Not your Angel - Zero feat Angel

Si il était en état, le jeune cobaye aurait surement mis son poing à la figure de l’ex-scientifique lorsqu’il voit son sourire s’élargir. Il semble bien se moquer, Angel, alors que lui ne trouve pas ça drôle du tout. Son souffle s'est accéléré, réchauffant ses doigts, et il sent la respiration de l’homme contre ses joues. Ce simple effleurement, aussi imperceptible est-il, est assez pour pour lui faire resserrer les doigts contre sa mâchoire, ne sachant pas comment se contenir autrement alors que les caresses qui ne cessent le long de son bras lui embrument l’esprit, brouillant même sa vision, alors qu’il serre les jambes, les collant aussi proche de son corps qu’il le peut.

Le murmure contre son oreille le pousse à fermer les yeux. Il a l'impression que son corps, bien que tendu, est parcouru de tremblements, comme plongé dans un désir qu’il n’avait pas l’habitude de ressentir de façon aussi intense, aussi soutenue. Cette impression terrifiante de lentement sombrer dans une folie qu’il n’avait jamais ressenti, un besoin puissant qu’il ne voulait pas accepter, mais que son corps ne se gênait pas pour lui   faire bien sentir qu’il en avait envie.

Et ces caresses étaient loin de l’aider à reprendre le dessus, à combattre les effets de la drogue, ne faisant que l’encourager à se laisser avaler, à se noyer dans un désir aux sens décuplés. La main contre son torse lui arrache de nouveau un gémissement qu’il tente d’emprisonner sous la paume de sa main, alors qu’il colle mieux son dos contre le mur, y appuyant même sa tête. Comme s’il pouvait se dérober des mains de Angel, s’enfoncer contre le béton froid, tout pour échapper à cette envie qui prenait contrôle de lui. « Non… non... » fût la seule chose qu’il semblait encore capable de marmonner en un souffle, alors que son corps suppliait Angel pour plus de caresses et de touchés.

Le souffle contre son oreille le faisait déjà réagir, mais la morsure elle semble être un niveau supérieur alors que le jeune cobaye pousse un gémissement bruyant, à peine étouffé par sa main qu’il s’empresse tout de même de mieux plaquer contre sa bouche. Les oreilles, c’était un peu une partie spécialement sensible de son corps. Et avec cette drogue qui rendait chaque effleurement, chaque caresse, plus intenses qu’il ne les ressentait normalement, cette morsure contre son lobe le laissa tremblant, son corps tenté d’en redemander alors que sa volonté fondait petit à petit. La drogue le rendait totalement réceptif physiquement et il lui semblait soudainement si simple de se laisser aller à ces envies, à ces caresses. Mais son côté batailleur continuait d’essayer de le ramener à l’ordre.

La langue de Angel remplace ses dents contre l’oreille de Zero, faisant de nouveau gémir le cobaye, mais plus doucement cette fois. Il n’écoute plus du tout ce que l’autre scientifique dit, mais continue de marmonner des nons entre deux soupirs et halètement, secouant même légèrement la tête, son front frottant contre celui de l’homme. La main de l’ex-scientifique qui était sur son torse fait son chemin plus bas, suivit de nombreux frissons tout le long de la peau blanchâtre du cobaye, totalement à la merci de chacunes de ses caresses qui, malheureusement, ne le laisse pas de glace, loin de là. Il à l’impression que son corps entier est brûlant, malgré les frissons qui couvre son torse, ses bras, et son cou.

Et alors que ses lèvres continuent de dire non, sans arrêt, comme si ça lui permettrait de reprendre le contrôle de lui-même, son corps semble prêt à s’abandonner sous les caresses alors qu’il étend lentement les jambes, laissant la liberté à l’homme de poser ses doigts partout où il le souhaiterait. Sa main libre s’enroule tout de même autour du poignet de Angel, dans une tentative désespérée de le repousser, mais c’est comme si son bras n’avait pas la force de l’arrêter réellement.

Ses lèvres continuent de me murmurer non alors que son corps me dit tout le contraire. Ses jambes s’étendent lentement pour le laisser le champ libre alors que ses doigts se referment sur mon poignet.
« Et ça ? C’est un oui ou un non ? »

La main qui se glisse plus bas arrache au plus jeune ne exclamation qu’il retient comme il peut. Peut-être que ces caresses font du bien à son corps, mais pour le reste, c’est tout sauf plaisant aux yeux du cobaye qui continue de secouer négativement la tête à chaque questions que Angel lui pose. Les lèvres qui effleurent son oreille le force à retenir un nouveau gémissement, maudissant ce point faible que l’homme semble avoir trouvé beaucoup trop facilement à son goût.

Le plus grand défaut de Zero était surement son impulsivité. Mais il s'agissait aussi de sa meilleure qualité dans les moments où la raison n'avait plus sa place. Et en ce moment, toute raison semblait avoir quitté son cerveau embrumé, Et dans cette situation alarmante, ses réflexes prenaient contrôle de son corps, tentant simplement de le garder en vie. Mais voilà, en ce moment, son corps était, disons, préoccupé. C'est sûrement pourquoi il avait l'impression d'être incapable de repousser la main de l'homme qui prenait beaucoup trop de liberté avec lui. Et pendant un moment, il crut  qu'il serait coincé sous ces doigts, ces caresses incessantes. Mais Angel fit la seule chose qu'il n'aurait pas dû faire et qui sembla le ramener sur terre assez longtemps pour que le cobaye réagisse aussitôt; il l'avait embrassé. Et pas un baiser innocent, il avait poussé le vice jusqu'à glisser sa langue entre les lèvres de Zero qui n'attendit pas une seconde avant de refermer brusquement les dents sur l'intrus, dans l'espoir de faire assez mal à Angel pour qu'il le lâche.

Sa main se serra enfin complètement sur le poignet de l'homme pour repousser son bras, ramenant une jambe contre lui pour pouvoir appuyer son talon sur le torse de l'ex-scientifique et donner un coup juste assez fort pour le forcer à s'éloigner. Ce n'est qu'une fois libéré que Zero s'éloigne enfin, se traînant à quatre pattes au sol. Haletant malgré lui, sous l'influence de la drogue, mais aussi des caresses un peu trop soutenues de l'homme.

Il me mord violement la langue tout en repoussant ma main. Surpris à la fois par sa réaction mais également la douleur, je ne réagis pas vraiment et le laisse me repousser en pressant son pied sur mon torse. Il y met peu de force mais je ne lui oppose aucune résistance. Le message est assez clair et je n'ai ni l'envie ni le cœur d'insister. Ce n'est pas moi qui ait une érection qui déforme mon pantalon ni qui suis blessé. S'il préfère se débrouiller seul et bien je ne vois pas pourquoi je m'y opposerais.

En étant repoussé, j'ai perdu l'équilibre mais il ne me faut que quelques secondes pour me redresser et m'assoir un peu plus confortablement contre l'un de mes murs de notre prison. Je l'observe avec amusement à travers l'obscurité. Il n'a pas l'air bien mais il y a des limites à ma gentillesse et à mon altruisme.

« Je voulais simplement te rendre service mais si tu préfères te débrouiller seul, fais donc mais ne viens pas te plaindre si ton état s'aggrave. »
Un léger rire presque dément s'échappe de mes lèvres malgré la douleur que j'ai à la langue. Je crois même qu'elle saigne mais j'imagine que ça m'apprendra à la glisser n'importe où. De toute façon ce n'est pas très grave, ça passera très vite. Par contre, j'ai des doutes le concernant mais ça sera le problème des geôliers qui viendront mettre un terme à notre cohabitation.

Il se colle contre le mur opposé à l’ex-scientifique, le souffle toujours aussi saccadé. Agenouillé, penché vers l’avant, essayant seulement de reprendre le dessus sur lui-même. Son coeur bat la chamade, son corps lui semble encore brûlant, mais au moins le baiser l’a un peu refroidit. Il détestait sentir les lèvres d’un autre contre les siennes, bien qu’il n’ait jamais su pourquoi exactement. Peut-être était-ce simplement un niveau de proximité qu’il n’arrivait tout simplement pas à gérer. Ou encore voyait-il ce genre de geste comme quelque chose qui ne pouvait être partagé avec n’importe qui. Ce genre de réaction qu’il avait le poussait souvent à se demander s’il n’avait pas eu quelqu’un d’important dans sa vie auparavant. Ou s’il n’avait pas été traumatisé, même. Le sexe n’avait jamais été un problème, alors pourquoi les baisers le rebutent-ils tant? Qu’est-ce qui le terrifiait à l’idée d’avoir les lèvres d’un autre effleurer les siennes?

Zero jette un regard à Angel, sentant presque la sueur couler le long de sa tempe. Le ton de l’homme, son rire dément, il y avait quelque de terrifiant dans ses manières. On reconnaissait bien là le scientifique qui ne voulait que tout faire comme bon lui semblait. Et cette pensée le poussa à se demander qu’est-ce qu’il avait bien pu faire? Qu’est-ce que ce malade mental avait fait comme erreur pour se retrouver ainsi du côté des cobayes? Quel chose totalement folle, maniaque, avait-il pu réaliser pour se retrouver aussi bas dans la chaîne alimentaire du laboratoire? « T’es un malade, c’est ça? » marmonne Zero entre deux souffles difficiles. Il avait beau s’être éloigné de l’homme, ce n’est pas pour autant que la drogue ingérée ne faisait plus son effet, bien au contraire. Son corps est encore à la merci de chaque sensation, chaque frottement et effleurement sur son épiderme.

Un malade ? Peut-être. Mais s’il veut mon avis, nous le sommes tous un peu à notre manière. Après tout, comment espérer rester sain d’esprit dans une prison comme celle-ci ? Impossible. On finit tôt ou tard par perdre la raison, lentement mais sûrement. C’est inexorable. C’est une fatalité.

Un large sourire fend mon visage alors que je l’observe de loin. Il a décidé de garder ses distances. Dommages, nous aurions pu continuer à jouer mais je ne suis pas d’humeur à le forcer alors pour cette fois, nous allons en rester là mais qui sait ? Nous aurons peut-être une nouvelle occasion de jouer ensemble et peut-être que nous pourrons alors aller plus loin. L’idée me plait mais pour une fois, je ne forcerais pas le destin. Je me suis bien amusé pour aujourd’hui. D’ailleurs j’entends des pas dans le couloir. Est-ce que nos geôliers ont soudain réalisé leur erreur et ont décidé de revenir le chercher ? A moins que ça ne soit déjà l’heure pour moi de sortir d’ici ?
« J’espère pour toi qu’ils n’aiment pas les garçons comme toi. »
Je crois qu’il n’a pas besoin que j’en dise plus pour comprendre à quoi je fais allusion. Les gardiens ne sont pas tous exemptes de faute et certains pourraient apprécier de trouver un petit Zero diminué et en chaleur. Si ce n’est pas moi qui m’amuse avec lui, peut-être que ça sera un autre.

Les pas se rapprochent, une clé est enfoncée dans la serrure. On déverrouille la porte mais je ne bouge pas. Je ne suis pas du genre à me débattre ou à tenter de fuir. D’ailleurs on ne vient pas pour moi mais pour lui. J’adresse un léger signe de la main à mon compagnon de cellule.
« Au revoir Zero. Fais bon voyage et à bientôt. »

Si l'autre c'est amusé, ce n'est pas le cas de Zero. Lui n'a eu aucun plaisir dès que les lèvres de l'ancien scientifique ont rencontré les siennes. Il redresse la tête en entendant les bruits dans le couloir, avant de ramener son regard vers Angel. Un regard noir, furieux. Dire qu'il c'était demander si cet homme ne méritait pas le bénéfice du doute. Visiblement, il resterait quelqu'un qu'il n'apprécierait pas. Il valait mieux l'éviter dans le futur, surtout que le dernier souvenir qu'il allait avoir de cet homme était son rire dément et du sang sur ses lèvres. Une vision de cauchemar. Malheureusement, bien que le jeune cobaye l'ignore, cet homme était dans son aile et il le verrait bien plus souvent qu'il ne l'aurait voulu.

 

 Le commentaire de Angel est accueilli d'un coup d'oeil glacial. Ce poison qui parcourait son corps, courant le long de ses veines et le rendant sensible au moindre effleurement était de la faute de cet homme, qu'il en ai été conscient ou pas. C'est lui qui l'avait mis dans cette situation, et Zero trouvait bien ironique que même en tant que cobaye, cet homme était capable de le mettre dans des situations délicates et loin d'être agréables. « T'en fais pas, ils me toucheront pas. » répond-t-il, les dents serrées, un air de défi au visage. Peu importe sa situation, il se débattrait si on essayait de lui faire quelque chose. Il était un survivant, qu'on lui fasse avaler n'importe quel produit n'allait pas changer ça.  

Les hommes musclés entrent dans la pièce et l'attrapent brusquement, avec très peu de considération pour son état, ce qui l'arrange grandement. Et quand Angel lui fait un signe de main, le plus jeune arrive à lui faire un doigt d'honneur avant qu'on le traine hors de la pièce.