FORGET ME NOT ft; Heidi ♡

OOTD X Une soirée presque comme les autres. Son père lui avait bien fait comprendre qu’il devrait se bouger le popotin pour aller lui chercher des informations impératives. Cela ne pouvait pas attendre et Klaus s’imaginait bien qu’il n’avait pas d’autres choix. Lui qui pensait passer une soirée normale, voilà qu’il se mettait bien le doigt dans l’œil. Le jeune hacker ne voudrait pas subir la colère de son père, même s’il savait ce que cela pouvait parfois apportait à son fils. Il s’en fichait s’il revient vers lui avec des blessures ou autre. S’il avait l’information qu’il voulait, il le remerciait, mais lorsque celui-ci revenait les mains vides, la punition n’en sera que plus sévère. Alors depuis qu’il était jeune, il savait parfaitement ce que son pere voulait et faisait en sorte de satisfaire ses envies. Depuis le temps, Niklaus se fichait bien de ce qui pourrait bien se passer durant ses petites missions puisqu’il n’y avait que le résultat qui comptait. Il avait encore le petit cadeau qu’on lui avait laissé la dernière fois sur le visage. Sa lèvre inferieure prenant son temps pour guérir suite aux coups qu’il avait reçu des hommes de main d’un homme qui travaillait contre son père. Ce n’était qu’un petit exemple parmi les millions qu’il pouvait compter un à un.

Il s’était alors levé pour se diriger vers les lieux. Un endroit qui devenait des plus ordinaires pour lui puisqu’il retrouvait souvent les informateurs dans ce genre de place et le plus souvent, il était surpris par l’identité de ceux-ci. Tout comme ce soir, il ne se doutait pas que celle-ci serait une jeune femme. Ce n’était pas non plus la première fois que son père le mettait dans ce genre de situation. Certaines le retenaient par leurs griffes, ne voulant pas qu’il parte sans avoir quelque chose en échange de leurs informations et le plus souvent, c’était toujours la même chose. Klaus espérait que cette fois-ci serait différent puisqu’il avait vraiment envie de partir tôt, ayant bien d’autres choses à faire. Mais la discussion continua pour des heures, Klaus ayant eu ce qu’il était venu chercher au final, il la quitta avec un sourire bien que celle-ci essaya de le retenir pour boire encore quelques verres avec elle et surement finir la soirée dans un autre endroit. Mais il refusa, calmement avant de se retourner pour partir.

Les mains dans les poches, il essaya de passer entre les gens qui dansaient et qui riaient, semblant un peu trop ivre pour comprendre ce qui se passait. C’est alors que son épaule heurta celui d’une autre personne, une femme « Regarde où tu marches, c’est pas si difficile » Et lorsqu’il se retourna pour regarder qui il avait heurté, il se figea sur place. Était-ce possible ? Heidi ? ... Est-ce qu’il était en train de rêver ? Il avait peut-être un peu trop bu. Mais pourtant il avait l’habitude de boire bien plus que ces quelques verres et shots.

OOTD X Ce n’était pas le genre d’Heidi de passer la soirée dans ce genre d’endroit, mais un de ses collègues à l’hôpital lui avait proposé de venir et elle n’avait pas osé dire non. Sûrement que la jeune femme avait regretté au moment où elle avait passé la porte : le bruit, les gens tous agglutinés… elle ne rêvait que de se retrouver chez elle, avec une tisane bien chaude à la main, et le silence environnant. Théoriquement, ce « chez elle » n’était pas encore sa propriété : après tout, elle logeait encore chez Jongdae, faute d’avoir trouvé un appartement à son goût. Peut-être était-elle trop difficile, ou peut-être appréciait-elle réellement de partager la vie du chef de l’hôpital, dans tous les cas, elle ne voulait pas rester éternellement pour ne pas finir par le déranger.

Cela fait bien une heure qu’elle est là et sa tête lui fait déjà mal. Quittant le groupe d’amis avec qui elle est venue, Heidi se dirige vers le bar et regarde, un peu perdue, la liste des boissons. L’alcool, elle n’aime pas vraiment ça, mais la curiosité fait que, sur le moment, elle a envie de commander quelque chose au hasard, juste pour voir. Demandant finalement au barman de choisir pour elle (budget illimité, indique-t-elle au passage), la jeune femme attend tranquillement qu’on lui serve son verre. Le tabouret à côté d’elle est libre, et malgré tout, ce fait là seulement la rend nerveuse : elle craint qu’un homme ne s’y assoie et tente de lui faire la conversation. Elle n’a pas la tête à ça, pas ce soir, alors qu’elle a passé la journée dans des papiers compliqués et à gérer des patients. Elle ne peut s’empêcher de se promettre intérieurement de respecter ses limites la prochaine fois, mais peut-être qu’elle ne pourra pas s’autoriser de dire non non plus, si on lui redemande.

Le verre arrive. Heidi en prend une gorgée et fait une grimace. C’est fort, et ce n’est pas du tout bon au goût. Seulement, elle ne veut pas vexer le barman, alors elle essaie de discrètement finir le verre qui, heureusement, n’est pas très rempli. Sa gorge la brûle et elle se relève, se disant qu’il n’y a plus rien à faire d’autre qu’appeler un taxi pour rentrer. Elle tente de se frayer un passage entre les gens, n’ose pas élever trop la voix pour leur dire de se déplacer (elle doute qu’ils entendent quelque chose de toute façon), et tente de se glisser sans déranger personne. Elle finit pourtant par heurter l’épaule de quelqu’un se retourne de façon précipitée, s’incline en fermant les yeux, en s’excusant. La remarque qu’on lui lance ne fait que la rendre un peu plus coupable, et sa poitrine se serre.

Elle a déjà les larmes aux yeux lorsqu’elle se redresse, osant enfin poser un regard sur la personne qui lui parle aussi durement. Elle cligne des paupières. Est-ce que je suis en train de rêver? Il n’y a pourtant aucune erreur possible. Cela a beau faire des années qu’elle ne l’a pas vu en chair et en os, elle le reconnaît, malgré, aussi, son changement physique évident. Ses lèvres s’entrouvrent dans la surprise, et après s’être dit qu’elle doit avoir l’air vraiment débile comme ça, Heidi les ferme rapidement. Qu’est-elle sensée dire ? Elle avait pensé essayer de le retrouver depuis son arrivée à Seoul mais honnêtement, elle n’avait jamais eu le courage. L’idée qu’il ne veuille pas la voir lui faisait trop peur et l’avait poussé à procrastiner indéfiniment.

Alors qu’elle ouvre les lèvres à nouveau histoire de dire quelque chose, n’importe quoi, un homme passant à côté la percute et la fait perdre l’équilibre. Elle tente bien de se raccrocher à la chemise de Niklaus par automatisme, mais ses fesses viennent bientôt trouver le sol. La honte vient la prendre toute entière. Lâchant précipitamment le jeune homme, elle n’a même pas la force de se relever, espérant plus fort que tout qu’il se soit éloigné pour ne pas assister à cette scène humiliante.

OOTD X Était-il en train de rêver ? Ce fut la première pensait qu’il eut lorsqu’il posa son regard sur le doux visage de la jeune demoiselle. Elle était toujours aussi petite, mais c’était normal, Klaus était plus grand que la normal, surtout dans ce pays. En Allemagne, sa taille était normale aux yeux de tous, mais ici, c’était différent et cette différence n’était qu’encore plus mignonne maintenant qu’il avait la jeune femme sous les yeux. Mais comment pouvait-elle être ici ? Il n’avait rien reçu de sa venue. Son père aurait-il oublié de l’avertir ? Le père de la demoiselle n’avait-il rien dit ? Impossible. Sachant que sa fille serait au pays, le père aurait dû dire quelque chose surtout envers Klaus. Mais maintenant, la surprise était bien trop grande pour qu’il puisse dire quoi que se soit. Klaus espérait que cela ne soit pas simplement le fruit de son imagination mais que la jeune femme soit vraiment ici. Elle lui avait manqué. Tellement.

Mais maintenant n’était pas le temps des retrouvailles puisqu’il pu voir aussi derrière celle-ci de l’agitation. La femme avec qui il parlait il y avait quelques minutes semblait avoir gardé son regard sur lui et n’avait pas aimé le rejet. Klaus avait bien d’autres choses à faire, surtout avec les informations qu’elle lui avait données. Il ne pouvait donc pas rester ici longtemps, mais ne pouvait pas non plus laisser sa brune seule, maintenant que l’autre l’ait vu avec lui. Ils n’allaient pas la laisser tranquille et il se doutait que ce genre de femme ferait tout pour arriver à ses fins. Il ne pourrait jamais se pardonner s’il arrivait quelque chose Heidi à cause de lui.

Et lorsqu’elle trébucha à cause d’un faux pas suite à son contact avec un autre homme, Klaus lâcha un soupire avant de se baisser vers elle. Il posa ses mains sur ses épaules et ce contact seul fut en sorte de le ramener à la réalité. Il l’avait touché et elle n’avait pas disparu. C’était bien elle. C’était bien Heidi. Il posa alors de nouveau son regarde sur elle « Lève-toi, on doit partir. Vite » Il l’aida donc à se relever et regarda derrière elle « Ne te retourne pas » Il la prit par le poignet pour qu’ils puissent rester ensemble et sortir assez vite de cet endroit alors qu’il voyait les hommes de mains de l’autre femme les suivre.

OOTD X Il lui adresse la parole. Encore sonnée, Heidi ne sait pas vraiment quoi faire, son corps ne réagit pas, mais heureusement, Niklaus vient poser ses doigts contre elle pour l’aider à se relever. Tout va trop vite : elle ne comprend pas de quoi il est en train de parler, pourquoi il y a une telle impatience dans sa voix. Automatiquement, son corps réagit à ce ton : son cœur s’accélère. Pourquoi doit-elle partir avec lui ? Pourquoi n’a-t-il même pas le temps de lui dire bonjour ? Au moins elle en a la preuve : c’est bien lui. Elle n’en doutait pas mais craignait encore que ce ne soit qu’une illusion. Les doigts qu’il vient enrouler autour de son poignet sont assez pour la faire redescendre sur terre : tout ça est bien réel… et incompréhensible. Ne pas se retourner ? L’envie de le faire aussitôt la prend, mais heureusement, elle n’en fait rien. Son corps se tend entièrement d’anxiété, elle se mord l’intérieur de la joue un peu trop fort et tente de marcher au moins droit pour sortir du bar. Mais bon dieu, dans quoi s’est-elle fourrée ? Est-elle, peut-être, en train de rêver au chaud dans son lit ?

« Tu... » elle commence à parler et s’arrête. Peut-être que ce n’est pas le bon moment, là, pour ouvrir la bouche. Elle ne sait pas ce dont elle a le plus envie : qu’il la reconnaisse et agisse comme s’il était heureux de la voir, ou qu’il explique juste pourquoi il la tirait de cette façon en dehors de l’établissement. L’air froid de l’hiver vient bientôt la frapper violemment au visage, et peut-être que c’est ça qui lui donne le courage de dire un mot. « Klaus... » souffle-t-elle entre ses lèvres. Ça fait tellement longtemps qu’elle n’a pas dit son nom. Son cœur bat douloureusement, et l’anxiété ne quitte pas ses veines. Puisqu’il ne lui explique rien, son cerveau s’en charge à sa place. Comme elle est loin d’imaginer ce qui a bien pu se passer dans l’établissement, elle se dit qu’il est énervé contre elle, qu’il la tire loin parce qu’il a honte d’être vu avec elle en public, ou encore autre chose d’aussi absurde. « Tu… stop… où est-ce que tu m’emmènes... » finit-elle par lancer en tentant de tirer sur son bras, craignant le pire.

OOTD X Il espérait qu’elle ne se retournera pas, même si pour le coup, il se doutait qu’elle comprenne ce qui se passe en réalité. Tout devait être si flou dans sa tête, même dans la tête du plus vieux ce n’était pas si facile que ça. Klaus ne pensait pas lui tomber dessus. Pourquoi maintenant ? Pourquoi dans cet endroit et dans cette situation affreuse. Il préférait ne rien dire pour le moment, mais lui faisait bien comprendre le danger suite au ton qu’il prenait. Sévère, froid. Cela n’avait pas changé depuis son départ et depuis le moment où le père de la jeune demoiselle lui avait bien fait comprendre de ne plus être proche de sa fille ou de la mêler de leurs affaires. Il avait peur qu’Heidi ne tombe dans une situation bien plus dangereuse que celle-ci, mais heureusement il était là pour la protéger et pour la sortir d’ici. S’il lui arrivait quelque chose, c’était sa faute et non pas celle de la jeune demoiselle. Tout ne serait que sa simple faute. Et il ne pouvait se pardonner si jamais il lui arrivait quelque chose à cause de lui. Il la prit ainsi par le poignet pour qu’elle le suive, contre son gré certes, mais il n’y avait pas d’autre choix à faire. Il ne l’avait même pas salué, n’avait posé aucune question puisque pour le moment, ils devaient sortir de là le plus vite possible.

Klaus essayait de se frayer un chemin parmi la foule, mais faire aussi en sorte qu’il perde les hommes qui le suivaient. Il ne voulait pas qu’ils les retrouvent même s’il pensait bien qu’ils étaient assez doués pour les traquer de nouveau. Et Heidi n’était pas complètement idiote non plus, voulant comprendre ce qui se passe et essaya même de lui faire lâcher la pression qu’il avait mise sur son poignet. Et lorsqu’ils furent dans un endroit où Klaus pouvait la lâcher, voilà qu’il le fit. Ils étaient presque arrivés au parking, là où le jeune homme avait garé sa voiture. Il la lâcha d’un coup puis se retourna vers elle « Il n’y a rien à comprendre. Je ne risque pas de te kidnapper, alors calme toi » Il la regardait dans les yeux, essayant de garder ce masque qu’il portait toujours en sa présence alors qu’au fond, il voulait la prendre dans ses bras et lui avouait à quel point elle lui avait manqué, à quel point elle avait grandi et changer. Mais le temps s’écoulait et ils ne devraient pas rester là plus longtemps « Si tu tiens à ta vie je te conseille de me suivre » Il voyait bien les hommes se frayer de nouveau un chemin au loin pour qu’ils puissent les retrouver. Il attira la demoiselle vers lui, faisant en sorte que le dos de celle-ci soit collé à son torse alors que de sa main, il tourna délicatement son visage en direction des hommes pour qu’elle puisse les voir « Soit tu grimpes dans la voiture, soit je te laisse te débrouiller avec eux. Tu choisis » Dit-il en murmurant ses paroles puisqu’il était assez proche de son oreille pour le faire. Il ne comptait pas non plus lui laisser le choix de rester ici, mais faire en sorte qu’elle pense qu’elle ait le choix était assez amusant pour lui. Il la lâcha alors, attendant « Tic... Tac » Insinuant qu’elle n’avait pas trop de temps pour réfléchir.

OOTD X Heureusement, Niklaus finit par la lâcher. Heidi ramène rapidement son poignet contre elle et le masse légèrement, même s’il ne lui a aucunement fait mal en la tirant. Son visage marque clairement son incompréhension, sa nervosité, sa peur. Une petite colère, pourtant, vient gronder en l’entendant lui ordonner de se calmer. Est-ce que ce n’est pas normal d’avoir une telle réaction ? Il ne lui dit absolument rien, il lui fait peur, n’a-t-il pas le temps de lui expliquer la situation en une phrase ? Et le ton qu’il emprunte envers elle… ne peut que la rendre un peu plus en colère, un peu plus triste. Il est si froid, comme juste avant qu’il ne parte d’Allemagne. Heidi se rend compte à quel point elle s’est fourvoyé en imaginant un accueil en grandes pompes. Pourquoi était-elle venue dans ce satané club ? Il lui est si douloureux de voir Klaus à nouveau, le regard si détaché, et sans avoir l’air d’être content de la voir. Elle aurait dû s’y attendre, mais ça fait toujours mal.

Tenir à la vie ? Il reste vague mais ne faut qu’augmenter sa nervosité. Une petite exclamation lui échappe lorsque Niklaus l’attire à lui. Dans d’autres circonstances, elle aurait été contente d’être aussi proche de lui : mais les hommes qu’elle aperçoit au loin, et toute cette situation, l’empêche de se sentir à l’aise. Elle souffle doucement, sans rien dire, et comprend, au moins, que suivre Klaus est dans son meilleur intérêt. Mais pourquoi la suivre, elle ? Pourquoi le suivre lui, même ? Dans quoi s’est-il fourré ?

« Arrête. » finit-elle par lancer pour qu’il cesse de jouer de la sorte. Heidi fait le tour de la voiture sans demander son reste et entre du côté passager, le corps tremblant. Elle ne peut attendre que Klaus fasse de même et se place du côté conducteur, avant d’ouvrir les lèvres à nouveau. Elle a envie de lui crier dessus, de lui dire qu’il pourrait être plus doux, qu’elle n’a rien fait de mal, qu’elle n’a pas envie d’être mêlée à ces histoires, mais au final, rien ne sort. A quoi bon ? Ce n’est pas comme si ses mots pouvaient changer son avis. « Tu m’aurais laissée, vraiment ? » finit-elle par souffler. Elle a un semblant d’espoir : qu’il tienne encore à elle, d’une manière ou d’une autre. Elle serre les poings. Ses doigts tremblent encore. « j’espère que tu me ramènes chez moi, au moins. » lance-t-elle en tournant le visage à l’opposé de lui, bien décidée à lui montrer son mécontentement.

OOTD X Heidi tenait une place bien spéciale dans le cœur du jeune hacker, mais c’était normal non ? Il la connaissait depuis qu’ils étaient jeunes, il connaissait tout d’elle, ou presque. Se comporter ainsi avec elle ne l’enchantait pas non plus, mais il se disait que c’était mieux ainsi. Il se voilait bien la face même s’il ne trouvera surement jamais une autre manière. Le détester et ne plus vouloir le revoir, voilà ce qu’il devait faire. Il en était pour la sécurité de la jeune demoiselle, même si pour le coup, ça lui faisait aussi mal que la demoiselle qui boudait surement. Il ne savait si elle était là seule, si sa famille était venue avec elle ou non, mais Klaus n’avait pas eu de nouvelles de son père que cela soit sur l’arrivée de la demoiselle, ou même de sa famille ou son père. Il espérait sincèrement qu’elle soit là seule et non pas avec son père. Klaus se sentirait un peu moins enchainé.

Il n’aimait pas se comporter ainsi avec elle, mais il le devait. Klaus lui faisait bien voir le danger qui approchait à grand pas et lui laisser ainsi le plaisir de choisir pour la suite. Un fin sourire se dessina alors sur le coin de ses lèvres, alors qu’il grimpe finalement dans la voiture. Elle avait bien choisi, bien qu’en réalité, il n’y avait pas eu d’autres choix depuis le début. Si elle avait refusé, il aurait fait en sorte qu’elle monte dans cette fichue voiture et qu’ils partent loin de tout ça. Klaus avait eu ce qu’il cherchait ici et n’allait pas mêler encore plus la demoiselle à ses problèmes. Sa question montrait bien la confiance qu’elle avait en lui, bien qu’il pensait surement que celle-ci s’était fanée de plus en plus durant les années. Il passa rapidement sa main sur la ceinture de la demoiselle pour la lui mettre, son visage assez proche du sien, de sorte à ce qu’il la regarde dans les yeux « À ton avis ? » Il n’avait pas à le dire, mais il était vrai que Klaus ne jouait pas de la sorte. Il n’aurait jamais laissé un homme poser la main sur elle. Il ne l’aurait jamais abandonné seule.

Le hacker ne perdit pas de temps avant de démarrer, sortant ainsi du parking et roulant loin de cet endroit, et des problèmes. « Je pensais plutôt te ramener chez moi, mais si tu insistes de te ramener à la maison... » Il ne connaissait pas où elle vivait, n’ayant pas eu le temps de faire proprement les retrouvailles « Donne-moi juste l’adresse » Il porta un instant son attention sur elle avant que celle-ci ne soit de nouveau sur la route, pouvant voir qu’elle boudait, en colère surement... Il ne pouvait pas la blâmer, elle avait tout le droit de le faire. Ce n’était pas une situation des plus plaisantes, surtout pour des retrouvailles qui ne semblaient pas comme telles.

OOTD X Lorsque Klaus se penche vers elle pour lui attacher sa ceinture, Heidi se fige. Pourquoi continue-t-il à se rapprocher aussi proche d’elle, physiquement parlant ? Elle hésite entre l’envie de lui faire un câlin, pour lui montrer à quel point il lui a manqué toutes ces années, et lui foutre une baffe. Il faut croire qu’elle est plutôt en colère, là, même si en général, une Heidi en colère ressemble plutôt à un enfant de quatre ans en train de faire un caprice. Elle ne veut pas tenter de comprendre ce qui se passe en Niklaus. Peut-être devrait-elle se le dire : qu’elle ne le connaît plus. Que l’ami avec qui elle a grandi est une autre personne de l’homme qui s’est progressivement éloigné d’elle, pour finalement l’abandonner, et la retrouver ce soir.

La ramener chez lui ? Non et puis quoi encore ! Elle s’apprête à lui dire qu’il est hors de question qu’il la ramène chez lui, et puis elle réfléchit, laisse le silence s’étirer, un peu. Elle n’habite pas seule, après tout : il y a Jongdae. Est-ce que ces personnes qui les suivent pourraient venir jusqu’à leur appartement ? Et s’il arrivait quelque chose à son ami, ou encore pire à sa fille, à cause d’elle ? Heidi vient se mordre la lèvre, en proie aux doutes. Non, elle ne peut pas risquer ça, même si l’alternative est effrayante. Aller chez Klaus… « Non. Ramène moi chez toi. » lance-t-elle directement finalement avant de laisser échapper un soupir. « J’apprécierais, tout de même, de savoir pourquoi ma vie est en danger » ajoute-t-elle tout de même, risquant un regard en coin en direction du jeune homme. Malgré tout, elle n’arrive pas à garder seulement de la colère dans la voix. Ce serait un mensonge de dire que l’avoir à côté d’elle ne lui provoque pas plein d’autres sentiments. Après tout, elle avait été amoureuse de lui longtemps, et il avait été son meilleur ami. Heidi ne sait pas trop ce qu’elle ressent pour lui à présent, mais elle ne peut pas oublier le passé comme ça, contrairement à ce qu’il semble avoir fait. « Tu es encore pire qu’avant. » ne peut-elle s’empêcher de marmonner en croisant les bras, avec une mine boudeuse.

OOTD X Klaus était tranquille pour le moment. Ils avaient pu filer à temps, même si rien n’empêchait les autres de les retrouver. Il gardait cependant les yeux sur la route et sur ses arrières pour voir s’il y avait une activité suspicieuse sur la route, mais on ne dirait pas. Il était assez rapide pour filer et il avait eu un bon reflex. La jeune demoiselle l’avait aussi aidé en prenant sa décision de façon assez rapide, ce qui était une bonne chose. Son attention se posait quelques instants sur Heidi, par moment, gardant quand même sa concentration sur la route pour ne pas se jeter dans un piège qui pourrait bien leur couter cher. Il ne voudrait donc pas que la demoiselle soit mêlée à ses histoires.

Il ne pensait pas qu’elle accepterait qu’il la ramène chez lui et il avait bien compris qu’elle avait marqué une pause pour réfléchir. Il ne savait où elle habitait, ce qu’elle faisait ici... Il ne savait rien pour le moment mais se doutait qu’il le saura tôt ou tard. Un fin sourire s’était dessiné sur ses lèvres alors qu’elle avait donc décidé d’accepter son invitation. Il était certain que la ramener chez elle pourrait être aussi une grave faute puisqu’il ne l’aura pas sous les yeux et donc ne saura pas si elle ira bien après qu’il soit parti. Au moins maintenant, il aura la conviction qu’il n’allait rien lui arriver. Il hocha simplement la tête pour sa réponse, mais en ce qui concerne la suite... Il ne pourrait pas vraiment lui dire les choses telles qu’elles étaient. C’était impossible. Et pour répondre donc à sa question, il garda son ton neutre, quoiqu’un peu froid « Tu as l’habitude de tomber au mauvais endroit, au mauvais moment. Sauf si je me trompe ? » Klaus n’aimait pas parler ainsi avec elle, mais quand elle était dans le coin, il fallait qu’il garde son masque. Celui que le père de la jeune demoiselle avait forgé pour lui.

La jeune demoiselle n’appréciait pas et il pouvait comprendre. Klaus aurait pu rire à voir sa réaction, mais il lui répondit quand même puisqu’il avait entendu ce qu’elle était en train de dire sur lui « C’est déjà bon à savoir » Que son caractère ne lui plaisait pas, qu’elle devrait simplement le fuir. Il n’avait même pas pu la regarder alors qu’il lui parlait, ne pouvant surement pas faire face à son regard alors qu’il lui parlait de cette façon... Elle était trop précieuse pour lui et Heidi pourrait être surement de loin son unique point faible. Sa famille ? Il s’en moque totalement... Mais lorsque les choses rattrapent la jeune demoiselle, Klaus n’était plus lui-même.

La pluie commençait à tomber et Klaus était presque arrivé chez lui. Il lâcha un léger soupire, se garant au final au parking. Les autres ne semblaient pas l’avoir suivi, ce qui était bon signe, même s’il restera sur ses gardes pour quelques temps « Ne descend pas, attend que je t’ouvre » Il n’avait malheureusement pas de parapluie, mais il ne voudrait pas qu’elle attrape un rhume à cause de lui quand même. Il sortit donc de la voiture, cherchant sa jacket pour ouvrir finalement la porte pour qu’elle puisse sortir, déposa sa jacket sur la tête de la jeune demoiselle « Ne restons pas longtemps dehors, on devrait courir vers l’intérieur »

OOTD X Elle déteste la façon dont elle lui parle. A chaque fois qu’il ouvre les lèvres, un frisson d’horreur lui prend, à penser que cet homme est son Klaus d’autrefois. Pourquoi joue-t-il la comédie de cette façon ? Ou est-ce qu’elle se mure dans des illusions, à penser que Klaus, son Klaus, n’est pas comme ça ? Heidi ne peut empêcher la tristesse de la prendre tout entier, remplaçant peu à peu la colère ressentie plus tôt. Au final, elle ne parle pas beaucoup durant le trajet en voiture, n’ayant plus la force de répondre à ses paroles froides. En regardant la ville de Seoul par la fenêtre, la jeune femme ne peut s’empêcher de penser à des temps lointains. Quand a-t-elle vu son sourire pour la dernière fois ? Un vrai, beau, sourire… ça lui manque. Tellement.

Lorsque la voiture finit par ralentir, Heidi est toute prête à sortir avant que Klaus lui interdise de le faire. Se mordant l’intérieur de la lèvre de frustration, la jeune femme se laisse toutefois faire, imaginant qu’il doit y avoir, à l’intérieur de sa tête apparemment remplie de choses compliquées, une bonne raison pour cette demande. Lorsqu’enfin la porte s’ouvre, c’est avec surprise qu’elle sent la veste de Klaus venir la couvrir. L’odeur, si familière, qui lui avait tant manqué, manque de lui faire monter les larmes aux yeux. Pour ne pas pleurer, elle se mord un peu plus l’intérieur de la lèvre jusqu’à en avoir mal. Elle mourrait de honte de pleurer devant Klaus, alors même qu’il lui montre depuis qu’ils se sont revus à quel point il semble l’avoir oubliée.

Suivant ses conseils, Heidi trottine jusqu’à l’entrée de l’appartement, heureusement sans trébucher, pour une fois. Grâce à la veste de Niklaus, elle est complètement sèche : et en plus le coeur battant, à cause de son odeur, et à cause de sa proximité. « Merci... » marmonne-t-elle en prenant la veste entre ses doigts et en la lui tendant. Alors, c’est dans cet immeuble qu’il habite ? L’appartement de Jongdae n’est pas dans le même quartier. En vérité, Heidi ne connaît pas vraiment ce coin, et puis même si elle le connaissait, il serait plus probable qu’elle ait oublié, avec son sens de l’orientation plus nul que jamais. Elle s’éclaircit la voix, d’un air gêné. Elle n’aime pas qu’il ait à tout mener : mais après tout, Heidi ne sait pas du tout où est son appartement. Sûrement qu’au chaud, elle se détendra un peu plus, mais là aussi, c’est peut-être s’avancer trop vite. « Tu n’avais pas besoin » remarque-t-elle pourtant avec une petite moue, en baissant le regard. Laissant Niklaus la mener en direction de son appartement, elle ne peut s’empêcher de remarquer, avec nostalgie, que « ça fait longtemps qu’on a pas fait de soirée pyjama » avec un sourire, qui meurt bien vite, en se rappelant où ils en sont à présent. « mais je suppose que toi, tu ne penses plus jamais à ces moments là... »

OOTD X Comme si la situation n’était pas déjà assez tendue comme ça, voilà qu’il pleuvait des cordes. Klaus essayait toujours de garder son sang froid dans toutes les situations et maintenant qu’il était en présence de la jeune demoiselle, c’était un peu difficile pour lui. La façon dont laquelle il lui parlait ne plaisait pas à la jeune femme et à lui non plus. Il n’aimait pas comment il s’adressait à elle, mais il le faut. Il savait qu’il serait mieux pour elle qu’elle le déteste si cela pouvait lui apporter par la suite un semblant de bonheur... Il espérait, mais en réalité cela n’apportait que de la peine pour elle et pour lui. Il tenait encore bon pour le moment.

Sortant de la voiture, il fit en sorte de protéger la jeune femme de la pluie, le temps qu’ils arrivent à leur destination. Les cheveux et les habits mouillés, il lâcha un soupire de satisfaction lorsqu’il entra dans le hall de l’immeuble. Portant sa main dans ses cheveux, il les ébouriffa légèrement pour faire en sorte de faire partir l’eau de ses cheveux, bien qu’après cette douche naturelle, il fallait bien qu’il prenne une autre bien plus propre. Klaus prit sa veste, regardant la demoiselle qui semblait quelque peu intacte. Il pencha doucement la tête, s’abaissant vers elle pour diminuer l’espace entre les deux « Ça serait dommage que tu attrapes un rhume » Il prit sa veste donc, s’éloignant pour se diriger vers l’ascenseur, montant l’étage de son appartement. Les mains dans les poches, le commentaire de la jeune demoiselle ne l’avait pas laissé sans émotion puisqu’il pouvait comprendre dans ses paroles que l’image qu’elle avait de lui se détériorait peu à peu. Depuis toutes ces années, il était normal au final, n’est-ce pas ? C’était tout ce que son père voulait, non ? Alors pourquoi sentait-il son cœur se serrer et sa gorge se nouer ?

Klaus déglutit difficilement, regardant devant lui avant de porter son attention de nouveau sur elle. Il marqua une pause alors qu’il semblait perdu dans ses pensées et son regard perdu sur le beau visage de la jeune femme « Si tu as envie de rester, je serais content que tu le fasse » Dévoila-t-il au final. Il regarda de nouveau devant lui, se mordant l’intérieur de sa joue. Prenant ses clefs, arrivant à l’étage, il ouvrit la porte et alluma les lumières « Je te présente mon chez moi, fait comme si tu étais à la maison... » C’était normal au final, depuis le temps qu’ils se connaissaient, Heidi était chez elle et Klaus ne voudra autrement « Tu as faim ? Ou tu as envie de boire quelque chose peut-être ? » Il  lâcha un éternuement qui le fit grogner par la suite. Ce n’était pas le bon moment.

OOTD X Content qu’elle reste ? Le sourire d’Heidi ne peut, à ce moment là, que se transformer en un avec un peu de doute. Depuis leur rencontre dans ce bar, il ne lui a pas une fois exprimé son contentement, que ce soit avec des mots, ou par son attitude. Alors doit-elle le croire ? Elle en a envie, elle en a tellement envie, mais tout lui indique qu’il lui ment sûrement. Ce n’est que silencieusement que la jeune femme peut le suivre, arrivant dans son appartement qu’elle observe quelques instants, avant de reporter son attention en sa direction. Comme chez elle ? Encore quelque chose qui la fait sourire tristement. C’est étrange, mais Klaus lui donne des signes très contradictoires. Comme s’il n’en avait rien à faire d’elle, mais s’accrochait toujours à elle en même temps. Quelle était la vérité ? Est-ce qu’elle lisait trop dans ses mots, parce qu’elle espérait qu’il reste un semblant d’affection à son égard au fond de son cœur ? C’est dangereux. Elle ne veut pas se remplir d’illusions, qu’on la déçoive à nouveau. Non. Klaus l’a oublié, elle s’était fait une raison il y a des années, il ne faut pas qu’elle faiblisse à ce point maintenant.

Lorsque Niklaus lui demande si elle a faim, Heidi s’apprête à répondre « non ». Seulement, alors qu’elle n’a qu’entrouvert les lèvres, un petit grognement venant de son estomac se fait entendre, et lui fait monter le rouge aux joues. Satané ventre !! Pourquoi ne peut-il pas s’arrêter de fonctionner même l’espace de cinq minutes ! « Peut-être. Un peu. » finit-elle par dire d’une petite voix, entendant finalement l’éternuement qui s’échappe de Klaus. Abandonnant tout idée de nourriture, ou toute idée qu’elle lui en veut terriblement, une seule chose vient dans son esprit. « ça va ? » ne peut-elle s’empêcher de demander d’un ton inquiet, en s’approchant de lui. Ignorant tout du fait de lui laisser son espace, elle vient attraper son visage entre ses mains avant de poser une de celles-ci contre son front, histoire de prendre sa température. « Faut croire que je suis plus costaude que toi, hm ? » ne peut-elle s’empêcher de murmurer avec un sourire. « T’as pas intérêt à tomber malade » finit-elle par lancer en se rendant compte de leur proximité. Lâchant précipitamment le visage de Klaus, Heidi fait un pas en arrière. « Commande vite à manger, sinon je risque de vider tes placards. » finit-elle par grogner en croisant les bras, s’éloignant de lui pour inspecter l’appartement.