One week later. ft Ren

Cela faisait une semaine que les derniers évènement joignant Gyuheon et Ren avaient eu lieu. Et depuis une semaine, sans un seul jour d'interruption, l'étudiant y pensait. Sans cesse. Il avait revisionné la scène du bar un milliard de fois dans sa tête. Qu'il soit à la fac, à la morgue derrière son bureau, entrain d'étudier chez lui, sur son lit les yeux tournés vers le plafond, et même avec ses potes... Surtout ce soir où ils étaient tous sortit boire un verre hors de leur quartier pour changer. Et même, et il se trouvais stupide pour ça, il avait était nerveux ce soir là, en entrant dans le bar, à l'idée de retomber sur le prof...

C'était arrivé une fois, pourquoi pas une deuxième ? On était à l'abris de rien dans la vie, Gyuheon le savait, et il songeait toujours à toutes les éventualités.

Et alors ? Et si il l'avait effectivement vu ce soir là ? Qu'est ce que ça aurait bien pu lui faire ? Il aurait juste poursuivis sa soirée en compagnie de ses potes, sans un regard pour le plus vieux, et il était presque sur que le prof aurait fait pareil.

Il avait... Terriblement... Envie de le revoir...

Parce que le sexe avec lui avait été extraordinaire. Et parce qu'il ne voulait pas rester sur sa faim. Il ne voulait pas que Ren garde de lui ce souvenir de la semaine dernière. Il ne voulait pas niquer ses chances de pouvoir se taper une perle pareil quand il en avait envie... Il fallait qu'il rattrape le coup ! C'était pour ça qu'aujourd'hui il se tenait debout, dans le hall de la fac de littérature, les mains dans les poches de son long manteau printanier. Il était un peu moins de dix-sept heure. Il avait vérifié l'emplois du temps du prof en passant par l'accueil, et normalement, dans moins d'une dizaine de minutes celui ci serait dans son bureau... Et il ne comptait pas le louper...

@Yagami Ren

Ce qu’il s’est passé ensuite ? Rien. Nous sommes partis chacun de notre côté et après la manière dont il s’est comporté avec moi, on peut dire que ça m’a aidé à passer à autre chose. C’est en tout cas la version officielle. Celle à laquelle j’aimerais croire mais c’est juste un peu plus compliqué que ça. De toute ma vie, je ne me suis jamais senti aussi pathétique que ce soir là. Mon dieu ce que je regrette d’avoir été l’aborder. J’aurais simplement dû me contenter de lui offrir un verre et de rester au bar à siroter le mien tout en me languissant qu’il me rejoigne. Il ne l’aurait jamais fait, je le sais désormais mais au moins j’aurais pu entretenir le doute et l’espoir. A quoi ça m’aurait servi ? A rien mais est-ce que ça aurait été pire que ce que je ressens et ce que je vis là tout de suite ? Je n’en sais fichtrement rien et j’aimerais juste ne plus y penser. Ni à ce délicieux moment que nous avons passé dans mon appartement ni au malheureux épisode du bar.

Un soupir traverse mes lèvres alors que je pense encore à lui sans parvenir à me l’enlever de la tête. Bon sang je déteste quand je me comporte comme un adolescent amoureux tout simplement parce que je ne suis plus un adolescent et que je ne suis pas amoureux. On ne tombe pas amoureux d’un plan cul, ni d’un parfait inconnu avec qui on a à peine échangé des formules de politesse et qui n’en a strictement rien à faire de vous…

Bref, j’ai donné mon dernier cours et je retourne vers mon bureau d’un pas nonchalant. J’ai des copies à corriger et un article à rédiger pour une revue scientifique et c’est sans parler des tonnes de mail qu’il faut que je traite. J’ai l’esprit un peu ailleurs et c’est sans doute la raison pour laquelle je ne le remarque pas immédiatement dans le hall. Pourtant, il n’est pas le genre d’homme à côté de qui on passe sans le remarquer et c’est bien pour ça que mon regard finit par se poser sur lui. Je m’arrête net et le fixe plusieurs secondes qui me semblent pourtant être une éternité. Il est là et moi je reste planté sur place comme un con. Mon estomac se noue douloureusement alors que mon rythme cardiaque s’accélère. Je n’étais pas prêt à le croiser ici et maintenant surtout après ce qui s’est passé la dernière fois mais que je ne me fasse pas d’illusion, il n’est pas là pour moi et il est hors de question que je me ridiculise à nouveau en allant lui parler.

C’est à contre cœur que je détourne les yeux de lui pour me diriger vers la porte de mon bureau. J’ai l’impression de sentir son regard sur moi mais c’est certainement mon imagination et je ne me retournerais pas pour savoir s’il me regarde vraiment ou pas. Je n’ai pas envie de le savoir, là tout de suite je suis juste debout devant la porte de mon bureau à chercher désespérément mes clés dans mon sac, pour pouvoir ouvrir cette maudite porte.

@Moon Gyuheon

L'heure tourne. Gyuheon avait les yeux fixé sur les aiguilles de l'horloge du hall, debout, adossé à un mur de la pièce, il attendait. Et plus les secondes s'écoulaient, plus son impatience grandissait. Il avait cette idée en tête depuis trop de temps déjà, il avait prit sa décision la veille, et attendre toute la journée lui avait valu de se péter plusieurs vaisseaux sanguins à force de retenir sa frustration. Il avait une sainte horreur d'attendre quand il savait qu'il pouvait agir. Et les dernières minutes étaient souvent les pires, dans ces cas de figures. Enfin, petit à petit, Gyu se mit à voir quelques étudiants descendre par les escaliers, et tranquillement, il se redressa, se mouvant un peu comme pour se préparer à attaquer. Il ne quittait pas ce foutu escalier principal des yeux. Il était si impatient qu'il était sur le point de jurer quand il vit le professeur descendre.

Enfin, c'était pas trop tôt. Putain de merde.

Ren l'avait vu, ce qui lui fit échapper un soupir, tant pis pour l'effet de surprise. Remarquez, il n'était pas vraiment sur que celui ci aurait été bien accueillie, mais il se serait marré à n'en pas douter. Dommage. Evidemment, il l'avait suivit. Derrière lui, à quelques mètres plus loin, il attendait le moment opportun. Oh, maintenant il pouvait bien attendre des heures entières. Tant qu'il l'avait sous les yeux... Puis Gyuheon prit conscience de ses pensées, et une soudaine irritation déforma sa bouche une fraction de seconde avant de se ressaisir. De toute façon, il n'y avait rien de mal à vouloir garder sous les yeux un si beau cul, n'est ce pas..? Gyuheon ne le savait pas, mais il était doué pour se voiler la face...

Ren réussit finalement après moultes efforts à ouvrir sa foutue porte, et Gyu retint un sourire amusé en se demandant si sa présence le troublait à ce point..? Bon, plus de temps à perdre, il se précipita à la suite du professeur, plaquant sa mains sur la porte au dessus de la tête du prof avant que celui n'entre et ne la lui claque au nez. "- Bonjours, professeur. Permettez que j'entre, j'ai une question importante à vous poser." Dit-il le plus naturellement du monde. Ainsi, Gyu remarqua que le prof ne semblait pas s'attendre à le voir débarquer derrière lui, et cette fois il ne pu retenir son sourire presque démoniaque. L'air de rien, il pénétra dans le bureau, forçant le plus vieux mais pas moins plus petit à avancer dans la pièce. Puis, il referma calmement la porte. Piège refermé, sur Ren, il le savait, mais sur lui même, il ne l'avait pas encore comprit...

@Yagami Ren

Cette porte, j’ai bien cru ne jamais réussir à l’ouvrir. Entre mon trousseau que je n’arrivais pas à retrouver au fond de mon sac en bandoulière et cette fichue clé qui n’arrivait pas à s’enfoncer comme il faut dans la serrure… Dans le fond je sais bien pourquoi je suis dans tous mes états. C’est à cause de lui. De Gyuheon. Il est là et je ne sais pas pourquoi. Je ne veux pas croire que ça soit pour moi, pas après ce qui s’est passé la dernière fois entre nous et pourtant j’ai malgré tout l’impression qu’il est là, tout près, attendant simplement la bonne occasion de m’aborder.

Ren tu es pathétique…

Je laisse échapper un soupir alors que je pousse la porte de mon bureau pour y entrer. C’est à cet instant que je sens son parfum et que j’entends sa voix. L’un associé à l’autre me noue presque douloureusement les entrailles alors que mon cœur rate un battement avant de se mettre à tambouriner dans ma poitrine. C’est lui et je me mords la lèvre inférieure pour ne pas craquer face à cette pulsion qui s’empare déjà de moi et qui voudrait me pousser dans ses bras.

Il entre. Je ne saurais dire si c’est moi qui l’invite ou s’il le fait tout seul. Je suis complètement perdu mais surtout je lutte contre ma propre envie parce que j’ai un minimum d’égo et que lors de notre dernière rencontre, il ne s’est pas montré très sympathique avec moi. Au contraire, il m’a bien fait comprendre qu’il n’avait aucune envie de me revoir alors pourquoi est-il ici ? A rire et sourire et surtout me faire fondre d’envie pour lui.

Il referme la porte derrière lui et je sais déjà comment tout ça va se finir. Alors à quoi bon lutter ? Parce que je veux qu’il comprenne que je ne suis pas une chose qu’on prend et qu’on jette. Je ne lui demande même pas une promesse ni même une relation. Juste un minimum de respect. Ça c’est ce que je voudrais lui imposer, lui dire mais dans les faits, arriverais-je à faire autre chose qu’à l’étreindre ? Parce que clairement même si je garde une certaine rancune relative à notre précédente rencontre, je meurs aussi d’envie de m’offrir à lui.
« Gyuheon, vous ici. Je n’aurais pas cru vous revoir après la dernière fois. »
Le vous me sert à mettre de la distance. C’est en général de cette manière que je m’adresse aux étudiants pendant les cours même s’il m’arrive de les tutoyer à l’extérieur. Je pose maladroitement mon sac sur mon bureau et retire également ma veste. Un rapide coup d’œil vers la fenêtre m’indique que les stores sont baissés comme dans mon souvenir.
« Qu’est-ce que je peux bien faire pour toi ? »
Le tu es revenu plus vite que je ne l’aurais cru alors que je m’appuie contre mon bureau. J’aurais dû passer derrière mais je suis là, face à lui, à le dévisager tout en attendant de connaitre ses intentions alors qu’au fond, je sais bien pourquoi il est là et ce qu’il me veut.
« Tu as peut-être oublié quelque chose dans mon appartement la dernière fois ? »
Ma voix tremble légèrement même si j’essaie d’en garder la maitrise.

Il souriait encore. Un fin sourire en coin de la bouche. Du genre de ceux qu'il n'avait que quand une situation l'amusait vraiment, parce qu'il n'arrivait simplement pas à le retenir. Debout entre la porte et le professeur, Gyuheon avait déjà rangé ses mains au fond de ses poches pour ne pas faire de bêtises. Il avait vite fait de se laisser aller parfois. Et rien qu'à sentir la présence du professeur, le voir aussi perturbé devant lui, au point de ne même pas lui cracher au visage, il se sentait prêt à lui bondir dessus.

Oui, parce que l'étudiant s'était plutôt attendu à ce que le professeur lui en veuille. Qu'il lui fasse un reproche ou qu'il résiste, qu'il cherche à le foutre dehors... Il s'attendait à ce que ce soit ainsi que les choses se passe. Ce qui aurait été fort fâcheux, du point de vue du jeune homme. Ouais, il aurait pu comprendre, mais Gyuheon n'aimait pas beaucoup les complications... Aussi, rester maitre de lui même était important, parce qu'il ne pouvait savoir si le prof ne changerai pas d'attitude sous peu, surtout avec ce qu'il s'apprêtait à lui dire. "- Nan aucun risque, je n'oublie jamais rien." Dit- il alors pour répondre, se tournant tranquillement pour regarder autour de lui et surtout tourner le verrou de la porte. Il n'aimait pas être dérangé. Il n'était pas particulièrement exhibitionniste, et il était persuadé que le prof n'avait pas envie d'être surpris avec un homme. Simple précaution habituelle, dans le cas ou ils baiseraient. Même si ce n'était pas son but premier. Gyuheon ne quittera cet endroit qu'une fois qu'il aura eu ce qu'il voulait...

L'air de rien, il revint devant Ren, s'approchant doucement de lui, puis il posa ses mains à plat sur le bureau, emprisonnant le plus vieux entre le meuble et lui même. Sans franchir de barrière non plus, il gardait une certaine distance, sa taille le lui permettant. Il observait l'homme d'un air calme et serein, puis il laissa un soupir lui échapper pour signifier qu'il se lançait. "- Voilà, professeur, je vous veux. Maintenant." Il ajouta ce dernier mot en chuchotant, tout bas, après quelques secondes, la tête baissé. Il ne se pardonnait pas d'être aussi faible. D'être aussi con. Parce que oui, il se détestait de venir demander une chose pareil... Il n'osait même pas formuler sa question. Il n'osait même pas faire ce qu'il allait faire, mais il le voulait. Et quand il voulait quelque chose, Gyuheon ne luttait pas. "- Je veux votre numéro. Je veux pouvoir vous contacter. Je veux vous voir quand c'est possible... Qu'en dites vous, professeur Yagami ?" Allait-il remarquer qu'il n'avait pas oublié son nom ? Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire, de toute façon...

En bref, il voulait que Ren ne soit pas qu'un coup d'une fois, mais plutôt.. Un sex friend. Oui, voilà, juste un sexfriend régulier. Rien de plus. Sauf qu'il avait bien trop de fierté pour le dire clairement. Gyuheon n'avait jamais cherché à récupérer personne. Jamais.. C'était une première, et ça lui était insupportable...

@Yagami Ren

Bien sûr qu’il n’a rien oublié, sinon je l’aurais retrouvé depuis longtemps et j’y aurais vu un prétexte possible pour le revoir. Je dis bien possible car notre dernière rencontre m’a quelque peu refroidi et laissé entendre qu’il n’y aurait pas de suite à ce qui c’était passé entre nous alors pourquoi est-il là ? J’en ai une vague idée même si je me refuse à y croire. J’ai passé l’âge de me faire des illusions et pourtant…

Je ne rate pas son geste lorsqu’il verrouille la porte de mon bureau. Une sage décision pour éviter de prendre le risque d’être interrompu par l’un de mes élèves ou un collègue même si autre chose me vient en tête notamment lorsqu’il se rapproche de moi. A chacun de ses pas, je sens mon cœur battre un peu plus vite et mon estomac se nouer plus douloureusement. Je ne dois pas céder, pas trop vite en tout cas car je sais que je suis faible lorsqu’il se comporte comme ça. Je le sais et je le sens déjà. Je me demande pourquoi il me fait autant d’effet mais j’imagine que je n’aimerais pas en connaitre la réponse.

Il pose ses mains sur le bureau, me coinçant finalement entre lui et ma table de travail. C’était prévisible et je n’ai rien fait pour l’en empêcher. Peut-être que dans le fond, j’avais envie que ça se passe comme ça. Je relève les yeux vers lui, troublé par notre proximité même si pour le moment une distance raisonnable nous sépare toujours.

Ses mots me touchent mais surtout me troublent. Cependant j’attends de savoir exactement ce qu’il entend par là avant de dire quoi que ce soit car je ne suis pas du genre à me laisser prendre puis jeter sans rien dire.

La suite ne tarde pas à arriver mais elle s’avère particulièrement surprenante, au point que je le dévisage avec surprise. Je m’attendais à ce qu’il me propose une partie de jambe en l’air dans mon bureau pour satisfaire son envie du moment pas à ce qu’il veuille plus et je dois dire que ses paroles font battre différemment mon cœur sans que je n’ose espérer trop de sa part.

Un sourire finit par se dessiner sur mes lèvres alors que je referme ma main sur son haut pour le tirer un peu plus vers moi :
« Je te préviens Gyuheon, refais ce que tu as fait l’autre nuit et ce n’est même plus la peine de revenir me voir. »
Je profite de cette nouvelle proximité pour respirer son parfum qui m’avait tellement manqué avant de lui murmurer dans le creux de l’oreille :
« Tu auras mon numéro si j’ai le tiens. Et je viendrais te voir quand tu en auras envie, si toi tu prends la peine de venir aussi me voir quand j’en aurais envie. Tu as bien sûr le droit de me dire et de ne pas avoir envie, mais ne me jette plus jamais comme tu l’as fait l’autre nuit. »
Je ne veux et n’attend rien de plus de lui. Juste être traité à égalité.

Que voulait-il dire...? Que voulait dire le professeur par "refait ce que tu as fait l'autre soir et ce n'est plus la peine de revenir" ? Gyuheon bloqua quelques secondes sur ces mots, les yeux plongés dans les siens, à quelques centimètres de lui, il sentait son parfum, pas assez pour l'enivrer trop fort, mais assez pour troubler ses sens. Il ne s'en rendit pas compte, trop perturbé par la réflexion du plus vieux. Quelque chose lui échappait. Il sentait qu'un truc ne lui plaisait pas. Il sentait qu'il ferait mieux de ne pas laisser passer. Pourtant, sans réfléchir, incapable de prendre la moindre décision allant à l'encontre de ce qu'il désirait, il ne releva pas plus que ça, et oublia simplement cette remarque. Il ferait comme s'il n'avait rien entendu. Comme chaque fois que quelque chose ne lui plaisait pas, mais qu'il n'avait pas le temps de s'en occuper, ou de ne serait-ce que d'y prêter attention.

Non, au lieu de ça, il rebondit directement sur ce qui suivait en laissant glisser son regard un instant sur la main du plus vieux qui venait de se poser sur son torse... Décidément, Ren ne cherchait même pas à cacher son attrait... Et ça ne lui déplaisait pas. Gyuheon avait l'habitude d'être désiré. Il avait l'habitude qu'on veuille s'approcher de lui, le toucher. Il plaisait, il le savait depuis tout jeune. Il en jouait. Il aimait ça. Alors quoi, il n'allait tout de même pas gâcher le plaisir du professeur...

"- Bien, on vas faire comme ça alors. Vous aurez mon numéro, mais que ce soit clair. Pas d'attaches. Pas de contraintes." La dessus, il ne voulait pas prendre de risques que ce mec finisse par lui coller au cul... Il ne comptait pas changer ses habitudes simplement parce qu'il avait pour la première fois envie d'un coup régulier. Il voulait bien admettre que sur ce coup là, Ren avait marqué un point, mais cela ne voulait pas dire qu'il ne restera pas fidèle à lui même. Et évidemment, par ceci, il entendait bien sur aucun gage d'exclusivité ou il ne savait quelle autre connerie de ce genre. Il espérait ne pas se tromper en pensant que Ren n'était pas ce genre de crétin qui s'amourachait pour un rien. Parce qu'il ne fallait pas qu'il s'attende à ce que Gyuheon lui cours après si monsieur se voyait offensé d'une quelque façon que ce soit... "- Pas de question, de demande de justification si l'un ou l'autre ne peu pas. Parce que s'il ne peu pas, il ne peu pas, point. C'est d'accord..?"

Il savait que ces conditions pouvait paraitre dur, il savait que les gens s'offusquait de son comportement complétement détaché pour la plupart du temps. Mais il s'en fichait. Gyuheon était ainsi, libre, et oui, il n'en faisait qu'à sa propre tête. Et il se fichait bien de connaitre la vie de Ren, alors il espérait bien que celui ci ne chercherait pas à "mieux le connaitre".
Si il s'attachait ? Oui, en amitié, à sa famille.. mais l'amour pour lui n'avait jamais rien été d'autre qu'une contrainte. Et puis de toute façon, Gyuheon ne se posait jamais la question. Parce qu'il n'y pensait pas. Le mot amour, voici là un mot qu'il n'employait presque jamais, et il lui était bien rare d'y penser... si cela arrivait, c'était en de très déplaisantes situations, à son sens.

Non, plus que tout cela, Gyuheon, ce qui le tourmentait était simplement de faire attention à ce que cette relation ne vienne pas se foutre en travers de sa vie... Il avait déjà bien trop de préoccupation pour en ajouter une...

@yagami ren

J’acquiesce tout en esquissant un sourire. Je préfère quand les choses sont claires entre nous pour éviter tout malentendu. Le deal me parait honnête et équitable. Je n’ai pas la prétention de vouloir commencer avec lui une histoire d’amour. Ce serait disons compliqué car même s’il n’est pas à proprement parler mon élève, il n’en reste pas moins un étudiant et je ne suis pas venu en Corée pour me faire ce genre de réputation.

Ses paroles suivantes me confortent dans l’idée que j’avais du genre de relation qu’il veut entretenir avec moi et je n’y vois pas vraiment d’inconvénient. Au contraire je me dis qu’en laissant libre court à mes pulsions et mon envie pour lui, je finirais forcément par me lasser et passer à autre chose. Ce n’est pas comme s’il y avait un risque que je m’attache et que je tombe amoureux, surtout en sachant le genre d’homme qu’il est.
« Parfait. »
Ces conditions et le cadre de notre future relation me conviennent si ce n’est un point important et non négligeable qu’il n’a pas évoqué mais qui va peut-être de soi pour lui. Dans le doute, je préfère le formuler pour éviter toutes réclamations le moment venu.
« J’ajouterais un dernier point si tu veux bien. »
Je m’écarte de lui, autant que ma situation me le permet, grimpant même sur le bureau pour m’y assoir confortablement et avoir ainsi l’impression de maitriser la situation.
« Pas d’exclusivité. Soyons libre de voir qui on a envie quand on en a envie mais également d’arrêter ce qu’il y a entre nous à tout moment. »
Est-ce que j’ai réellement envie que ça se passe comme ça. Je ne sais pas… peut-être que non mais je sais bien qu’il vaut mieux que je prenne sentimentalement parlant mes distances et que je ne me trompe pas sur ce qu’il y a entre nous. C’est une histoire de chimie, d’attirance, de sexe… Ce n’est pas une histoire d’amour et je dois le garder en tête pour ne pas être celui qui souffrira dans quelques mois parce que je me serais trop attaché à lui.
« Rassuré ? Je ne t’appellerais pas pour passer la Saint Valentin avec moi. Sois tranquille la dessus. »
Je laisse échapper un léger rire avant de lui demander :
« Et maintenant ? Maintenant que tout est clair, tu vas me laisser finir de corriger mes copies ou tu attends que je t’invite à manger un morceau ? »
Mon sourire devient soudain malicieux alors que j’ajoute :
« Mais j’oublie, je n’ai peut-être pas le droit de t’inviter à manger un morceau. »

@Moon Gyuheon

L'étudiant vit le sourire du plus vieux, et avant même que celui ci ne dise un mot, il savait que le deal était conclus. Heureusement pour lui, il avait eu raison. De toute façon, depuis leur première rencontre, Gyu avait tout de suite vu que ce Ren Yagami était un homme intelligent. Il ne s'agissait pas de son statut de prof, ou de ses diplômes, de son jeune âge pour une telle carrière... Il se fichait royalement de ce côté ci de l'homme. Il avait vu, dans ses yeux, dans sa façon de lui répondre, dans sa désinvolture, dans sa luxure, que ce type avait au moins la même façon de voir les choses que lui même. Peut-être était-il du genre plus libertin encore que Gyuheon ? Au vu de ses compétences au pieux, et de son corps à damner, ce pouvait être une très forte possibilité.

Et, le point qu'il tenait tant à éclaircir juste derrière lui confirma ses pensées. Bah voyons, monsieur se sentait obligé de lui rappeler O combien il tenait à avoir son harem. Il n'en doutait pas vraiment. Cela dit, la possibilité de tout arrêter quand ça lui chantait, il n'y avait pas songeait, et étrangement il n'aimait pas beaucoup l'idée, bien qu'il soit d'accord avec... Puis, il pouffa de rire en se redressant aussi, lâchant le bureau au passage pour inspirer une bonne bouffé d'air. Une bonne chose de faite... "- Evidemment, cela va de soi, votre vie vous appartient professeur, vous en faite ce que vous voulez. Et de toute façon, je ne suis jamais disponible pour la saint valentin..." Répondit-il, le ton amusé et pensif. Il y avait là sa manière de dire "ne rêve pas", et il ne comptait en dire plus. S'il y avait bien une fête qu'il détestait à en crever, c'était bien celle ci.

Sortant de sa poche son paquet de cigarette avec la puissante envie de fumer, il leva les yeux attentif sur le professeur qui avait reprit la parole, puis, il le jaugea un instant du regard avant de remettre ses cigarettes dans sa poche. Durant quelques secondes, il pesa le pour et le contre, puis il sortit de son autre poche son téléphone portable qu'il déverrouilla machinalement. "- Votre numéro d'abord, je vous répondrez après." Il n'allait pas se tirer sans ce qu'il était venu cherché, tout de même, ça même les beaux yeux de Ren ne suffiraient pas à lui faire perdre le nord, jamais.

@yagami Ren

Nous voilà d’accord, alors pourquoi ne suis-je pas entièrement satisfait ? Je l’ignore ou plutôt je ne préfère pas le savoir. Il se pourrait que je n’en apprécie pas la réponse car à vrai dire je prends beaucoup de précaution pour mettre de la distance entre nous, du moins de la distance sentimentale mais n’est-ce pas au contraire la preuve que je craque déjà pour lui ? Mieux vaut ne pas y penser et rester concentré sur l’essentiel.

Il continue de m’appeler professeur alors qu’il sait qu’il peut utiliser mon prénom. Même si je ne le lui ai pas clairement dit, ça va de soit après ce qui s’est passé entre nous et surtout vu notre nouvel arrangement. Mais on dirait que ça lui plait de m’appeler comme ça. Je me demande si c’est ce qui l’excite le plus. Je veux dire, le fait de se taper un professeur alors qu’il est encore étudiant. De mon côté c’est la première fois que ça m’arrive et même que l’idée puisse me traverser l’esprit. Les hommes plus jeunes, ce n’est normalement pas mon truc mais lui… lui il est différent et c’est en ça que ça me fait un peu peur. Pour autant je ne me défilerais pas. Ce n’est pas mon genre. Et puis je dois reconnaitre qu’il m’a laissé un souvenir bien trop vif pour que je passe à côté d’une relation qui me comblera au moins sur le plan sexuel. Et puis qui sait ? A force de le fréquenter, je finirais peut-être par m’en lasser. Je suis naïf de croire ça mais pour le moment je préfère me mentir à moi-même. Et puis dans le fond, je dois reconnaitre qu’il y a un côté excitant à se faire appeler professeur pour son amant…

Je le regarde sortir puis ranger son paquet de cigarette, ce qui a pour effet de me donner envie de fumer. Bon sang, je crois que je ne me déferais jamais de cette sale manie et on dirait bien que Gyuheon ne va pas m’y aider.

A la place d’une cigarette c’est son téléphone portable qu’il sort. On peut dire qu’il ne perd pas le nord et que lorsqu’il veut quelque chose, il n’en démord pas. Ça me plait et pour toute réponse, je le lui prends délicatement des mains pour composer mon propre numéro et faire sonner mon téléphone.
« Voilà. Comme ça tu as le mien et j’ai le tien. »
Je lui rends son bien avant de lui demander malicieusement :
« Maintenant que tu les as mis sous mon nez avant de les ranger, tu m’en files une ? J’essaie d’arrêter alors je n’en ai presque jamais sur moi. »
Je parle bien sûr de ces cigarettes. Quant à ma veine tentative d’arrêter, elle ne dure jamais bien longtemps. Pas plus de quelques jours en général. Quant au fait de fumer dans mon bureau, c’est normalement interdit mais je ne suis pas du genre à suivre les règles.

@Moon Gyuheon

Voilà, c'était fait. Même si il n'avait pas prévu, en réalité, que le plus vieux lui prendrai le téléphone des mains ainsi. Pas qu'il ai clairement montré d'opposition, mais il mentirait s'il disait que l'idée de ne pas lui céder son numéro tout de suite ne lui avait pas effleuré l'esprit. C'était son petit côté traitre. Mais, merde, tout ne se passait pas toujours comme on le prévoyait, n'est ce pas ? Quel dommage... Bien, Il avait regardé le jeune prof faire, sans rien dire, la tête légèrement incliné sur le côté, comme hypnotisé par ses doigts sur son appareils, sans rien de déplacé ou de tordu pour une fois. Il y'avait juste cette étrange sentiment de flottement, comme ... Non, il ne savait pas. Il n'était même pas sur de comprendre l'étrange état dans lequel cette situation le mettait.

Quand il récupéra son téléphone, qu'il garda un instant dans la main à l'observer comme si quelque chose lui échappait, il ne se rendait même pas compte qu'il agissait comme quelqu'un qui semblait pensif, égaré... Il ne se rendait même pas compte qu'il baissait sa garde. Gyuheon, et ce n'était pas qu'une illusion, était complétement différent, à ce moment là. Comme si, ici, dans le bureau de ce prof dont il ne connaissait au finale pas grand chose, il se sentait "tranquille". Comme si rien ne pouvait l'atteindre, ici, il ne se méfiait pas. Il était pleinement confiant, en pleine possession de ses moyens, et rien ne lui faisait peur. Rien du tout. Après tout, que pouvait-il bien craindre d'un prof de fac du style de Ren ? Si seulement il savait...

Les mots de l'homme avaient atteint ses oreilles, mais il n'était pas sur de l'avoir écouté. Il finit par ranger son téléphone dans la poche de son manteau, puis en inspirant doucement il releva la tête, puis croisa le regard interrogatif de l'homme. Il essaya de recoller les morceaux de phrases qu'il avait entendu entre eux, puis cru comprendre que Ren attendait de lui qu'il lui offre une cigarette. Le jeune homme renifla, tourna la tête vers les fenêtres, puis haussa les épaules. "- Vous risqueriez d'avoir des problèmes, non ? Tout est fermés ici, l'odeur risque de rester... Mais, j'imagine que vous n'attendez pas d'autres visiteurs...?" instinct naturel pour meubler le silence. Sa voix résonnait sans force, juste des mots lancés, sans réel envie de convaincre de faire ou non ce qui était bon pour le prof ou pas. Il se fichait du sort de fumeur de Ren comme de sa première chemise. La preuve étant qu'en sortant son paquet de clopes et son briquet qu'il posa à côté de lui sur le bureau, Gyuheon ne le regardait même pas, trop occupé à observer la pièce et ce qui la constituait... Pas que la vie de Ren l'intéressait... Juste, il était juste curieux, rien de plus...

@yagami ren

Je souris à sa réponse. En effet, je n’attends pas d’autres visiteurs.
« Je ne reçois jamais personne ici. De toute façon je ne viens là que pour corriger des copies ou les poser en attendant de rentrer chez moi. »
Ce n’est qu’un bureau de passage et c’est loin d’être l’endroit où je passe le plus de temps. En général je travaille beaucoup mieux dans le laboratoire de recherche situé à l’étage du dessus, là où sont rangés des manuscrits bien trop précieux pour que je m’avise d’y fumer la moindre cigarette, ni même d’y boire du café. C’est un endroit bien trop important pour que je me permette d’y avoir un comportement aussi léger, mais ici c’est différent. C’est juste un bureau et encore…
« Et pour l’odeur, ne t’en fait pour ça. Personne ne viendra me taper sur les doigts. »
Je récupère le paquet qu’il a posé à côté de moi et en sors une cigarette que je porte à mes lèvres sans l’allumer immédiatement, juste pour la coincer pendant que j’attrape son briquet et que je le pousse doucement en pressant ma main sur son torse pour pouvoir passer et rejoindre la fenêtre. Je lève légèrement les stores, juste pour pouvoir passer la main dessous et ouvrir la fenêtre. J’allume ensuite ma cigarette et commence à fumer tout en l’observant attentivement. L’espace d’un instant je me demande ce que je peux bien lui trouver avant de réaliser que ce n’est pas seulement physique. Il se dégage de lui un charme qui me plait. Peut-être son côté indomptable et libre, à moins que ça ne soit cette obscurité que je perçois chez lui et qui m’attire dangereusement sans que je ne puisse la définir clairement. Dans le fond, je ne sais pas réellement ce qui me plait chez Gyuheon. Peut-être que c’est l’ensemble. Un tout entier et cohérent mais surtout irrésistible.
« Vraiment je ne m’attendais pas à te revoir et je me demande ce qui t’as fait changer d’avis. »
Je soupire tout en expirant la fumée de mes poumons.
« La dernière fois qu’on s’est vu, tu n’avais pas l’air très content que je vienne te parler. »
Oui, je me sens obligé d’en parler. J’aimerais comprendre ce qui a pu se passer entre temps.

@Moon Gyuheon

La mains du plus vieux toucha son torse, ce qui lui fit tourner la tête rapidement pour poser son regard d'abord sur sa mains puis sur son visage. L'homme n'en avait rien à foutre, puisqu'il se darda presque vers la fenêtre pour aller allumer sa clope. Et Gyuheon, lassé du spectacle ennuyant qu'offrait le bureau, finit par reposer les yeux sur l'homme en face de lui... Lentement, il suivit son mouvement, et le rejoigna tranquillement. Les mains à nouveaux dans ses poches confortables, il s'adossa doucement au mur à côté de la fenêtre. L'étudiant avait parfaitement conscience du regard de son aîné sur lui. Et il ne comptait pas lui demander, avec toute la délicatesse que ces ennemies lui connaissaient, de regarder ailleurs. Ce qu'il faisait habituellement, parce qu'il avait une sainte horreur d'être dévisager de la sorte. De toute façon, lui même ne se gênait pas pour l'observer sous tout les traits, alors que Ren le détails ou non... Puis, le professeur en avait déjà bien assez vu.

En fait, Gyuheon ne le considérait tout simplement pas comme une menace... Si seulement il savait combien il se trompait... Peut-être que si il avait eu ce don de voir l'avenir, il se serait éloigné de cet homme depuis le début. Non, c'était une certitude. Mais, le fait était que Gyuheon ne pouvait prévoir ce qui allait se passer. Combien il risquait de s'attachait, combien il allait l'aimer... Ren représentait pour l'homme qu'était Gyuheon une bien plus grande menace que n'importe quel autre danger. Parce que Gyuheon était assez fort, parce qu'il était assez malin et intelligent pour se sortir de n'importe quel pétrin.

Mais pas de celui ci... Pourtant, il entendait quelque part cette petite voix lointaine qui lui hurlait de fuir. Mais pas assez fort visiblement...

C'était à peine si il se sentait gêné de ces échanges de regards si insistants et intenses, il avait "envie" de le regarder. Et ce sentiment était troublant. Vraiment. Il aimait tellement regarder ce prof que s'en était.. énervant. Ouais, totalement rageant. Impossible de décoller ses yeux de lui. Impossible de regarder ailleurs quand il était là. Et cette sensation lui rappela ce qu'il avait ressentit quand il l'avait vu entrer dans le bar ce soir là. Et justement, le bar, voilà qu'il abordait le sujet. Gyuheon pencha la tête sur le côté, haussa les épaules, puis dessina sur ses lèvres un fins sourire machiavélique. "- Changer d'avis à propos de quoi exactement ?" Lentement, il se tourna pour faire face à Ren, son épaule toujours appuyé sur le mur. Les yeux rivés sur lui comme s'il était sur le point de le dévorer, son sourire en disait long sur ce qu'il pensait. Il s'amusait de voir combien l'épisode de l'autre fois l'avait visiblement touché personnellement. Et encore une fois, il aurait fallu que ce détail lui fasse tirer la sonnette d'alarme. Mais non, Gyuheon s'amusait, et il réalisait même pas qu'il prenait plaisir à voir que Ren avait pu craindre de ne jamais le revoir... Il s'approcha alors encore un peu du prof, puis il se décolla du mur, puis il s'approcha encore, et il vint coller doucement son corps au dos du prof, posant sa mains droite sur sa hanche tranquillement comme s'il lui appartenait, et pour satisfaire les sens du plus vieux, il approcha ses lèvres de son oreille. "- la dernière fois que nous nous somme vue, Ren, je n'étais pas d'humeur..." Sa voix sembla soudain plus profonde, plus sérieuse. Sa voix sonna comme un avertissement... "- Et quand je ne suis pas d'humeur, je ne suis pas d'humeur." ajouta t il alors calmement en insistant sur les derniers mots...

@yagami Ren

Alors il veut jouer à ça ? A celui qui ne se souvient pas de ce qui s’est passé ou plutôt qui trouve ça normal. Ok. Pourquoi pas mais je note la manière dont il s’amuse avec moi et même si dans un sens ce n’est pas totalement déplaisant, je veillerais à ne me pas laisser mener par le bout du nez. Je ne compte pas devenir son jouet qu’il prendra et jettera au grès de ses envies même si je ne nie pas que sa façon d’être n’en reste pas moins irrésistibles. C’est certainement la raison pour laquelle je le laisse faire et s’approcher de moi jusqu’à se coller contre mon dos, mais également poser sa main sur ma hanche. Je ferme l’espace d’un instant les yeux en sentant son souffle contre ma peau et ses lèvres tout contre mon oreille. Ai-je besoin de préciser que mon corps réagit déjà à sa présence ? Il sait que cet homme est capable de lui donner beaucoup de plaisir. Son souvenir est encore vif dans mon esprit et mon corps s’en souvient parfaitement.
« Je vois et j’imagine que là tout de suite tu es d’humeur ? »
Je tire encore sur ma cigarette, amusé de la tournure que prend la situation et me demandant si je ne vais pas faire durer ce moment.
« Moi, il m’arrivera de ne pas être d’humeur. »
Je me dégage doucement de lui et m’éloigne de la fenêtre dont je referme complètement le store, laissant simplement la vitre entrouverte pour laisser l’air circuler et atténuer l’odeur de cigarette. D’ailleurs j’écrase mon mégot dans un cendrier sans avoir complètement fini de fumer.
« Mais tu as de la chance, j’ai du temps à te consacrer avant de rentrer, si tu étais venu pour en passer avec moi. »
Je me hisse sur mon bureau, m’installant confortablement sur ma table de travail avant d’ajouter :
« Mais tu peux aussi décider de prendre la porte car tu as eu ce que tu étais venu chercher. »
Il me reste encore des copies à corriger même si je serais davantage tenté par une autre activité.

Gyuheon eu un sourire en coin, discret. Il appréciait la réaction du plus vieux qui affichait très naturellement un comportement allumeur. Il appréciait le naturel de ce trait de caractère surtout. Gyuheon lui même était plutôt du genre joueur, et cette attitude lui parlait. Il connaissait ce terrain là. Il aimait cette familiarité. Peut-être était-ce ceci qui lui avait plu au prime abord chez le professeur ? Il n'aurait su le dire. Parce que s'il se creusait la tête ne serait-ce qu'une minute, il se rendrait compte qu'il y'avait eu en vérité bien des choses qui lui avait plu, chez cet homme, au prime abord... Trop de choses même. De quoi, probablement, lui faire grincer des dents.

Ce n'était pas qu'il n'aimait pas voir trop de qualités chez les gens. C'est plutôt qu'il n'aimait pas se laisser aveugler par elles. Gyuheon, il préférait connaitre les défauts, c'était ce qui l'aidait le mieux à cerner les gens... les défauts ne mentent pas, eux.

Sauf que dans le cas de ce prof, ses qualités non plus ne mentaient pas. Du moins, jusqu'à maintenant. Gyuheon laissait courir certains souvenirs dans sa tête. La chaleur de sa peau opaline, son corps magnifique, fin et décoré de ses tatouages, de ses... bijoux... A cette pensée un frisson lui parcourus l'échine alors qu'il relevait la tête fièrement, les yeux rivés sur la fenêtre qui soudain l'intéressait beaucoup.

Foutaise.
Ren l'intéressait beaucoup. Pas la fenêtre.

D'ailleurs il se détourna vite d'elle quand le prof s'en éloigna. Il le suivit du regard, se tournant lui même, suivant son aîné jusqu'au bureau en écoutant sa voix qui sonnait diablement sournoise à ses oreilles.
"- Vous semblait amer, professeur...? Vous donnez l'impression de chercher à vous draper dans votre dignité... Est ce que l'autre soir vous a affecté tant que ça ?" Silence, regard fuyant, contrarié par sa propre bêtise. Il venait comme un idiot de commettre une pure erreur de débutant, celle de jouer la carte trop dangereuse du sous entendu... Pourquoi avait-il eu envie de sortir une invitation pareil à tremper dans le sentimental..? Il avait eu envie, l'espace d'un instant, de jouer avec le prof, de le taquiner, de s'amuser de ses émotions... Et pourtant, c'était tout ce qu'il s'interdisait. C'était ce que ce foutu contrat était sensé interdire !! Merde, merde ! Que lui avait-il prit de dire une connerie pareil... Pitié, que le prof ne relève pas. Pitié, qu'il n'entre pas dans ce jeu... Il venait, comme un bleu, de se tirer une balle dans le pied lui même. Il fallait qu'il efface cette perche tendu. Il fallait qu'il tue les espoirs tout de suite. "- j'espère bien que non." Trancha-t-il alors d'un ton sec, ne laissant aucune chance au plus vieux de lui sortir de quelconques aveux mal venues. Même si il doutait fort qu'il le ferait...

La contrariété déformait legèrement son visage, et il rageait à l'idée que le prof le voit. D'autant plus qu'il était bien en face de lui. Sans réfléchir, afin de couper court à ce moment terriblement gênant, Gyuheon décida d'agir. Il avança, se pencha sur le plus vieux, puis saisit sa nuque avant de venir s'emparer de ses lèvres fines dans un baiser plus animal qu'il ne l'aurait voulu...

Ce connard me fait perdre le contrôle, bordel de merde... pensa-t-il...

@yagami ren

Est-ce que j’ai été affecté par ce qui s’est passé l’autre soir ? Evidemment. Est-ce que je compte le lui dire ? Non. Il n’a pas besoin de le savoir. Je n’ai pas envie de le faire fuir, ni de lui donner un quelconque ascendant sur moi. Il me fait déjà suffisamment d’effet comme ça. En plus je le sais dans le fond que je serais toujours d’humeur pour lui et que je serais bien incapable de lui dire non. Je trouve ça frustrant. Je veux dire par là qu’il ait ce pouvoir sur moi alors non, il n’a pas besoin de le savoir. Je préfère qu’il me pense libre et détaché… Même si l’espace d’un instant je crois déceler quelque chose derrière ses paroles, comme un sous-entendu ou une insinuation qui nous conduit fatalement sur une pente particulièrement ardue.

Je n’ai pas le temps de lui répondre qu’il reprend déjà, comme pour tenter de me pousser dans une direction… vers la réponse qu’il souhaite entendre. Son insistance me surprend et j’en viens presqu’à espérer qu’elle cache quelque chose. Malheureusement je n’ai pas le temps d’y réfléchir ou de dire quoi que ce soit qu’il m’embrasse avec une fougue qui me fait littéralement fondre. Sa main sur ma nuque retient mon mouvement de recule dû à la surprise et si d’abord je me crispe, ça ne dure qu’un instant car je ne peux qu’apprécier ce baiser. Mon cœur bat soudain plus vite alors que mes entrailles se nouent d’une manière si étrange. Ce n’est pas douloureux, c’est juste différent. Je goûte à ces lèvres qui m’ont tellement manqué sans réaliser que mes doigts se crispent sur son torse, sur ses vêtements comme pour le coller un peu plus à moi. J’ai soif de lui et je ne reste pas passif durant ce baiser dont il est à l’initiative. Ma langue va chercher avidement le contact de la sienne alors que ma salive se mêle à la sienne. S’embrasser de cette manière surtout ici, ce n’est clairement pas raisonnable mais après l’avoir si longtemps attendu, comment résister ?

Nous nous embrassons mais l’air vient à manquer et c’est à regret que nos lèvres se détachent pour nous laisser respirer. J’en profite alors pour lui murmurer d’un ton malicieux :
« On dirait que la réponse à ta question ne t’intéresse plus. »

Le baiser, bien qu'improvisé afin de taire d'éventuels mots qu'ils pourraient tout deux regretter, il l'appréciait, vraiment, vraiment beaucoup... Et il ne cachait même plus sa fièvre quand l'homme posa ses mains sur son torse. Il sentit sa poitrine se retourner, et l'agréable sensation qu'il ne saurait expliquer s'emparer de tout son être. Il avait envie de le dévorer. Sa fierté avait essuyé une défaite, Ren avait vu son trouble, il ne se le pardonnait pas, et il avait la fâcheuse tendance de passer ses nerfs sur les autres... Ren, il aurait pu continuer, si il ne l'avait pas repousser un peu pour respirer.. Lui, il aurait continué...

Et en plus, ce salopard en rajoutait une couche, avec sa foutue taquinerie qui ne le faisait vraiment pas rire !! Mais pour ne rien laisser paraitre, il inspira profondément, fermant les yeux, se concentrant pour garder en mémoire le souvenir de ce baiser qu'il n'était inconsciemment pas prêt d'oublier... Il se redressa, recula d'un pas, puis de deux, les yeux déjà posé sur autre chose, comme la porte, par exemple. Il cherchait, clairement, une issus de secours. Ce dérapage lui faisait perdre le contrôle, et plus il se laisser submerger par le trouble, moins il savait comme réagir intelligemment. Il avait seulement besoin de se calmer, de penser à autre chose, de s'éloigner. Mais si Ren jouait à remuer le couteau dans la plaie...

"- Nan c'est vrai, j'en ai rien à foutre. Et j'ai à faire, je devrais peut-être me tirer vous en pensez quoi ?"

Dieu seul pouvait savoir O à quel point il se contre foutait de son avis, pourtant. Pourquoi avoir posé la question, il ne se l'expliquait pas lui même... Il n'attendait pas vraiment de réponse. Il n'avait pas réfléchit et avait parlé. Mais il se surprenait maintenant à vouloir que Ren lui réponde... Merde, merde merde merde !!!

@yagami ren

Il ne me répond pas, du moins pas tout de suite. Il se redresse, recule d’un pas, puis de deux tout en veillant à ne pas poser son regard sur moi. Cherche-t-il à me fuir ? On dirait bien. Pourquoi ? Pourquoi veux-tu me fuir Gyuheon ? Qu’est-ce qui te fait soudain peur ? Moi ? Non il y a autre chose mais chercher à savoir quoi serait dangereux pour moi. Je pourrais commencer à explorer des pistes qui sont loin d’être raisonnables et que ferais-je si je commençais à me faire des idées mais surtout des faux espoirs ?

Un sourire se dessine sur mon visage à sa réponse qui sonne étrangement à mes oreilles. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle sonne faux. Je ne le connais suffisamment pour le savoir mais j’ai le sentiment d’avoir touché une corde sensible. Comment ? Et surtout à quel moment ? Je crois bien qu’il me faudra du temps pour apprendre à cerner cet homme. Ce jeune homme si troublant qui me donne tellement envie de mal me comporter. Après tout, je suis professeur, je suis sur mon lieu professionnel et il est étudiant. Pas le mien mais quand même… quel manque d’éthique de ma part… Mais j’ai beau essayer, je n’arrive pas à avoir des scrupules parce que j’ai envie de continuer de le voir sinon je ne lui aurais pas donné mon numéro.
« Effectivement si tu as des choses à faire. »
Je me détache du bureau pour me planter juste devant lui, tendant doucement la main pour la poser contre son torse. Je referme mes doigts sur son vêtement sans perdre mon sourire. S’il avait vraiment envie de partir, il l’aurait fait sans me poser la question mais il veut que je le retienne. Vais-je le faire ? Je me le demande alors que j’approche mes lèvres des siennes pour les capturer avec douceur sans chercher à approfondir ce baiser que je lui vole.
« Fais comme tu veux Gyuheon. Je croyais que nous étions libres ? J’ai des copies à corriger mais je peux le faire plus tard si tu veux qu’on passe un moment ensemble. Sinon repasse quand tu auras terminé ce que tu dois faire. On mangera un morceau rien que tous les deux. »
Je fais mine de l’embrasser mais au dernier moment je me contente de mordre sa lèvre inférieure avant de sourire tout contre.
« C’est moi qui t’invite et tu pourras dévorer absolument tout ce que tu voudras. »

Argh, mais pourquoi s'amusait-il à lui renvoyer en pleine gueule toutes ces vérités auxquelles lui même avait envie de faire un doigt ?! Il avait envie de l'enlacer autant qu'il avait envie de l'étrangler, ce connard...
Les sourcils froncés, tiraillé par l'envie crevante de baiser le prof, et celle pressante de se tirer de là avant qu'il ne soit trop tard, Gyuheon écoutait le professeur attentivement. Naturellement, ses mains s'étaient tendu vers les hanches du plus vieux. ce baiser, étonnamment doux, il l'avait accepté et y avait répondu comme s'il l'avait attendu pour se consoler. Le professeur ne voyait-il pas le mal qu'il lui faisait ? A lui donner toutes les cartes en mains ainsi ?

D'ordinaire, Gyuheon aimait avoir le contrôle.
D'ordinaire, rien ne faisait douter Gyuheon.
Il ne savait pas quoi faire...

Puis, après un silence trop long, résolus à se détourner de cet homme et de ses dents qui le mordillait comme s'il était sa friandise en le repoussant doucement, il reprit la parole. "- Oubliez ça, c'est tentant mais faut que j'y aille. Amusez vous bien avec vos copies." Il réajusta le col de son trench puis s'en alla d'un pas rapide. c'était la meilleure décision à prendre. Si il restait, il pressentait que quelque chose n'irait pas dans son sens. Oui, il valait mieux se tirer avant de le regretter...

Puis, il s'arrêta avant de sortir, la mains sur la poigné, les yeux tournés vers l'homme, il lança d'un air peu convaincant "A ce soir peut-être, Sensei."

@yagami Ren