Plissant les yeux, il ne comprend pas du tout ce qu'essaie de lui dire Bélial, alors c'est ça ? Leur relation doit seulement se résumer à ça ? Il veut bien de lui seulement pour les baiser et les étreintes ? Il est.... Sa pute ? S'apprêtant à reprendre la parole, il est vite coupé par Bélial qui l'embrasse, une nouvelle fois. Poussant un large soupir, il le repousse assez voilement et se lève. Posant son regard sur lui, il sent une énorme tristesse l'envahir, mais il y fait abstraction, il décide juste de rire et de se baisser pour prendre son tee-shirt avant de lui lancer.

"Trouve-toi quelqu'un d'autre pour jouer ta pute."

Enfilant son tee-shirt encore mouillé, il ne prend pas la peine de regarder Bélial, non, c'est finit il a compris qu'il ne doit rien attendre de lui et comment lui en vouloir ? Il n'est plus Seung Min, c'est tout à fait normal, qu'il ne l'aime pas... Alors pourquoi est ce qu'il lui dit ce genre de choses ? Aaah, il s'est bien joué de lui... C'est sans doute pour cela qu'il se sent si bête à présent... Poussant un large soupir, il prend doucement le chemin de la sortie des douches. Ce qui s'est passé n'aurait jamais dû se passer. Il se sent si bête d'avoir cru qu'ils auraient pu avoir une relation normale et que, peut être, Bélial aurait pu tomber amoureux de lui comme Seung Min l'a fait.

Cette fois-ci il me repousse et malgré moi, je ne peux pas m’empêcher de lui adresser un regard rempli de contrariété. Pourquoi a-t-il fait ça ? Il n’a pas aimé les précédents ? Pour toute réponse, ou explication il me balance mon t-shirt à la figure avant de me dire quelque chose qui me rempli d’une colère que je ne saurais expliquer.
« Ta pute ? »
Un rire nerveux traverse mes lèvres alors que je me prends le visage entre les mains, me pliant presque en deux tant rire me fait mal.
« C’est toujours ce que tu dis quand ça devient sérieux entre nous, n’est-ce pas ? Vas-y ! Fuis comme la dernière fois en me lançant le mauvais rôle ! »
Je hurle presque ces paroles alors qu’il prend le chemin de la sortie. Qu’il aille au diable ! C’est toujours la même chose avec lui de toute façon. Je ne m’en souviens pas mais je le sens au plus profond de moi car cette scène sonne comme du déjà-vu.
« De nous deux c’est toi qui n’es pas honnête avec moi et c’est toi qui joues avec mes sentiments ! »
Je suis là, enfermé et privé non seulement de liberté mais également de mes souvenirs. Torturé et maltraité tous les jours, toutes les nuits. Et lui, il débarque dans ma vie comme on donnerait un coup de pied dans une fourmilière. Il me parle du passé, il se montre gentil, il me fait rêver et espérer tout en ravivant des sentiments oubliés puis il me laisse tomber.
« Tu sais quoi ? Casse-toi ! C’est toujours ce que tu fais de toute façon. Mais cette fois, ne revient pas ! Parce que si c’est pour que tu m’abandonnes à la première difficulté une fois dehors, je préfère encore rester ici ! »
Et sans réfléchir, je lui balance mon t-shirt mouillée et taché de sang. Je suis en colère et en même temps j’ai l’impression que quelque chose s’est brisé en moi. C’est la première fois que je ressens ça. Jamais depuis que je suis enfermé dans ce maudit labo, je n’ai eu envie de crier et de pleurer de cette façon. Mais qui est-il pour me faire ressentir ce genre de chose ? J’ai envie de le tuer et en même temps j’ai envie de l’embrasser et de le serrer dans mes bras. Je le déteste ! Et en même temps je crois bien que je l’aime.

Comment ça ? C'est toujours ce qu'il fait, plissant les yeux, il se retourne vers Bélial et le regarde là désemparé, restant là quelques secondes à le regarder, il sent son cœur se serrer. Il l'aime et pourtant, il le laisse dans cet état ? Poussant un long soupir, il ne tarde pas à se baisser pour prendre le tee-shirt au sol. S'accroupissant devant Bélial, il passe ses bras autour de son corps avant de le pousser vers lui pour le serrer tendrement contre lui. Passant sa main dans ses cheveux, il reprend doucement la parole.

"Bélial, est ce que tu veux que je t'aide ?"

Une dernière perche qu'il lui tend, s'il refuse, il le laissera faire sa vie ici sans le perturber davantage. C'est dans un dernier espoir qu'il se décolle de lui et qu'il plante son regard dans le sien. Esquissant un petit sourire, il remet en place l'une de ses mèches avant de reprendre la parole.

"Tu as besoin de repos, laisses moi te raccompagner à ta cellule."

Se levant, il tend sa main au brun, il ne veut pas de réponse immédiate, c'est une grande décision qu'il doit prendre et il préfère qu'il l'a prenne à tête reposée. L'aidant à se relever, il esquisse un petit sourire et s'apprête à embrasser sa joue, sauf que voilà, il s'arrête à quelques centimètres de cette dernière pour dériver sur ses lèvres. Un doux baiser dans lequel il ne cherche pas à avoir traversé ses lèvres, un baiser bien chaste qu'il ne tarde pas à rompre pour reprendre la parole.

"Je ne peux pas t'aider si tu me repousses, réfléchis cette nuit d'accord ?"

Le tirant doucement vers la sortie des douches, il se dirige vers la cellule du brun.

Il ne s’en va pas. Au contraire, il revient vers moi après avoir ramassé mon t-shirt que je lui avais balancé dessus un peu plus tôt. Alors que je pensais que nous allions continuer à nous disputer, Seong me prend dans ses bras. Surpris, je le laisse m’attirer vers lui et ferme simplement les yeux en sentant le contact de son corps humide contre le mien. C’est agréable et d’un seul coup je sens ma colère retomber alors que mes bras se referment sur son corps. Même si ce n’est pas raisonnable, j’aimerais que ce moment ne prenne jamais fin.

Quand il me demande si je veux qu’il m’aide, je ne réponds pas. Tout est si confus dans mon esprit. Je me suis toujours débrouillé seul et je n’ai jamais accordé ma confiance à qui que ce soit. Pas même à Oz qui a la réputation d’être mon complice dans tous mes mauvais coups. Ici, on ne peut finalement se fier à personne car on finit soit par être trahi, soit l’autre devient une faiblesse avec laquelle ces pseudos scientifiques s’amusent.

A mon grand regret, notre étreinte prend fin et je laisse Seong m’aider à me relever. J’acquiesce quand il dit qu’il va me ramener au dortoir. J’ai besoin de mettre des vêtements secs et de me reposer. Ce n’est pas temps l’expérience que j’ai subit ou mes blessures qui m’ont épuisé mais l’ascenseur émotionnel qu’on vit ensemble chaque fois qu’on se retrouve. C’est à la fois délicieux et difficile, à l’image de ce baiser qu’il me donne. J’aimerais qu’il ne prenne jamais fin et en même temps j’ai peur qu’il se fasse prendre et qu’on le blesse pour m’atteindre.

Alors qu’il me fait quitter les douches, je resserre doucement ma main sur lui pendant que l’autre caresse mes lèvres qu’il a embrassées un peu plus tôt.
« Qu’est-ce qui se passera quand on sera dehors ? Est-ce que tu resteras avec moi ? »
Je n’ai finalement pas répondu à sa précédente question mais j’ai besoin qu’il réponde à la mienne avant.