Grueling care || Ft. Monster

Une journée comme les autres pour le petit diablotin qui ne semblait pas avoir perdu ses habitudes. Ce n’était pas l’explosion qui allait lui faire oublier ses habitudes. Les blessures et les difficultés, il en avait un peu trop l’habitude et ce n’était pas un danger comme celui-ci qui allait lui faire changer d’avis. Monster était toujours sur ses gardes, cherchant encore les problèmes lorsqu’il voyait qu’il y avait quelque chose qui clochait et qu’il n’aimait pas. Il n’était pas le plus aimé, connaissant son caractère et son agressivité, il fallait mieux l’éviter. Mais on dirait que les gardes semblaient toujours vouloir le chercher et ils savaient exactement à quoi ils pouvaient s’attendre. Prédictible ? Surement lorsqu’on le cherchait et qu’on le mettait en colère, tout comme à cet instant.

L’un des gardes avait eu envie de s’amuser un peu, mais sa proie avait été celui à qui on ne devrait pas chercher des noises. Une bouteille de cassée, les éclats de verres avaient virevoltés dans les airs alors que les poings continuaient de s’abattre que se soit sur le cobaye ou sur l’autre con qui avait cherché du renfort. Monster cracha du sang qui le gênait alors qu’il essuyait ses lèvres du dos de sa main « T’es assez lâche pour demander à tes amis de l’aide » Son rire toujours aussi sarcastique, surtout lorsqu’il s’agit de ces mauviettes. Monster les détestait plus que tout. Il ne pouvait pas les voir en peinture et lancer la bagarre était une grossière erreur.

Dans tous les cas, c’était devenu une habitude pour le cobaye, un quotidien qui ne cessait de se répéter. Et lorsque les autres arrivèrent, lorsqu’on embarqua Monster ainsi que l’autre pour qu’ils se fassent soigner, Monster s’agita encore pour résister, mais ils étaient bien plus nombreux et l’un d’eux en profita pour lui coller un bon coup au ventre pour qu’il arrête de faire son malin, ce qui eu comme reflexe de lui faire cracher du sang. Il grogna, il leur promis que ça ne s’arrêtera pas là.

Voilà qu’il fut emporté vers l’infirmerie en compagnie des agents. Monster préférerait retourner à son dortoir que de devoir encore subir cet enfer. Il préférait rester sur le champ de bataille que de devoir venir ici. L’odeur lui était insupportable. Ça lui rappelait des choses qu’il ne voyait que flou. Et lorsqu’il entra avec les autres, lorsqu’il pu voir la personne qui serait en charge de lui, les sourcils du cobaye se froncèrent. Depuis combien de temps ne l’avait-il pas vu ? Les agents n’avaient pas voulu le lâcher, même s’il continue de s’agiter pour qu’on le libère « Lâchez moi ‘spèces de connards » Il finit par les faire lâcher de force alors qu’ils finirent par enlever la pression. Il frotta ses poignets alors qu’il les regarde s’en aller.

Lorsqu’elle lui fit face, son regard se posa sur le sien. Na Yeong n’avait jamais été comme les autres avec lui, la trouvait au début assez louche, mais surtout ne sachant pas pourquoi il avait une sensation étrange au niveau de la poitrine, comme si son cœur manquait un bond à chaque fois qu’il la voyait. Il resta un moment à la regarder avant de finalement détourner son regard d’elle lorsqu’elle posa sa main sur sa joue. Sa main se posa sur son poignet pour l’enlever de sa joue. Inutile de dire qu’à ce moment, son cœur semblait s’emballer pour une raison qui lui était encore inconnue. Stupide cœur... Il finit par la dépasser, marchant donc vers un des lits libre. Inutile de le lui dire deux fois, il connaissait déjà le chemin. « Tu t’es décidée à remontrer ton visage par ici... » Depuis le temps qu’il ne l’avait pas vu lorsqu’il était dans le coin. Il s’était demandé si elle n’avait pas fini par quitter. « Je vais bien. Je n’ai rien de grave » En même temps, il n’avait jamais rien de grave, même quand il manquait d’un bras ! Monster n’était pas réputé pour exprimer ses ressentis ou ce dire ce qui lui faisait mal puisque dans tous les cas, à ce moment, c’était surement son organe vital qui semblait prendre le plus gros coup. « Je pensais que tu avais compris, depuis le temps, combien j’étais dangereux » Et pourtant, elle avait fait partir les gardes. Cette demoiselle allait surement finir par lui faire perdre la tête si elle continuait. « Tu aurais dû rester loin »

Pourquoi se sentait-il d’humeur boudeuse lorsqu’il avait pu revoir Na Yeong ? C’était toujours bizarre de la regarder en face et de voir la lueur dans ses yeux. Ce regard qui était si différent des autres. Son cœur ? N’en parlons pas. Il ne sait pas ce qui se passait avec lui à chaque fois qu’ils se trouvaient dans la même pièce, à chaque fois qu’elle devait le toucher pour le soigner. À leur première rencontre il avait fait obstacle de tout ce qu’il pouvait ressentir et l’avait transformé en colère. Une colère contre tout ce qui travaillait dans ce laboratoire. Haineux envers ces expériences à la con qu’on lui faisait subir. Haineux de s’être rendu ici, ne sachant ni comment ni pourquoi. Monster n’avait jamais réellement changé d’avis sur le sujet. Il détestait toujours cet endroit, mais pourquoi ne parvenait-il jamais à la détester elle ? Pourquoi durant cette absence, quelque chose en lui c’était sentit vide ? Lorsqu’il avait su qu’elle ne serait pas là, qu’elle était occupée, lorsqu’il avait pu comprendre qu’elle ne sera plus celle qui prendra soin de lui, une part en lui s’était mise en colère. Il s’était sentit abandonné. Il ne savait pas pourquoi toutes ces émotions qui à la base lui étaient inconnues faisaient surface. Pourquoi avec elle ?

Il y avait bien des questions dont les réponses lui étaient inconnues, et il aurait quand même aimé avoir ces fichues réponses. Malheureusement, il savait que ce n’était pas possible puisqu’il était cobaye et il devait obéir techniquement aux ordres de ces monstres. Alors comment se fait-il qu’un ange parmi ces démons soit piégé ici bas ? Il fut donc surpris de voir qu’elle était de retour, mais de toute façon qui était-il pour qu’elle le lui dise et l’informe ? Peut-être qu’au fond, il s’était senti mal. Comme s’il pensait l’avoir perdu, comme s’il pensait qu’il n’allait plus jamais la revoir. Il pensait que c’était la fin, mais non. Elle était là avec lui de nouveau. Monster était toujours aussi sec et franc. Malgré tout ce qu’il peut ressentir il n’avait jamais pu dévoiler ce que son cœur lui dictait. Tout comme il ne dira jamais où ca lui faisait mal. Même si ses blessures semblaient être une priorité, pour lui, sa peine était ailleurs. Et il ne savait pas pourquoi son cœur saignait à ce moment là. Il s’était assis sur le lit alors qu’il l’écoute, sans dire un mot de plus.

L’infirmière ne manqua pas non plus de lui pointer un défaut qu’il avait. Mais ça, il s’en fichait un peu. Monster n’était pas réputé pour dévoiler ses cartes, ni dire quand ça lui fait mal. Il ne le dévoilera surement jamais. « Si ce n’est pas moi, ça sera surement quelqu’un d’autre » Na Yeong n’avait jamais levé la main sur lui ou fait des choses abjectes, au contraire elle le traitait comme un vrai humain et non pas comme un animal, malgré les secousses qu’il avait pu lui faire durant leurs premières rencontres. Na Yeong le tuait d’une autre façon. Une manière silencieuse et pourtant bien plus dure que ces simples blessures qu’il avait. Et lorsqu’elle s’approcha de lui, son regard se remit sur sa silhouette et lorsqu’elle posa ses mains sur ses épaules, son regard fixa de nouveau le sien.

Son cœur ne cessait de battre la chamade alors qu’elle y mettait une pression pour qu’il s’allonge. Voulait-il lui faire du mal et de la frapper ? Surement pas... Du moins, pas à cet instant... Sa voix se perdait dans son esprit alors qu’il finit par l’attirer contre lui dans sa chute. Sa tête se posa sur le coussin alors qu’il tenait Na Yeong contre lui. Que faisait-il au juste ? Lui-même ne le savait pas, mais à ce moment, il avait envie de respirer la douce odeur de son shampoing et pouvoir sentir entre ses doigts la douceur de sa peau. « Je ne pensais plus te revoir » Dit-il dans un simple murmure alors que pour une fois, ne sachant pas pourquoi, il dévoila une de ses profondes pensées à la jeune demoiselle.

Monster avait attiré la jeune infirmière contre lui, la tenant comme un jouet qu’il ne voulait pas partager, comme s’il ne voulait plus jamais la lâcher de peur qu’elle ne disparaisse d’entre ses doigts, qu’elle ne parte loin de lui et qu’il ne la revoit plus. Tout comme ces semaines qu’il avait passé sans la voir. Ce n’était pas comme s’ils étaient amis, ou qu’ils se voyaient souvent, mais disons que depuis qu’il avait fait la rencontre de Na Yeong à l’infirmerie, il avait voulu la revoir de nouveau... Il avait voulu voir sa frimousse à l’infirmerie à chaque fois qu’il serait transféré ici pour ses blessures. D’une certaine façon, pour Monster, un lien s’était construit ou plutôt réparé ? Il ne savait quoi en penser exactement, mais ce qu’il savait, était surement qu’il avait voulu toujours voir la jeune infirmière dans le coin. C’était comme une sorte de rituel, un moment qu’ils devaient partager et qu’il devrait toujours l’avoir proche de lui. C’était devenu tellement inexplicable pour le cobaye qu’il n’avait plus à chercher pourquoi il pensait de cette manière. C’était tout simplement impossible pour lui de comprendre pourquoi elle, pourquoi elle lui faisait à chaque fois ressentir ce genre de choses qu’il ne comprenait pas, mais au fond, il était heureux. Pour une fois, Monster était heureux et ne l’était que lorsqu’elle était près de lui. Alors oui, il s’était inquiétée de ne plus la revoir, il s’était même senti rejeté... Trompé, trahis. Il s’était senti comme une vieille chaussette qu’on avait jetée et qu’on ne voulait plus rien avoir avec. C’était triste... Et il boudait. Oui. Au début, il avait boudé... C’était absurde, venant surtout d’un cobaye comme lui, mais voilà qu’il s’était comporté comme un petit enfant à la vue de cet ange.

Le jeune cobaye ne pouvait pas vraiment savoir ce que pouvait ressentir Na Yeong à ce moment. C’était surement bizarre pour elle, mais d’une façon, Monster s’en fichait un peu. C’était peut-être égoïste, mais il l’était. Et s’il la voulait dans ses bras, alors il fera tel. Il n’avait pas cherché à demander, à voir si c’était gênant... Il avait simplement voulu le faire et l’avait fait. Il n’était pas réputé pour demander la permission dans tous les cas. C’était dans sa nature. Et à ce moment, il avait simplement eu envie de la serrer contre lui. Se fut une sensation qu’il n’échangera pour rien au monde. Pour une fois, il se sentait complet, serein et calme. Il se sentait finalement d’une bonne humeur. C’était plutôt rare, mais Na Yeong avait cette façon de tout rendre merveilleux. C’était bizarre, mais Monster ne pouvait plus s’en passer. Son odeur s’imprégna dans ses narines et il eut un léger sourire aux coins des lèvres. C’était tout simplement un vrai paradis pour lui, ne sachant pas par quoi pouvait passer la demoiselle à cet instant. Si seulement il le savait... Si seulement il savait que celle qui se tenait devant lui était son véritable amour.

Les paroles de la demoiselle le rassuraient, d’une certaine manière, elle lui promettait qu’elle restera près de lui, qu’elle était son infirmière et par conséquent, elle ne le laissera pas. Il était un peu soulagé, même s’il savait qu’il ne devrait jamais faire confiance à ce genre de promesses. Mais cette seule idée lui faisait du bien, même si ce n’était peut-être qu’une illusion. Ça lui réchauffait un peu plus son cœur déchiré. « Je ne sais pas si je devrais te crois, mais » Il continue de la regarder dans les yeux, ne la lâchant jamais du regard « J’ai envie de te croire. » C’était surement la première fois qu’il disait ce genre de chose, surtout à un membre du personnel de cet enfer... Mais pour lui, Na Yeong était surement différente. Beaucoup trop différente « Mais tu devras travailler dur, pour avoir ma confiance la dessus... » Dit-il légèrement taquin, avec un sourire au coin sur la fin de sa phrase « De toute manière. Je ne te laisserais pas filer et me laisser seul ici » C’était dit, et il le pensait vraiment. Il ne pouvait imaginer ce que serait sa vie ici, sans elle... Sans qu’il ne la voit. Il avait déjà goûté à l’amertume de cet enfer lorsqu’elle était occupée autre part et il ne voulait pas recommencer.

Il hocha simplement la tête lorsqu’elle lui demande s’ils commencent. Ils étaient là pour ça au final, n’est-ce pas ? Monster resta alors allongé et finit par regarder un moment le plafond lorsqu’elle vint vérifier son état de santé. Monster ne ressentait pas vraiment la douleur et cette blessure n’était rien pour lui. Il allait donc laisser faire la gentille infirmière faire son travail, sans qu’il ne s’interpose.

Monster se trouvait à chaque fois perturbé lorsqu’il se trouvait en présence de la jeune infirmière. Il ne savait pas comment expliquer ce qu’il ressentait ni pourquoi son cœur battait si fort en sa présence, ne sachant comment mettre par des mots ce sentiment qu’il avait au fond de lui. Mais ce qu’il savait c’était que ce genre de chose était bizarre, perturbant, et il détestait par moment ce qu’il pouvait ressentir. Il savait qu’il n devait pas faiblir, qu’il ne devrait pas faire confiance à ces hommes et ces femmes, mais dans un autre sens, il ne pouvait pas mettre Na Yeong dans le même panier que ces êtres sans âme. Elle était différente et même lui, encore aveuglé par la colère, pouvait le voir. Elle n’était pas comme les autres, mais parfois, il aurait espéré qu’elle le soit que tout ceci n’était qu’un simple manège et qu’elle n’était là que pour manipuler. Mais plus il se trouvait en sa présence, plus celle-ci devenait de plus en plus accro. Il voulait la voir plus souvent, il voulait se mettre dans des situations comme celles-ci juste pour pouvoir regarder son beau visage et pouvoir sentir la bonne odeur de son parfum.

Le cobaye n’était plus maitre de ses mouvements lorsqu’il était en sa présence, ce qui l’effrayait au plus haut point. Il ne savait pas pourquoi il devenait plus doux, mais ce qui l’effrayait encore plus était surement ce sentiment qui grandissait en lui. Si jamais un jour il lui fera du mal sans qu’il ne le veuille vraiment, que fera-t-il à cet instant ? Il savait que c’était peut-être mieux, d’avoir de nouveau des distances, de pouvoir se dire que ce n’était que des bêtises. Mais au fond de lui, il savait que c’était faux et qu’il y avait quelque chose d’encore plus intense que cette réalité qu’il vivait.

Alors il la relâcha, après l’avoir enlacé, après avoir dit ce qu’il pensait. Elle l’avait quand même un peu lâché, il se sentait abandonner même comme une vieille chaussette si ce n’était plus. D’autres personnes voulaient prendre soin de lui, ou même prendre avantage de son état et du fait qu’il se trouvait dans cet endroit, mais Monster n’était pas un gentil toutou à qui on pouvait faire n’importe quoi. La jeune demoiselle semblait l’avoir bien compris depuis le temps et lui demanda même de lui promettre de ne plus se mettre dans ce genre de situation sinon son scientifique n’allait pas être content et prendra avantage de son caractère. « Je ne pense pas pouvoir te le promettre » Dit-il d’une voix ferme et de son ton naturellement froid et grave. Il était impossible pour lui de ne rien faire face à des injustices ou des picotements qu’on lui lançait « Je ne me soumettrais jamais à ce qu’ils veulent. Et mon scientifique peu se mettre ses expériences dans les fesses, ça m’est complètement égale » Ce n’était pas ce qui l’attendait qui allait l’effrayer. Il n’avait pas peur des résultats, pas peur de ce qui pourrait arriver si jamais il ferait un faux mouvement « Ils ont besoin de moi. Sinon... Ils ne seraient rien. » Dit-il en continuant de la regarder, voyant qu’elle était concentrée sur ce qu’elle faisait, mais refusait de le regarder lui. Il se demandait bien pourquoi... Et moi, j’ai besoin de toi, sinon, je ne serais plus rien. « De toute façon, mon absence serait surement un soulagement pour tout le monde. Voit le bon côté des choses, tu n’auras plus besoin de prendre soin de moi »

Monster parlait beaucoup et disait parfois des choses un peu absurdes. Mais c’était dans son caractère et il était bien trop impulsif pour peser ses paroles, ne sachant pas non plus que ce qu’il avait bien pu dire fera du mal à la jeune infirmière. Lui qui n’avait plus aucun souvenir de leurs belles journées et soirées passées ensemble, Monster savait qu’il y avait quelque chose de bizarre et qu’il était toute chose lorsqu’il se trouvait avec Na Yeong. Il ne savait pas pourquoi, encore, mais il savait que la jeune demoiselle avait une place spéciale dans son cœur. La première fois qu’il l’avait vu, des sentiments étranges s’étaient emparés de lui, le menant à être même violent envers la jeune femme. Il ne savait pourquoi, mais plus elle le touchait en le soignant et plus il voyait son visage et écoutait sa voix si douce, plus il se sentait un peu plus en paix avec lui-même. Il se sentait de nouveau en sécurité, mais avait cette peur si grande en lui. Avait-il peur pour elle ? Peur de ce qui pourrait bien arriver par la suite ? Il savait qu’il ne pourra se contrôler au moment voulu, et allait surement se haïr si jamais il lui ferait encore du mal.

Il ne pensait pas que ses paroles allaient ainsi la heurter, le prenant ainsi par les joues, ses mains si douces encadrant son visage, il ne pouvait simplement plus la lâcher du regard. Il pouvait voir cette tristesse qu’elle éprouvait au fond de ses prunelles. Qu’avait-il fait ? Il écoutait ses paroles et sa voix se perdait dans son esprit. Elle finit par le lâcher pour continuer de nettoyer ses mains. Monster ne dit rien pour le moment, ne comprenant pas pourquoi ce genre de chose arrivait et pourquoi avec elle ? C’était tout simplement inexplicable et Monster se sentait un peu con de ne pas trouver la réponse à ses questions. Il voulait la protéger, mais pourquoi ? La voir dans cet état le rendait triste et presque coupable de la faire sentir de la sorte. Elle continuait de clarifier tout en y mettant ses propres émotions. Lorsqu’elle remit son regard sur lui, Monster sentit son cœur manquer un battement. Son regard semblait bien plus triste et ses paroles pouvaient bien l’indique. Il se pinça les lèvres discrètement... C’était vraiment incroyable comment ce bout de femme pouvait lui faire sentir tout un tas d’émotions qu’il pensait être perdues « Je suis désolé » Dit-il calmement et de sa voix grave.

C’était surement la première fois qu’il se sentait impuissant, ne sachant ni quoi faire ni quoi dire. « Je ne veux pas te voir pleurer » Dit-il en revenant ainsi s’asseoir sur le lit. Il continuait de la regarder, passant légèrement ses doigts sur le bas de ses yeux, essuyant les quelques larmes qui avaient fini par rouler sous l’émotion « Je ne vais pas partir... Je vais rester là... Ils n’auront jamais le plaisir de pouvoir me voir au plus bas » Dit-il en voulant la rassurer. Monster était assez robuste et le fait qu’il soit encore là et devant elle après toutes ses expériences passées en étaient bien la preuve. « Et puis... La vie serait bien trop calme sans moi, n’est-ce pas ? » Il voulait la voir sourire de nouveau, ne pouvant plus supporter de la rendre si triste et voir ses larmes sur ses joues. « Je ne risque pas de partir loin » Du moins, pas sans elle.

Il avait dit des bêtises et il s’en voulait de l’avoir mis dans cet état. Son côté impulsif avait pris le dessus sur lui et Monster n’avait pas réellement calculé la gravité de ses mots et comment la jeune infirmière allait les prendre. Aussi personnel. Il n’avait pas su combien ses mots avaient pu être durs à écouter, surtout sortant de sa bouche. Le cobaye s’en excusait, à sa façon, ne voulant pas la voir dans cet état et avec cette mine sur le visage plus longtemps. D’habitude, il se fichait pas mal de ce que les autres pouvaient comprendre de ses mots, s’il avait rendu quelqu’un triste ou en colère à cause de sa franchise, mais quand ça revenait toujours à la jeune demoiselle, Monster changeait subitement de priorité. Na Yeong avait cette emprise sur lui qu’il ne pouvait simplement pas ignorer. Et s’il sait qu’elle était triste à cause de lui, il ne pouvait fermer les yeux sur ce qui s’était passé. Lorsqu’il s’agissait d’elle, Monster devenait une toute autre personne. Il ne savait si c’était quelque chose de bon ou de mauvais, mais lorsqu’il était avec la brune, il ne pouvait s’empêcher de sentir un moment de paix. Quelque chose qu’il n’avait jamais pu ressentir dans ces lieux.

Et lorsque le cobaye pu voir le sourire qui se dessinait sur les lèvres de la demoiselle de nouveau, il avait pris ça comme une victoire pour lui. Il hocha simplement la tête, souriant à son tour, le sourire de celle-ci assez contagieux. La voir triste le rendait fou, mais quand elle souriait c’était une toute autre sorte de folie. Il la laissa faire son travail, ne voulant plus bouger ou lui rendre la chose difficile, alors il était resté sur place le temps qu’elle termine ce qu’elle était en train de faire. Lorsqu’elle lui avoua qu’elle l’aidera à sortir d’ici si jamais il essayait, il marqua un instant de silence, la regardant de nouveau, avant de finalement avouer le fond de ses pensées « Si tu crois que je vais partir ici sans toi... Je ne vais pas les laisser te garder pour eux » C’était hors de question. Il voulait continuer de la voir, même si pour le faire, il devait la kidnapper et l’emmener avec lui « Tu viendras avec moi, n’est-ce pas ? » Sa question semblait si naïve.

Monster n’allait surement pas changer ses habitudes. Il n’arrêtera pas de battre ceux qui lui faisaient du mal ou qui l’irritaient. Ils étaient de bons punching ball pour lui et le cobaye était bien trop rebelle pour rester en place. « Je doute qu’ils me laisseront partir pour simplement te voir » Malheureusement, il ne pourrait sortir de son dortoir juste parce qu’il le voulait et se doutait que l’accès à l’infirmerie n’était pas aussi simple que ça « Merci. » Dit-il une fois qu’elle avait tout fini. Il posa son regard sur ses mains, maintenant qu’elle avait fini son travail. « Cette fois » Dit-il dans un léger murmure. Cette fois, il n’était pas allé fort, mais la prochaine fois... Il pourrait avoir une blessure bien plus grave que celle-ci. Le cobaye pouvait s’attendre à tout, et il le savait... Ils allaient finir par le tuer. Cette pensée le fit frissonner de tout son être, alors qu’il avait continué de regarder ses mains, se perdant dans ses pensées.