parfaite qui n'a vraiment pas de chance en amour. Si seulement il savait la vérité... Il me passerait les menottes immédiatement. Cette pensée me fait jubiler davantage. J'aime me jouer des autres. C'est la seule chose que je maîtrise à la perfection, de toute façon. Après ces jolis mots destinés à me réconforter, il vient m'offrir un verre d'eau et je fais exprès de le saisir en faisant trembler mes mains. J'incline légèrement ma têt et sers doucement le gobelet en plastique. Je baisse la tête et essaie de calmer ces fausses larmes qui commencent à sincèrement me piquer les yeux ce qui a le don de m'agacer. C'est à cet instant qu'il décide de m'offrir de nouveaux mots de réconforts et je relève doucement la tête pour le regarder.

- Vous croyez sincèrement que c'est possible ? demandais-je, attristée. Pensez-vous vraiment que je pourrais un jour rencontrer un homme aussi bon que vous ?

Je me mords la lèvre comme pour me retenir de pleurer davantage et vais poser ma tête sur son épaule, comme abattue par ma propre situation. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour prouver son désespoir !

- J'aimerais tant rencontrer un homme aussi bienveillant que vous....

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Tenue - Ses mains tremblent et son état est triste à voir. Je ne pensais pas que les femmes comme Aitana puissent se retrouver dans un commissariat à chercher du soutien auprès d’un simple inspecteur. Comme quoi, les apparences sont trompeuses. J’aimerais vraiment l’aider mais je me trouve maladroit et pas très utile. J’essaye une nouvelle fois de la réconforter et elle lève ses yeux humides vers moi. On dirait qu’elle n’a vraiment plus l’espoir de rencontrer quelqu’un de bien, comme moi selon elle. Je suis un peu gêné face à ce compliment mais ce n’est rien comparé à ma réaction quand elle pose sa tête sur mon épaule. Je sens mes joues rougir mais je me contiens de plus belle en voulant rester professionnel. Je suis tout de même sur mon lieu de travail, j’essaye de ne pas l’oublier malgré la situation assez exceptionnelle. D’une manière qui se veut rassurante, je passe mon bras autour de ses épaules. Elle ajoute une nouvelle fois qu’elle aimerait rencontrer un homme aussi bienveillant que moi et je souris un peu face à ses mots. Je comprends bien ce qu’elle veut dire, j’ai déjà entendu ce genre de phrases… dans des films. Bon ce n’est pas la meilleure des références mais le résultat est le même. Elle insinue ainsi que je ne dois pas me faire d’illusions : si elle cherche un homme aussi bon et bienveillant que moi, je ne suis pas cet homme. C’est certain que si une femme va se confier à un homme et se montre proche de lui, celui-ci pourrait se faire des idées sur leur relation. Dans ce cas, la femme a tout intérêt, si elle n’en a pas pour son confident, de le lui faire comprendre tout en douceur. Je parle évidemment d’une situation qui n’a rien à voir avec celle qui se déroule entre Aitana et moi. Je n’éprouve pas de sentiments dépassant l’amitié et la sympathie pour elle alors elle ne devrait pas me lancer d’aussi grands signaux ! Je ne lui en veux pas évidemment, elle ne peut pas deviner ce que je ressens.

-Vous ne devriez pas vous inquiéter autant. Vous trouverez bien mieux que moi, je vous assure. Ne mettez pas la barre si bas en visant quelqu’un comme moi., je retire mon bras de ses épaules en ne voulant pas être trop intrusif, Voyez cette rupture comme l’occasion d’enfin trouver le véritable amour, vous morfondre pour un garçon qui n’en valait pas la peine est une perte de temps. Vous n’êtes pas d’accord ?

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Tenue - Je pensais être assez sincère pour qu'il comprenne mes intentions. Pleurer pour un homme que je n'ai jamais aimé et que j'ai venu au laboratoire n'est pas une partie de plaisir mais je le fais pour pouvoir mieux me rapprocher de l'inspecteur Parker. Il a ce petit quelque chose qui m'intrigue et qui me pousse à le vouloir. J'ai comme la certitude qu'avec lui je pourrais enfin vivre plus ou moins normalement et c'est pour cette raison que je compte bien tout donner pour pouvoir l'avoir à mes côtés. Mais il faut croire que nous ne parlons pas la même langue aujourd'hui, lui et moi. J'ai beau lui faire des appels de phare, il semble être aveugle. A moins qu'il fasse semblant de ne pas me comprendre. Peut-être... Mais qu'importe. Je n'ai pas envie de continuer ce petit jeu éternellement. Il faut qu'il comprenne.

- Bien mieux que vous ? Je ne pense pas que cela puisse exister... Je me pince la lèvre et baisse légèrement la tête. Au contraire, je vise haut en souhaitant quelqu'un comme vous... Ou devrais-je plutôt dire en vous voulant, vous...


Je soupire doucement et joue avec mes cheveux machinalement. Je ris légèrement et relève la tête pour le regarder.

- Je suis désolée... C'est un peu gênant pour vous ce que je viens de vous dire, non ?

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Tenue - Quand on m’a prévenu d’une visite alors que je travaillais dans mon bureau, je m’attendais à une nouvelle enquête. Après tout, nous sommes dans un commissariat et je suis l’inspecteur principal. Il n’y avait aucune autre raison pour qu’on me coupe dans mon travail puisqu’en dehors de mes collègues, je n’ai pas d’amis et ma famille ne viendrait certainement pas ici pour me parler. Quand j’ai vu qu’il s’agissait de mademoiselle Munõz en pleurs, j’ai supposé que son nouveau fiancé avait disparu et qu’elle s’inquiétait. Peut-être aurais-je préféré que ce soit ça puisque j’aurais été bien plus utile que dans une affaire de cœur brisé. J’essaye de la convaincre qu’elle mérite mieux que des fiancés imposés ou qu’un inspecteur de police mais elle ne semble pas du même avis. Je suis surpris qu’une femme comme elle puisse penser qu’il n’existe pas mieux que moi et je rougis quand elle précise qu’elle vise haut en me voulant. Je la regarde alors sans rien dire tandis qu’elle joue avec ses cheveux en riant. Il faut qu’elle reprenne la parole pour que je cligne à nouveau et parvienne enfin à déglutir. Je reprends contenance et à mon tour, je passe une main dans mes cheveux pour ne pas paraître trop gêné, bien que ça donne l’impression inverse.

-Je… Je suis désolé de ma réaction, je ne m’y attendais simplement pas.

Je la regarde droit dans les yeux en tentant de ne pas être décontenancé malgré mes joues toujours rougies.

-Je suis touché par votre intérêt mais je ne pense pas que quelqu’un comme vous puisse être avec quelqu’un comme moi. Vous imaginez ce que diraient vos parents ?, riais-je un peu sans être méchant.

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Tenue - J'avais été franche pour le coup. Je voulais faire plus ou moins comprendre mon but. Je n'oublie pas le fait que je suis là pour ma séparation soudaine avec mon fiancé mais je ne voulais pas que l'inspecteur Parker ne comprenne pas qu'il m'intéresse. Il fallait qu'il le comprenne. Mais il n'a pas vraiment de réaction. Ce qui me dérange assez. Je pensais à une toute autre réaction et je suis plutôt déçue. Il semble s'en rendre compte car il finit par s'excuser. Je me contente de lui offrir un petit sourire comme pour lui signaler que ce n'est pas très grave. Bien qu'au fond, je trouve cela grave. Il a tout de même la décence de me regarder dans les yeux et je lui souris doucement. J'aime assez quand ce regard est posé sur moi. Ce que j'apprécie moins c'est sa réplique suivante. Je fronce légèrement les sourcils tout en haussant un.

- Comme moi... Qu'est-ce que vous sous-entendez par là ? Je grimace légèrement. Que signifie le quelqu'un comme moi et le quelqu'un comme vous ? Nous ne sommes pourtant pas si opposés...

Est-ce qu'il pense ne pas me mériter et que c'est pour ça qu'il m'a sorti de tels mots ?

- Je trouve, qu'au contraire, une femme comme moi et un homme comme vous devraient tenter quelque chose pour défier l'avenir et ses projets.

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Tenue - Je ne m’attendais pas à ce qu’elle montre un intérêt non pas pour quelqu’un comme moi mais carrément pour moi. Je suis surpris, je ne sais pas comment réagir puisque je n’ai jamais été face à cette situation. J’essaye alors de ne pas me montrer trop blessant puisque je me sens comme forcé de la repousser. Je ne la connais même pas et réciproquement. Ce n’est que la troisième fois que nous nous voyions, tout ça va un peu trop vite. Je suppose alors qu’elle est simplement un peu perturbée avec sa récente rupture et je suis le seul homme sur qui elle peut se rabattre. Je ne lui en veux pas, comment le pourrais-je ? Elle semble si blessée. Elle semble aussi perturbée par le fait que j’utilise les termes « femme comme elle » et « homme comme moi » et comme je ne voulais pas la blesser, je me dépêche de rectifier le tir.

-Je ne voulais pas vous vexer, je voulais simplement dire par là que vous venez de la haute société. Certes, nous nous entendons bien mais pensez-vous vraiment qu’en défiant l’avenir, vos parents accepteraient de nous voir ensemble ?

Je souris en la trouvant touchante dans sa façon de vouloir y croire mais il reste un problème.

-Je ne veux pas vous dire « non » parce que je ne vous connais pas si bien que ça. Vous non plus d’ailleurs, vous ne savez rien de moi. Peut-être que nous pourrions nous voir dans un cadre différent ?, proposais-je pour me montrer galant.

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Tenue - J'attendais ses explications avec une petite impatience. Je voulais comprendre son avis, son point de vue. Je ne suis pas fermée. Je pense pouvoir le comprendre et accepter ses ressentis. Je n'aime simplement pas que l'on me dise non et j'ose espérer qu'il ne le fera pas. Je me sentirais vraiment blessée. Pleurer ainsi devant lui pour ne rien obtenir en échange serait une défaite cuisante et une honte quelque peu insurmontable pour la femme fière que je suis. Fort heureusement, je n'ai pas à attendre bien longtemps puisqu'il décide de me répondre, très certainement pour ne pas me vexer inutilement.

- La haute société... Répétais-je. J'ai beau faire partie d'un monde différent du vôtre, je ne vois pas pourquoi notre rapprochement ne pourrait pas avoir lieu. Entre un homme de la haute mais totalement dénudé d'intelligence et un inspecteur de police plus modeste, le choix est vite fait.

Je soupire légèrement. Il finit par m'avouer que nous ne nous connaissons pas. Il n'a pas tort. Alors, sa proposition finale est la bienvenue et quelque peu touchante. Je lui souris doucement.

- Vous êtes si bienveillant... Nayez pas trop pitié de moi, s'il vous plait... Je me montre triste. Ce serait avec plaisir que j'accepterais de vous voir dans un cadre différent. Vous devez, cependant, être sacrément pris par votre travail, non ?

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Tenue - Je sais que nous ne sommes plus au Moyen-Âge et qu’une fille de son rang pourrait sortir avec un garçon moins riche mais malgré que ça ait changé, je sais que ce n’est pas toujours très bien vu. Je comprends bien qu’elle a connu beaucoup d’hommes stupides et riches et que si elle compare, je lui semble parfait… Je ne veux pas la vexer, la voir dans cet état ferait souffrir n’importe quel homme. Je ne veux pas la recaler tout de suite, c’est pour cette raison que je lui propose une sorte de rendez-vous et un sourire se dessine enfin sur ses traits.

-Je n’ai pas pitié de vous, je suis certain que vous êtes une femme bien et j’ai vraiment envie d’apprendre à vous connaître., elle marque un point en disant que je suis sacrément pris par mon travail et je pince les lèvres, Vous avez raison, je suis très peu disponible mais c’est par choix, non pas par obligation. Demain soir, j’ai ma soirée, nous pourrions aller au restaurant ?

Je ne pourrais pas lui offrir un resto de luxe, il vaudrait mieux qu’elle s’attende à ce genre d’endroits si elle veut me côtoyer mais je ne sais pas si elle est prête à s’habituer à cette vie.

-Si vous préférez vraiment un inspecteur modeste, j’espère que ça ne vous dérange que je vous invite dans un lieu plus modeste aussi. Je vous promets tout de même que c’est délicieux.

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Tenue - Il me dit avoir envie de me connaitre mais j'ai comme un doute. Je ne sais pas comment l'expliquer. Pourtant, il me semble très sincère et je ne doute pas sur le fait qu'il le soit, mais pour l'heure j'ai comme la sensation qu'il me cache quelque chose. Il dit ne pas avoir pitié de moi mais je pense que mon caprice et ma comédie de fiancée détruite est en partie responsable de sa réponse positive. Je pense qu'autrement il m'aurait repoussé sans trop de cérémonie. Il doit réfléchir à ses mots et son comportement pour éviter de me blesser davantage. Très certainement. Cela ne m'étonnerait pas et cela me touche, au final. Il a la bonté de me protéger et j'aime ça. Mon avis sur lui se confirme de plus en plus et j'ai donc encore plus envie de l'obtenir et de le garder à mes côtés.

- Demain soir... Dis-je, en réfléchissant. Oui, je crois que je suis disponible, également. J'essuie une dernière fois mes yeux. Je serais ravie d'aller manger un bon repas en votre compagnie.

J'apprécie la tournure des événements. J'avais peur de sa réponse et de son choix final, mais il semble finalement bien décidé à me laisser une chance et je me promets de l'intriguer suffisamment pour lui donner envie de me revoir après la soirée de demain. Je le veux et je l'aurais.

- Je vous fais entièrement confiance. N'ayez aucune crainte sur le lieu que vous choisirez. Je suis certaine que j'apprécierais puisque je serais avec vous.

Je lui souris doucement. Il est mignon à tant s'inquiéter de ce que je peux penser de sa situation financière et personnelle. S'il savait à quel point je l'envie et à quel point une vie plus modeste, ma vie plus modeste, me manque.

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Tenue - Elle réfléchit un instant et finit par dire qu’elle est disponible demain soir. Je hoche alors la tête comme elle essuie ses yeux et je pense que l’idée d’avoir encore la compagnie d’un homme après sa séparation la rassure. Elle se dit d’ailleurs ravie et je suis un peu surpris qu’elle change si vite de comportement mais au moins elle ne pleure plus. Cette femme est vraiment étrange, elle est vraiment touchante quand elle est triste. J’ai bien peur qu’elle risque d’être déçue par l’endroit qu’elle va découvrir en dînant avec moi mais ce sera l’occasion pour elle de se rendre compte que nous ne vivons pas dans le même monde. Je souris alors, soulagé que ça se passe comme ça. Je ne me rends pas compte qu’avoir proposé un rendez-vous avec une femme de cette prestance pourrait provoquer beaucoup de stresse en moi d’ici demain soir. Je n’y pense pas encore et finis par prendre un papier de ma poche sur lequel je note mon numéro pour lui tendre en guise de bonne foi.

-Tenez, c’est mon numéro. Envoyez-moi en message et je vous donnerais l’adresse du restaurant. Sauf si vous préférez que je passe vous prendre ? Dans ce cas, ce serait plutôt à vous de me donner votre adresse.

Je souris alors qu’elle prend la feuille et c’est à ce moment-là que quelqu’un frappe à la porte de la salle où nous nous sommes isolés. Je permets à ma collègue d’entrer et elle m’annonce qu’il y a une nouvelle enquête sur laquelle nous devons travailler ensemble. Je regarde alors la jeune femme avec qui je viens d’arranger un rendez-vous et souris doucement.

-Je suis désolé mais le devoir m’appelle !, je souris et l’invite à se lever avec moi, Je vous raccompagne ?

J’espère qu’elle est venue en voiture parce qu’il pleut toujours à torrent dehors…

Rainy day

Tenue - Il me tend rapidement un petit bout de papier où est inscrit son numéro de téléphone. Je le saisis et le lit rapidement. Mais avant même que je puisse lui répondre sur sa proposition de venir me chercher, quelqu'un souhaita nous interrompre. Je pensais qu'il refuserait mais non. Il permet à sa collègue de nous rejoindre et je plisse légèrement les yeux. Discrète, comme je sais si bien le faire, je la fixe, elle, d'un œil très noir. Sa présence ne m'inspire pas confiance et me déplait fortement. Je n'apprécie pas son existence dans le périmètre du quotidien de mon futur bien-aimé. Elle a, cependant, de la chance que ce soir soit le mauvais soir pour que je montre à qui il appartient. Mais très prochainement, je l'espère, elle va devoir vite dégager avec son sourire et sa tenue un peu trop révélatrice à mon goût. Je me lève en même temps que l'inspecteur et lorsqu'il me propose de me raccompagner, j'accepte bien évidemment. Je n'allais tout de même pas sortir du poste toute seule et la laisser l'accaparer aussi facilement. Tant que je serais dans les parages, elle n'aura jamais le monopole de son attention. Jamais !

- Ce serait encore une preuve de bienveillance de votre part, merci...

Je lui souris doucement et essaie de ne pas trop m'éloigner de lui, physiquement parlant. Je ne peux pas lui prendre la main ni même le bras, c'est encore beaucoup trop tôt, mais en gardant une certaine proximité physique, je montre bien qu'elle n'est pas la bienvenue dans notre petit cercle.

- Je vous enverrais mon adresse par message afin que vous puissiez venir me prendre demain soir.

Je parle assez distinctement pour que sa collègue entende bien chacun de mes mots. Eh oui cocotte, c'est avec moi qu'il sort au restaurant alors reste bien sagement à ta place !

Rainy day

Tenue - La conversation finit par se terminer quand ma collègue intervient et je ne peux pas retenir un petit sourire. Pas que je me réjouisse qu’Aitana s’en aille mais c’est surtout que j’aime tellement mon boulot ! J’ai déjà envie de tout savoir de cette enquête. Nous nous levons et je trouve la jeune femme un peu trop proche de moi. Je ne dis rien, après tout, il faut que je le comprenne : elle est bouleversée. Je lui propose avec toute la gentillesse qui me caractérise de la raccompagner et elle accepte évidemment. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle parle de ce rendez-vous devant ma collègue et celle-ci me dévisage en haussant les sourcils. Je masse maladroitement ma nuque et fais un petit sourire gêné à Aitana.

-C’est d’accord… Je viendrais vers 19h !

Maintenant qu’elle a dit haut et fort que j’allais passer la soirée de demain avec elle, je sens que je vais avoir droit à mon petit interrogatoire. Je guide la jeune femme hors de la pièce sous le regard insistant de ma collègue à côté de laquelle je m’arrête en posant une main amicale sur son épaule avant de lui murmurer quelques mots que mon rendez-vous de demain ne pourra pas entendre.

-Je t’expliquerais tout ça après…

Elle me fait un petit sourire presque moqueur et je sais que je vais attirer beaucoup de remarques. L’inspecteur Parker a un rendez-vous ! Je mets ma main à couper qu’une fois que je reviendrais, tout le commissariat sera au courant. J’amène Aitana jusqu’à la porte de sortie que j’ouvre de manière très galante.

-Je vous dis à demain alors !

Rainy day

Tenue - C'était peut-être déplacé de ma part de parler de notre rendez-vous aussi ouvertement devant sa collègue. Il n'avait peut-être pas envie de la mettre au courant. Mais mon sang n'a fait qu'un tour, la faute à ma possessivité. Il me fallait en parler pour marquer un peu mon territoire et bien lui montrer que je suis là. Bien que l'on ne soit pas ensemble et qu'il ne me doit donc absolument rien. Il fait parti de mon tableau de chasse alors chasse gardée ! Qu'elle aille embêter un autre inspecteur. Qu'elle aille enquêter avec un autre inspecteur. Qu'elle aille regarder un autre inspecteur. On était pourtant si bien. J'avais vraiment l'impression d'avancer et de progresser dans mon petit plan de séduction et il a fallu qu'elle gâche tout. Surtout qu'ils ont l'air assez complices et je n'apprécie vraiment pas ça. Mais je ne peux pas encore réagir. Alors je prends sur moi, bien que cela soit extrêmement difficile. Je me retiens de faire ou de dire quoi que ce soit. Je garde tous mes commentaires pour moi et attends que l'inspecteur Parker soit disponible pour me raccompagner à l'entrée de son poste. Et je fus tout de même assez contente et reconnaissante du fait qu'il accepte de prendre encore un peu de son temps pour moi. J'ignore toujours si c'est sa bienveillance qui l'emporte ou si c'est tout autre chose mais je pense que je le découvrirais plus tard. Je dois d'abord penser à notre premier rendez-vous et je vais devoir faire en sorte de le réussir si je veux avoir une chance de le conquérir.

- Oui, à demain ! Dis-je en souriant doucement. Je vous remercie, une fois de plus, pour votre patience et votre écoute. J'ai été déboussolée et j'ignore pourquoi j'ai pensé à vous mais vous avez été parfait et m'avez permis de me reprendre en main.

La pluie continue de s'abattre violemment mais je ne me fais pas trop de soucis. Mon chauffeur arrive rapidement avec un parapluie pour m'accueillir. Il m'attendait, c'est certain. Je prends donc le parapluie pour me mettre à l'abri et pouvoir sortir sous la pluie. Je me retourne une dernière fois pour regarder mon futur rencard.

- Vous êtes un homme bien, n'en doutez plus.

Et sur ces derniers mots, je rejoins rapidement ma voiture.